Evaluateur expérimenté Eau, Hygiène, Assainissement pour Croix Rouge Française | JobPaw.com
Introduction

1. Contexte

La République d’Haïti occupe la partie occidentale de l’île d’Hispaniola dont la partie orientale est occupée par la République Dominicaine. Elle est située au centre des Grandes Antilles, entre 18 et 20 degrés de latitude Nord, dans la zone des Caraïbes à l’entrée du golfe du Mexique, entre l’océan Atlantique et la Mer des Caraïbes. Avec une superficie de 27.750 km2, le littoral de la République d’Haïti s’étend sur 1.771 km. L’ensemble du territoire est marqué par un relief accidenté comportant des massifs montagneux s’élevant parfois à plus de 2000 mètres d’altitude. 60% des terres présentent des pentes supérieures à 20%. Entre le bord de mer et les massifs s’étendent de rares plaines où se pratique une agriculture traditionnelle.
La population est estimée à environ 8 924 553 d’habitants (World Factbook 2008, CIA). 60% de la population vit dans les zones rurales marquées par la dispersion de l’habitat et de très faibles infrastructures. Les villes principales sont côtières, très peuplées et s’étendent de façon non contrôlée sur les terres agricoles et les mornes adjacents.
Classé à la 146ème place sur 177 par l’indicateur de développement humain du PNUD (2007), Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques. 53% de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté (moins de 1USD par jour) et 76% vit avec moins de 2 USD par jour. Cette pauvreté est accentuée par une situation sociale désastreuse: 1/3 de la population en situation d’insécurité alimentaire ; espérance de vie de 54 ans ; 47,8 % des adultes alphabétisés; 63 % de la population privée d’accès à l’eau potable ; 55 % privée des services de santé et 75 % de l’assainissement; 16 médecins pour 100.000 habitants ; taux de mortalité infantile: 91 pour 1.000 naissances vivantes. La pauvreté chronique du pays affecte significativement les efforts et les investissements consentis pour lancer tout processus de développement économique et social durable.
Le pays traverse une crise politique et sociale profonde depuis bientôt 15 années. Cette crise résulte de problèmes structurels qui entraînent l’affaiblissement, la désarticulation et le dysfonctionnement des institutions de l’État et du tissu social et organisationnel.
Des besoins en eau et assainissement
La situation en matière d’eau et d’assainissement au niveau national et sur la zone d’Anse-Rouge est très préoccupante. En effet, selon le rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1996, les services nationaux d'approvisionnement en eau saine ne couvrent pas 50% des besoins de la population, dans un pays où seulement 3 496 865 sur plus de 7 millions d'habitants sont alimentés en eau potable à la fin de 1997. La couverture et la qualité des services d'eau potable et d'assainissement en milieu rural en Haïti sont donc largement en deçà des besoins de la population. Les causes de cette situation (faiblesses institutionnelles tant au niveau local et national, faiblesse du Service National d’Eau Potable (SNEP) en milieu rural malgré son mandat légal, multiplicité d'acteurs, absence d'une approche cohérente, manque de moyens, entretien insuffisant des systèmes existants) sont connues depuis longtemps et ont été identifiées. Malgré des investissements non négligeables consentis dans ce domaine, ces faiblesses persistent.
Au niveau de l’assainissement, le pourcentage de ménages qui ont déclaré ne pas avoir un lieu d’aisance à leur disposition à l’intérieur ou à l’extérieur du logement était de 9.3% en zone métropolitaine, 39% dans les centres urbains et 59% en milieu rural. Face à la faiblesse de la couverture d’infrastructures sanitaires, le gouvernement haïtien s’est engagé, dans le cadre des objectifs du millénaire, à augmenter le taux de couverture en assainissement de base de 31,1% (2002) à 40% en 2010, grâce à une campagne intensive de construction de latrines et d’autres infrastructures.
La population du Bourg d'Anse Rouge compte 14 300 habitants et est alimentée par un forage donnant de l'eau légèrement saumâtre (pour 12 bornes fontaines et 67 lignes privées) et par le réseau d'eau potable. Le réseau ne fonctionnant plus très bien (nombreuses fuites, gaspillage d'eau), ce sont 26% de la population soit 3 720 personnes sur le Bourg qui sont privées d'une eau en quantité et en qualité suffisante (si l'on prend comme référence, le seuil de 20 litres/jour/pers définit par l'OMS.). La population n'ayant pas accès à l'eau potable en quantité suffisante sur l'ensemble des localités desservies par le réseau représente 6 120 personnes (environ 875 familles) soit 60% de la population concernée. Le faible débit à la sortie des bornes fontaines (environ 0,3 litres/sec) ne permet pas à cette population de s’approvisionner de manière suffisante en eau potable.

