Search
Introduction

Au cours des dernières années, des crises politiques, sécuritaires et socio-économiques ont mis à l’épreuve tous les efforts consentis en Haïti et continuent à avoir un impact négatif sur la construction d’une paix durable dans le pays.

L'absence de cohésion sociale diminue de plus en plus la capacité des Haïtiens à résister aux risques liés à la sécurité climatique, ce qui a un impact disproportionné sur les femmes rurales à risque et les jeunes (hommes et femmes) de 18 à 34 ans (ARRWY). Dans les zones rurales, les femmes et les jeunes femmes impliquées dans l'agriculture, le pastoralisme ou la pêche sont exposées à des niveaux élevés d'incertitude et de violence, tandis que la fragilité institutionnelle entrave la mise en œuvre de politiques efficaces en matière de changement climatique (UNCT,2023).

Le lien entre la fragilité, le climat et l'inégalité entre les sexes exacerbe la vulnérabilité, les violations des droits de l'homme augmentant de 333 % entre 2018 et 2019 (BINUH, 2021), en particulier l'incidence de la violence liée au sexe (HRW, 2018).

L'insécurité foncière, les schémas complexes d'utilisation des terres, y compris l'exploitation minière, constituent un risque supplémentaire d'expulsions forcées pour les communautés. La politique nationale de développement agricole et la stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté ne représentent guère les femmes et jeunes ruraux à risque (ARRWY), qui restent exclus de l'élaboration des politiques relatives à la gestion des ressources naturelles (GRN).

Les femmes ne représentent que 2,7 % des parlementaires (FIDA, 2022) et 8 % des maires. Les restrictions à l'action des femmes découlent de croyances culturelles rigides. Alors que 45% des ménages haïtiens sont dirigés par des femmes (ONU Femmes, 2021). De plus, moins de 5% du territoire haïtien est inscrit au cadastre, et environ deux tiers des terres rurales n'ont pas de propriété formelle. Alors que 20% des hommes possèdent des terres dans les zones rurales où l'agriculture est le secteur dominant, seulement 8% des femmes possèdent des terres (Banque mondiale 2023).

Les personnes déplacées et les migrants rapatriés de la République dominicaine, qui cherchent à obtenir des droits fonciers, ont également provoqué de violentes tensions avec les communautés d'accueil dans les départements du sud et du nord-est, en particulier à Ouanaminthe, Ferrier et Capotille (CA, 2023).

À Camp-Perrin et dans le département du Sud, les conflits liés à la terre sont principalement dus à la division de l’héritage. Le manque de connaissance des réglementations sur l’héritage foncier, le manque de compréhension entre les détenteurs du pouvoir, associés à un système patriarcal, signifient que les femmes rurales n’entreprennent mêmes pas des processus devant leur permettre la jouissance de leur droit. À Torbeck et à Chardonnières, bien qu'elles aient des droits légaux, les femmes sans titres fonciers perdent souvent leurs terres et leurs possibilités de compensation. Ces dynamiques ont aggravé les impacts sexospécifiques de la fragilité, des conflits et de la violence. À Aquin, les femmes rurales ont été victimes d'agressions qui les ont forcées à quitter leur propriété lorsque des hommes ont décidé d'occuper leurs terres.

Il y a un manque de données sur l'espace civique des femmes et les systèmes d'alerte précoce restent faibles. Les consultations de Christian Aid (2023) ont révélé que les femmes rurales du nord-est et du sud d'Haïti sont affectées par un faible niveau d'éducation, un mécontentement à l'égard des processus de gouvernance, l'absence de mécanismes de consultation démocratique, la peur de la violence et de la sécurité, ainsi que par les rôles sociaux traditionnels.

Face à cette réalité, qui compromet les perspectives d'une paix durable dans le pays, les interventions du projet « Fanm lidè k ap lite pou gen akse ak latè ak lapè’: Les femmes rurales, catalyseurs d'une paix durable sur la terre en Haïti », visent à répondre à deux problèmes latents de la société haïtienne. C’est-à-dire l'inégalité entre les sexes et la gestion des ressources naturelles.

La mission principale du/de la consultant(e) consistera à concevoir, coordonner et réaliser une étude de terrain débouchant sur une cartographie visuelle, descriptive et analytique des groupes communautaires soutenant les droits fonciers des femmes, notamment dans les dix (10) communes ciblées : Capotille, Ferrier, Fort-Liberté, Ouanaminthe (Nord-Est), et Aquin, Camp-Perrin, Cavaillon, Côteaux, Chardonnières, Torbeck (Sud).

