L’instabilité politique de Haïti depuis les années 80, n’a pas permis l’instauration d’un état de droit, pas plus que la maîtrise des ressources naturelles du pays. La dégradation de l’environnement, la déforestation et l’érosion des sols ont accru la vulnérabilité socio-économique de la population.
Fin 2004, la situation est telle que la communauté internationale valide l’installation de la MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti) et soutient l’élaboration d’un Cadre de Coopération Intérimaire articulées autour de quatre axes stratégiques : une meilleure gouvernance politique et le dialogue national, la gouvernance économique et le développement institutionnel, la relance économique, l’accès aux services de base pour la population.
Malgré les espoirs suscités par l’arrivée de René Garcia Préval à la présidence en 2006, la dégradation, de la conjoncture économique internationale et la mauvaise performance agricole de 2007 précipitent le pays vers les émeutes de la faim en avril 2008, suivies immédiatement après par une série de cyclones particulièrement virulents.
En quelques semaines, le pays rentre dans une nouvelle crise humanitaire, qui de part sa nature, son ampleur et sa complexité semble destinée à perdurer.

AMI EN HAÏTI

AMI est intervenue de 1984 à 1988, sur l’île de la Tortue, dans le cadre d’un programme de formations d’infirmières et de soutien technique à l’hôpital Les Palmistes. Puis, de 1996 à novembre 2002, AMI a apporté son appui à l’Unité Communale de Santé de la commune de Saint-Michel de l’Attalaye.

Depuis janvier 2004 AMI travaille dans la zone urbaine de Port au Prince dans le cadre d’un projet de soutien médico-social en faveur des enfants et jeunes en situation de rue. Cette intervention est lancée dans un climat de violence armée sans précèdent lié aux conflits entre les gangs des bidonvilles, s’ajoutant à la pénurie des services sociaux de base. A partir du 2006, les interventions répétées de la Police Nationale et de la MINUSTAH ont permis un retour au calme, sans répondre pour autant aux autres besoins fondamentaux de la population. En 2008 les taux de malnutrition et de mortalité infantile et maternelle témoignaient d’une situation sociale et sanitaire toujours grave. Pour répondre aux besoins identifiés, AMI a proposé l’ouverture d’une clinique offrant des soins obstétricaux gratuits aux femmes de Martissant, quartier démuni de Port au Prince.

PROGRAMMES 2009-2010

Projet médico-éducatif en faveur des enfants/jeunes des rues de Port-au-Prince, Haïti.
L’intervention proposée a pour objectif de favoriser le bien être psychophysique des enfants et jeunes en situation de rue de Port au Prince. Afin d’augmenter l’efficacité de nos actions et pour nous adapter au mieux aux caractéristiques des enfants/jeunes en situation de rue, des équipes mobiles vont vers les enfants et jeunes, là où ils vivent. Une clinique mobile se déplace sur leurs « bases » afin de leur apporter des soins de santé primaire.
Des équipes médicale et éducative les accompagnent en cas de référencement vers de structures sanitaires spécialisées et proposent des activités psychosociales de rue qui sensibilisent aux risques liés à leurs comportements.
Le dispositif mobile est complété par une prise en charge intégrée qui est réalisée au sein de notre Centre Médico-Social de Proximité (CMSP) à Martissant. D’un point de vue éducatif, une équipe d’éducateurs propose des activités visant un changement des comportements liés à la prostitution, la violence, la toxicomanie et une sexualité non protégée.
D’un point de vue médical, le centre permet une prise en charge spécifique des états liés aux comportements à risques, le suivi des grossesses, le PF et la PMI.
Aux jeunes ayant développé une certaine stabilisation comportementale, AMI propose également des opportunités de stabilisation sociale à travers des activités de stage et des chantiers de travail. Aujourd’hui 1 500 enfants et jeunes bénéficient du projet.

Soins Obstétricaux Gratuits (SOG) à Martissant
Ce projet vise la mise en place d’une clinique obstétricale à Martissant afin de participer à la réduction de la mortalité maternelle : en Haïti, 2’900 femmes et jeunes filles meurent chaque année suite aux complications liées à la grossesse et à l’accouchement. Ces chiffres, qui sont une moyenne à l’échelle du territoire haïtien, sont d’autant plus inquiétants dans la zone d’intervention. Ce phénomène s’explique par le fait que dans cette zone, les facteurs de mortalité materno-infantile sont exacerbés. Les conditions de vies sont plus extrêmes (pauvreté, promiscuité, pollution, manque d’hygiène, sous-alimentation, etc.) et le système de santé y est sous-représenté.

Il s’agit d’un démarrage de projet : recrutement du staff, encadrement des équipes, réhabilitations et équipement des locaux, implantation dans les réseaux communautaires sont les activités à pourvoir dans l’immédiat.

Composition de l’équipe :
6 personnels Expatriés : un chef de mission, un coordinateur administratif et financier, un coordinateur logistique, un coordinateur médical, un responsable projet enfants de rue et un responsable projet SOG.
66 personnels nationaux (médicaux, logistiques, administratifs) dont 26 personnes membres de l’équipe médicale.

Financements
ECHO, AFD, UNICEF, MINUSTAH, fondations privées, fonds propre AMI.

Le/la responsable de développement communautaire intervient dans la phase de démarrage et d’implantation dans les réseaux communautaire du programme. Il/elle aura la responsabilité de développer des actions de santé communautaire autour de la clinique obstétricale, ainsi que dans les communautés concernées par le projet.