Cette difficulté d’accès à l’eau aggrave les manquements aux règles élémentaires d’hygiène, amplifiés par l’absence de latrines. En effet il n’y a que 4% des ménages et 40% des écoles qui disposent de structures sanitaires dans la zone d’Anse-Rouge.
La présence de structures sanitaires dans les établissements scolaires est assez rare. Certaines écoles ne disposent d’aucune latrine, tandis que d’autres possèdent des infrastructures sanitaires mais ne peuvent assurer leur entretien ce qui les rend inutilisables. Sans infrastructure sanitaire et au vu du faible niveau de formation des instituteurs dans la promotion/sensibilisation à l’hygiène, les règles élémentaires d’hygiène sont ignorées, ce qui conduit à perpétuer d’une génération sur la suivante les problèmes de santé causés par ces pratiques.
Ainsi, pour le mois de janvier 2006, les registres du centre de santé d’Anse-Rouge mentionnaient 35 consultations donc 16 cas étaient liés à un manque d’hygiène corporelle ou alimentaire (6 cas d’infections génito-urinaires, 7 cas de gastrites et 3 cas de parasites intestinaux). Ces données illustrent la nécessité d’améliorer la couverture d’infrastructures sanitaires sur Anse-Rouge et sur les localités environnantes ainsi que de développer la sensibilisation à l’hygiène auprès des populations.
2. Historique de l’intervention de la CRF-CRH en Haïti sur la thématique « Eau et assainissement »

Présente en Haïti depuis 1996, la Croix-Rouge française (CRF) mène en collaboration avec la Croix-Rouge haïtienne (CRH) des projets de différentes natures. Ainsi, la CRF en collaboration avec le bureau régional de la CRH (basé à Saint Marc), développe depuis plusieurs années des projets de réponses liées à la préparation aux désastres à travers diverses actions. Des compétences reconnues ont été acquises dans ce domaine et notamment dans la promotion de la gestion des désastres dans le département de l’Artibonite.
Depuis 2005, la Croix-Rouge française (CRF) a développé son expertise sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène grâce à plusieurs projets menés dans la commune d’Anse Rouge (département de l’Artibonite). Les projets de réhabilitation et de sensibilisation et d’assainissement sont mis en œuvre en collaboration avec différentes institutions haïtiennes notamment la DINEPA (Direction Nationale de l’Eau Potable et Assainissement).
Les projets se terminant en août 2009 avaient pour objectifs principaux d’améliorer le système de distribution en eau et de permettre un meilleur accès aux structures sanitaires (latrines) et une meilleure connaissance des règles d’hygiène. La CRF souhaite poursuivre son action dans ce domaine via la mise en place d’un projet d’accès à l’eau et de renforcement des capacités dans la préparation aux désastres des populations pour leur permettre une autonomie. Ainsi un nouveau projet est en phase de lancement dans le Bas-Artibonite. Ce dernier cofinancé par le PNUD vise à réhabiliter les structures et canalisations rendues défectueuses par le passage des ouragans Gustav, Hannah et Ike.

3. Descriptif des projets en cours

La Croix-Rouge Française (CRF) mène deux projets dans le domaine de l’eau et de l’assainissement dans le Bas-Artibonite et la zone d’Anse-Rouge : un projet Water Faciliy financé par EuropeAid de 36 mois visant la « Réhabilitation et le renforcement des systèmes d’alimentation en eau potable de la commune d’Anse Rouge » et un projet financé par la Mairie de Paris sur 18 mois visant la « Sensibilisation à l’hygiène et amélioration des infrastructures sanitaires dans la commune d’Anse Rouge ».


• Projet Water Facility « Réhabilitation et renforcement des systèmes d’alimentation en eau potable de la commune d’Anse Rouge »

Le projet consiste à réhabiliter un système d’adduction d’eau ancien, qu’une accumulation de problèmes techniques liés à la vétusté du système, ainsi qu’à un défaut de maintenance, a rendu peu performant (diminution sensible du débit). L’action se déroule sur 3 ans à compter du 1er septembre 2006.

