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Renforcement des Capacités de l’Élevage en Haïti: Filières Bovine, Caprine, Porcine et Cunicole

L’élevage joue un rôle essentiel dans l’économie haïtienne et la sécurité alimentaire, en fournissant des revenus, des emplois et des produits de base aux ménages, en particulier en milieu rural. Pourtant, malgré son potentiel, le secteur reste largement sous-exploité et confronté à de graves contraintes structurelles. Ce rapport se concentre sur les filières bovine, caprine, porcine et cunicole, identifie les principaux freins à leur développement et propose des solutions adaptées, inspirées de réussites observées dans d’autres pays et dans certaines initiatives locales, afin de faire de l’élevage un moteur durable et inclusif du développement rural.

PROBLÈMES CRUCIAUX IDENTIFIÉS

1. Maladies animales et services vétérinaires insuffisants

ü  Forte prévalence de maladies (tuberculose bovine, fièvre aphteuse, peste porcine, etc.).

ü  Campagnes de vaccination irrégulières et absence de services vétérinaires de proximité.

ü  Manque d’indemnisation et d’assurances pour les éleveurs lors d’épidémies.

2. Manque de modernisation, connaissances et infrastructures

ü  Systèmes d’élevage traditionnels peu productifs et dépendants des pâturages libres.

ü  Infrastructures inadéquates pour l’abattage, la transformation et le transport.

ü  Manque de formation et d’accès aux techniques modernes (races améliorées, biosécurité, nutrition).

3. Accès limité au financement et dysfonctionnements de la chaîne de valeur

ü  Faible accès au crédit formel en raison de garanties insuffisantes et de taux élevés.

ü  Offre limitée d’aliments, de fourrages et de stocks de reproduction de qualité.

ü  Difficultés de stockage et de commercialisation des produits.

4. Vulnérabilité climatique et conditions extrêmes

ü  Sécheresses et ouragans augmentant la mortalité du bétail.

ü  Pénuries d’eau et de fourrages affectant la productivité.

ü  Sensibilité accrue des animaux aux maladies dans ces conditions.

SOLUTIONS EXISTANTES ET FAISABLES

1. Services vétérinaires communautaires : agents de santé animale et cliniques mobiles (Kenya).
2. Campagnes régulières de vaccination : systèmes de prévention et de surveillance (Ouganda).
3. Amélioration des fourrages : cultures fourragères et silos (Inde).
4. Assurance bétail basée sur indices climatiques : protection contre les sécheresses (Kenya).
5. Coopératives d’éleveurs : meilleure intégration au marché et prix plus compétitifs (Brésil).
6. Technologies mobiles : informations sur les marchés, conseils vétérinaires et météo (Inde).
7. Initiatives locales en Haïti : introduction de fourrages résistants à la sécheresse et pratiques d’agroforesterie.

RÉSULTATS OBSERVÉS À L’ÉTRANGER

1. Kenya : accès accru aux soins vétérinaires grâce aux agents communautaires.
2. Ouganda : réduction de la mortalité animale grâce aux campagnes de vaccination.
3. Inde : hausse de la productivité grâce aux fourrages améliorés et à l’usage du numérique.
4. Sénégal et Brésil : renforcement de l’organisation des éleveurs et meilleure valorisation des produits.

RECOMMANDATIONS POUR HAÏTI

1. Renforcer les infrastructures vétérinaires : formation d’agents locaux, systèmes mobiles de vaccination, surveillance sanitaire.
2. Moderniser les pratiques d’élevage : introduction de races résistantes, techniques de biosécurité, infrastructures adaptées pour l’abattage et la transformation.
3. Améliorer l’accès au financement et à l’assurance : développement de produits financiers adaptés et partenariats avec institutions locales.
4. Structurer et intégrer les marchés : routes rurales, stockage, plateformes numériques, appui aux associations d’éleveurs.
5. Valoriser le bien-être animal : réglementer le transport, sensibiliser les éleveurs, former les forces de l’ordre.
6. Renforcer la résilience climatique : cultures fourragères résistantes, collecte d’eau, infrastructures adaptées et assurances indexées.
7. Encourager la transition vers des unités de production semi-intensives et intensives, tout en protégeant les petits exploitants et en explorant les opportunités d’exportation.
8. Développer la formation et la professionnalisation : création d’écoles techniques agricoles, extension des services de vulgarisation, implication des universités.
   
   

La revitalisation des filières bovine, caprine, porcine et cunicole est une opportunité majeure pour renforcer la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté et dynamiser l’économie locale. Le succès dépendra d’une stratégie intégrée combinant services vétérinaires accessibles, modernisation des pratiques, financement adapté, infrastructures de marché, résilience climatique et professionnalisation des éleveurs. Une telle approche, inclusive et coordonnée, permettra de bâtir un secteur de l’élevage compétitif, durable et au service du développement rural d’Haïti.

N.B.: Ce rapport est rédigé par le Dr Michée LACHAUD, dans le cadre du Projet Tchala Devlopman porté par JobPaw.

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Rubrique: Economie
Auteur: JobPaw (JobPaw) | info@jobpaw.com
Date: 25 Aout 2025