Ceci comprend les dimensions de :

Coordination et gestion des activités d’animation communautaire afin d’atteindre les objectifs prévus dans le programme
Recrutement, encadrement, formation et suivi des agents de santé AMI afin de leur assurer une autonomie opérationnelle dans ce domaine.
Conception et mise en place d’une étude CAP
POSITIONNEMENT DANS L’EQUIPE

Il/Elle travaille sous la responsabilité directe du Chef de Mission ; Ils décident ensemble des priorités et des actions à entreprendre. Le Responsable du programme communautaire lui rend compte de ses activités, des résultats obtenus et des problèmes qu’il/elle rencontre. Il/Elle fait valider les décisions importantes.
Il/Elle encadre et les agent de santé local du programme communautaire (5 personnes)
Il/Elle prend garde d’appliquer les procédures générales établies et validées par le chef de mission pour l’ensemble de la mission et des procédures légales du pays.
Il/Elle travaille en collaboration avec les différents départements de la mission (administratif et logistique).
Il/Elle travaille en partenariat avec les autorités de santé locales sur place ainsi qu’avec les autres acteurs humanitaires de la zone (ONG internationales, ONG locales, etc.)
ACTIVITES DU POSTE

Développement des activités d’animation communautaire

Développement, à travers un procédé participatif, d’une stratégie et un plan d’action en santé communautaire permettant le renforcement de l’accès aux soins obstétricaux des femmes de Martissant ;
Appui aux groupes de bases et organisations du réseau communautaire de Martissant ;
Planification participative, coordination et supervision des activités d’animation communautaire ;
Encadrement des représentants des communautés permettant le pilotage, la planification et le suivi/évaluation des activités par un travail en groupe ;
Facilitation d’un environnement permettant des entretiens individuels et des discussions au sein de la communauté sur les problèmes de santé ;
Supervision directe d’une équipe d’agents de santé et des habitants relais impliqués dans la diffusion de messages sur la prévention, éducation à la santé et hygiène ;
Définition des protocoles d’enquête CAP sur hygiène, santé et nutrition ;
Réalisation d’une enquête CAP avec un groupe pilote ;
Formation

Formation de l’équipe haïtienne aux méthodes et approches d’animation communautaire et aux méthodes et approches participatives
Formation de l’équipe haïtienne aux enquêtes CAP ;
Accompagnement de l’équipe haïtienne dans la mise en oeuvre des activités dans et avec les communautés.
Formation des habitants relais impliqués dans la diffusion de messages sur l’importance de l’accouchement institutionnel, de l’allaitement maternel, sur les pratiques d’allaitement, les principes de l’éducation alimentaire et d’hygiène ;
Représentation et collaborations

Assiste aux réunions de coordination avec les différents acteurs du quartier (ONG, agences UN,….) ;
Encourage et établit des partenariats avec les structures de santé existantes (dispensaires, hôpitaux, centres de dépistage…) ;
Encourage et crée des partenariats avec des associations locales complémentaires de notre action (centres nutritionnels, de formation ou d’accueil, écoles…) selon les besoins identifiés par le terrain et selon le mandat AMI.
Reporting

Participe à la rédaction des rapports bailleurs concernant la partie santé communautaire.
Effectue un rapport mensuel des activités dans un optique de capitalisation des actions et décisions, mais aussi de communication avec le siège. Ce rapport passe par le chef de mission pour validation avant d’être envoyé vers Paris.

Expérience et compétences

Diplôme en santé publique (ou professionnel de la santé), en communication, éducation ou autres sciences sociales.
Un minimum de 2 ans d’expérience avec une ONG médicale internationale, dans des programmes incluant la communication sur les changements de comportement en matière de santé de la reproduction, d’hygiène, de nutrition en particulier à destination des femmes.
Compétence et expérience dans l’élaboration, la conduite et l’analyse des enquêtes CAP.
Compétence et expérience de formation en communication sociale
Connaissances et capacités

Bonne maîtrise de l’animation et du management d’équipe dans une dynamique de renforcement des capacités et de motivation
Sens de la communication et relationnel
Capacité à déléguer
Capacité d’écoute et adaptabilité
Bonnes capacités analytiques, rédactionnelles et conceptuelles
Capacité à vivre et à travailler en équipe, ouverture d’esprit

Statut : volontaire (indemnité mensuelle de 686 à 915€ selon l’expérience humanitaire + 200€ de perdiem par mois + frais de vie : nourriture, logement, billets d’avion, visa, assurances.)
Début : dès que possible
Durée : 4 mois

L’expatrié(e) est basé à Port au Prince.
La vie à Port au Prince est caractérisée par une instabilité chronique du contexte sécuritaire : certaines activités (regroupements et manifestations, marche à pied dans les rues…) sont interdites régulièrement pour les expatriés AMI pour raisons de sécurité. Le Centre médicosocial de Proximité et (prochainement) la clinique obstétricale sont basés dans le quartier de Martissant, quartier connu pour son insécurité due à la présence de nombreux gangs.
Possibilité de partir de week-end sur la côte, ballade en montagne possible.
Les langues parlées sont le français et le créole.

CV + Lettre de Motivation

Betty Parent,
Chargée de recrutement

Ce poste est à couvrir par des expatriés. S'abstenir d'appliquer si vous n'êtes pas expatrié.

2009-12-15