Évaluation et Analyses des opportunités de la filière cacaoyère à DAME-MARIE
La cacaoculture a une grande valeur économique, sociale et environnementale en Haïti. Comme culture
d’exportation, elle est une source de devise pour le pays et constitue 60% du revenu annuel agricole des
cacaoculteurs (MARNDR, 2005). Dans la Grand ’Anse et particulièrement à Dame-Marie les systèmes
agroforestiers à base de cacaoyer sont très présents. La cacaoculture est d’une importance capitale en
matière de conservation de l’eau, sol et environnement. La culture se fait dans des parcelles
traditionnelles en compagnie des cultures vivrières (igname, banane, manioc, taro), Arboricoles
(manguier, arbre véritable, avocatier) et forestières (cède, mombin, Frêne, Acajou, sucrin). Dame-Marie
est surtout connue pour son cacao de bonne qualité. Au côté des producteurs divers autres acteurs
interviennent dans la filière soit dans l’accompagnement, soit dans la commercialisation et/ou
transformation. Cependant, l’importance stratégique de cette filière pour la commune n’empêche qu’elle
fait face à des problèmes phytosanitaires ; des problèmes d’échange et de commercialisation ; un
problème de rendement, de gestion des parcelles et de coordination entre les différents acteurs de la
filière.
C’est en ce sens qu’une étude de la filière cacaoyère a été conduite à Dame-Marie, en vue d’évaluer et
d’analyser cette filière. En effet, cette étude a pour objectif de déterminer les conditions d’évolution de
la filière cacao dans la commune en dégageant les liens commerciaux qui existent entre les acteurs. En
ce sens un échantillon de soixante-cinq (65) personnes et institutions a été sélectionné suivant un plan
d’échantillonnage congloméré avec des sous-groupes dans chaque section.
En rapport aux objectifs spécifiques et les paramètres retenus dans cette étude: La majorité, soit 65 %
des parcelles cacaoyères sont en mauvais état d’entretien et phytosanitaire; La pourriture brune est
constatée dans 35% des parcelles; des lianes et plantes parasites comme guis (loranthus) envahissent les
plantations. Le nombre de 113 ha touchés par les ONGs sur les huit(8) dernières années dans les projets
de réhabilitation et régénération parcellaire n’est pas trop significatif. Le rendement moyen 646,68Kg/ha
des parcelles enquêtées est supérieur au rendement moyen national de 317,77 Kg/Cx ; la densité 883
cacaoyers/ha trouvée est inférieure à la densité 1000 cacaoyers/ha des autres pays de la zone (Costa-
Rica ; République Dominicaine). Le nombre moyen 27 cabosses/cacaoyers de l’étude est inférieur au
nombre moyen 35 à 45 cabosses/cacaoyers qu’on trouve dans le Nord d’Haïti et supérieur à 25,86
cabosses/cacaoyer trouvé par Exama en 2020 pour la même zone.
Les différents circuits de commercialisation se révèlent être long et le prix moyen d’achat de 45gdes/Lbs
pratiqué par les acteurs est encore faible pour encourager les producteurs à bien prendre soin de ses
plantations et offrir une denrée de bonne qualité. L’investissement dans la filière n’est pas significatif,
les transformateurs locaux n’ont pas assez de moyen financier et les expertises suffisantes pour
diversifier la transformation du cacao. La CAUD arrive à fermenter seulement 60 à 70 TM/An de cacao,
soit 38.96 à 45.45 % de sa capacité alors que le cacao fermenté a un prix bioéquitable élevé sur le
marché international. Les coopératives tardent encore et n’exploitent pas assez cette innovation pour
faire un saut qualitatif sur le marché.
Mots clés : Filière Cacao ; Production ; Fermentation ; Coopérative ; Transformation ; Dame-Marie
Memoire
Fichier:Cliquer ici pour le télécharger Rubrique: Mémoire/Travaux Auteur:
Claudel Charles | claudelcharles4@gmail.com Date: 24 Nov 2022
0 Commentaire(s)
Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à commenter !