Fonctions

Résumé du poste :
1) Identifier et localiser tous les groupes communautaires et réseaux de femmes qui travaillent sur les droits fonciers, de manière formelle ou informelle ainsi que des universités partenaires de ces groupes communautaires ;

2) Documenter les activités, stratégies, outils et approches utilisées par ces groupes dans leurs interventions ;

3) Évaluer leur niveau de structuration, leurs capacités, leurs partenariats, leurs zones d’influence, ainsi que les défis auxquels ils font face ;

4) Produire une base de données structurée et une représentation analytique des groupes communautaires et réseaux de femmes par zone d’intervention, thématique et type de soutien, sous forme de tableau de bord interactif, imprimable et d’outils visuels synthétiques (graphiques), facilitant la lecture des dynamiques territoriales ;

5) Fournir des recommandations pour renforcer le travail en réseau, combler les zones non couvertes, et améliorer la coordination des interventions ;

6) Analyser les dynamiques de collaboration entre ces groupes (synergies, zones de silence, complémentarités…).

Qualifications réquises

Compétences et qualifications requises :
Qualifications requises :
- Diplôme universitaire en sociologie, géographie, développement communautaire, études de genre, ou disciplines connexes.

- Au moins 5 ans expérience dans la recherche-action participative ou la cartographie sociale.

- Au moins 5 ans expérience dans la planification et la mise en place de bases de données.

- Bonne connaissance du contexte haïtien, notamment en matière foncière et de genre.

- Posséder des compétences en informatique et une maîtrise des logiciels de traitement et d’analyse de données tels que Excel, SPSS, NVIVO, CSPRO ou autres logiciels/applications équivalents.

- Excellente capacité de rédaction et de synthèse.

- Une aptitude à mener des entretiens qualitatifs et animer des ateliers de terrain.

- Avoir des compétences linguistiques avancées (orales et écrites) en français, créole et anglais (souhaitable).


Expériences appréciées :

- Expérience de travail avec des groupes communautaires ruraux.

- Connaissance des dynamiques foncières dans les départements ciblés.

- Familiarité avec les systèmes fonciers coutumiers et formels haïtiens.

- Avoir réalisé des recherches en lien avec des questions de consolidation de la paix, de respect des droits de l’homme et de cohésion sociale.


Dossier d’appel d’offres

Cliquer ici pour télécharger le dossier complet d’appel d’offres


Envoyer le pli à

Les dossiers doivent être soumis au plus tard le 3 septembre 2025 à 23h59 (heure d’Haïti), par voie électronique uniquement, à l’adresse suivante : secretariat@hsurvie.org avec en objet : « Candidature – Cartographie des groupes communautaires – Projet PBF ». Une évaluation ainsi que des interviews s’en suivront les semaines suivantes.

Seuls les dossiers complets et transmis dans les délais seront considérés. Seul(e)s les candidat(e)s présélectionné(e)s seront contacté(e)s.


Autres remarques

Les dossiers de candidature doivent comporter :

a) Une offre technique

L’offre technique doit contenir :

• La méthodologie proposée pour le processus d’analyse participative, sur la base des problématiques spécifiques soulevées dans les TDR. Veuillez décrire la méthodologie participative et les outils qui sont proposés pour prendre en compte les problématiques spécifiques susmentionnées. (Maximum 10 pages);

• Le plan d’activités, incluant le nombre proposé de jours pour chaque activité et le planning provisoire. Le plan de travail doit clairement préciser la manière selon laquelle le/la consultant/e abordera les activités demandées pour pouvoir mener à bien la consultance.

• Les preuves des expériences similaires en Haïti (attestation de services rendus, de bonne fin d’exécution, de reconnaissance…);

• Une note explicative sur la compréhension des TDR et du mandat ;

• Un CV du/de la candidat(e) y incluant les expériences développées dans les activités similaires et trois (3) personnes de référence ;

• Copie du NIF et situation fiscale à jour à la date de clôture du dossier.

b) Une offre financière

L’offre financière doit inclure le nombre total de jours de consultance et tous les frais afférents à cette consultance. Ce montant doit être détaillé en tenant compte notamment des frais de voyage et des indemnités journalières selon le nombre de jours de travail prévus.

Dans le cadre de la réalisation des missions attendues aux termes des présents TDR, les coordonnées des partenaires d’implémentation du projet faisant partie du consortium et les parties prenantes clés à participer à la recherche sur le terrain seront mises à disposition du/de la consultant (e). Tous les frais, y compris ceux de transport à Port-au-Prince et dans les villes de province, seront à la charge du/de la consultant (e) et devront faire partie de ses coûts.

Envoyez à vos amis par


back top