2025-08-26
Aquaculture
L’aquaculture, qui regroupe
l’élevage de poissons, crevettes, coquillages, algues et autres organismes
aquatiques, demeure embryonnaire en Haïti malgré un potentiel immense. Alors
que la production nationale se limite à environ 3 000 tonnes métriques par an,
le pays dispose de vastes ressources hydriques et foncières susceptibles de
soutenir une véritable industrie. Le développement de ce secteur peut
contribuer à la sécurité alimentaire, à la lutte contre la pauvreté et à la
création de richesses et d’emplois. Ce rapport identifie les principaux
obstacles freinant l’aquaculture et propose des solutions inspirées
d’expériences internationales pour en faire un levier durable de croissance.
PROBLÈMES CRUCIAUX IDENTIFIÉS
- Instabilité et
faiblesse institutionnelle
ü Contexte sociopolitique et sécuritaire
défavorable aux investissements.
ü Manque de vision politique et absence de
plan directeur cohérent.
- Carence en ressources humaines et
infrastructures
ü Déficit d’encadrement technique et fuite
des compétences.
ü Infrastructures insuffisantes : routes,
énergie, transport, écloseries.
- Coûts élevés et manque d’intrants locaux
ü Dépendance aux importations pour
l’alimentation aquacole.
ü Manque d’alevins de qualité et en quantité
suffisante.
- Sous-exploitation des
ressources naturelles
ü Faible valorisation des terres inondables,
zones marécageuses et eaux continentales.
ü Insuffisance de gestion des eaux de
ruissellement et des plans d’eau existants.
SOLUTIONS EXISTANTES ET
FAISABLES
- Politiques incitatives : avantages fiscaux, subventions et
programmes de valorisation locale (Mexique, Salvador).
- Développement des infrastructures aquacoles : lacs collinaires, écloseries et
fermes piscicoles (Burkina Faso, Jamaïque, Panama).
- Formation et encadrement : programmes académiques et
structures de vulgarisation technique (Rwanda, Vanuatu).
- Diversification de la production : aquaponie et aquaculture
multi-trophique intégrée (Asie, Amérique Latine).
- Valorisation des ressources locales : utilisation des bassins irrigués,
zones côtières et marécageuses pour la production.
RÉSULTATS OBSERVÉS
- Jamaïque et Panama : pisciculture intégrée
améliorant la production et créant des emplois ruraux.
- Vanuatu : croissance rapide du tourisme et de
l’économie grâce à l’agrotourisme aquacole.
- Burkina Faso : valorisation des retenues
d’eau avec une production piscicole durable.
- Haïti (expériences pilotes) : 226 lacs
collinaires déjà construits ont produit plus de 400 tonnes de poissons par
an en système extensif.
RECOMMANDATIONS POUR HAÏTI
- Établir un plan national de développement de
l’aquaculture avec une vision stratégique et des incitations à
l’investissement.
- Développer massivement les infrastructures :
lacs collinaires, bassins piscicoles, écloseries et fermes intégrées.
- Renforcer la formation et mobiliser les
compétences locales et de la diaspora pour encadrer le secteur.
- Produire localement les intrants essentiels,
notamment les aliments aquacoles et les alevins.
- Promouvoir l’aquaponie et l’aquaculture
intégrée pour diversifier les revenus et accroître les rendements.
- Encourager la participation du secteur privé
et des bailleurs de fonds internationaux dans des programmes structurés.
Le développement de
l’aquaculture en Haïti représente une opportunité majeure pour renforcer la
sécurité alimentaire, créer des emplois et diversifier l’économie. En
s’appuyant sur ses ressources naturelles et en adaptant des modèles
internationaux réussis, le pays peut transformer ce secteur embryonnaire en une
véritable filière industrielle. Une approche coordonnée, associant l’État, les
collectivités, les investisseurs privés et la société civile, est indispensable
pour bâtir une aquaculture compétitive, durable et inclusive.
N.B. : Ce rapport est rédigé par Wilson CELESTIN, dans le cadre du Projet Tchala Devlopman porté par JobPaw.
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Rubrique: Economie
Auteur: JobPaw (JobPaw) |
Date: 26 Aout 2025
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