L’action se concentre sur 8 localités pour un nombre de bénéficiaires de 9996 personnes.

Le projet vise principalement
- L’amélioration de la couverture des besoins en eau potable des habitants de la commune d’Anse Rouge et de ses environs, à travers la réhabilitation d’un réseau d’adduction d’eau d’une longueur de 17 km. Le débit du système est ralenti du fait des nombreuses fuites sur les conduites (vétusté ou usure de certaines parties), mais également des problèmes de maintenance du système voire de dégradation volontaire par endroits

- La diminution des impacts préjudiciables en termes de santé publique liés au manque d’eau ou la consommation d’eau non potable, notamment auprès des personnes les plus fragiles

- L’amélioration de la gestion communautaire du réseau par des Comités d’Adduction d’Eau Potable (CAEP)

- La sensibilisation des populations bénéficiaires aux notions de qualité de l’eau et de l’importance de ces notions sur la santé

Les coûts totaux de l’action s’élèvent à 601 099 € cofinancé à hauteur de 450 824 € (75%) par la Commission Européenne. La Croix-Rouge Française contribuant au financement du projet à hauteur de 150 275 € (25%)

• Programme Mairie de Paris « Sensibilisation à l’hygiène et amélioration des infrastructures sanitaires dans la commune d’Anse Rouge »

L’objectif de ce projet est d’améliorer les conditions d’hygiène et de santé des communautés ciblées en leur permettant un meilleur accès aux structures sanitaires (latrines) et une meilleure connaissance des règles d’hygiène dans la zone d’Anse-Rouge.

Les résultats prévus à l’issu du projet sont au nombre de deux
- Le premier résultat devra permettre de par la sensibilisation dans les écoles et auprès des mères, l’amélioration sur la zone d’Anse-Rouge des connaissances de la population, en matière de santé et la modification de ses comportements dans le domaine de l’hygiène.
Après avoir identifié les comportements à risques, le projet mettra en place des séances hebdomadaires d’une heure de sensibilisation dans les écoles les plus vulnérables de la zone et dans les « clubs des mères ». Ces séances sont accompagnées par la distribution d’outils pédagogiques, de brochures en matière d’hygiène, de kits d’hygiène.
Des formations de sensibilisation à l’hygiène et à la santé communautaire d’une trentaine de volontaires CRH, d’une trentaine de directeurs d’écoles, et d’environ 160 instituteurs seront également proposées par ce projet tout comme la création de conseil d’écoles et la formation en maintenance des personnes ayant bénéficiées de la construction et la réhabilitation d’infrastructures sanitaires.

- Le second résultat permettra à la zone d’Anse-Rouge de disposer et d’utiliser des structures sanitaires en bon état, tout particulièrement dans les écoles. Une trentaine de latrines et citernes seront réhabilitées ou construites dans les écoles du bourg d’Anse-Rouge et des 9 localités avoisinantes. 150 latrines familiales construites dans les foyers du bourg d’Anse-Rouge.

L’ensemble de la population d’Anse-Rouge et des communes avoisinantes est concerné par le programme soit au moins 15 000 personnes. En effet, le lieu d’intervention principal, l’école, constitue un vecteur de diffusion du message de sensibilisation à l’hygiène. Les interventions d’assainissement dans les écoles ont un impact sur l’ensemble de la communauté. Environ 6000 enfants seront donc formés en matière d’hygiène et de santé d’ici 2009.
Les femmes seront également particulièrement ciblées par le projet. Elles sont fréquemment en charge des tâches d’hygiène liées à l’assainissement et de l’éducation des enfants. Leur implication dans la diffusion de l’information vers l’ensemble du ménage est particulièrement importante.

Le budget total de l’opération est de 372 485 euros avec la contribution financière de la Ville de Paris à hauteur de 180 363 euros, de l’AESN à hauteur de 40 000 euros et de la CRF en fonds propre pour le solde restant.


Fonctions

1. Rôle de l’évaluateur et responsable(s) hiérarchique(s) et fonctionnel(s)

La Croix-Rouge française attache une grande importance à l’évaluation de ses activités humanitaires envers les bénéficiaires non seulement à cause des montants financiers importants mis en œuvre mais aussi du fait de sa préoccupation continue d’améliorer l’efficacité de ses opérations internationales et l’utilisation judicieuse des fonds qui leur sont destinés. L’évaluateur doit faire preuve de bon sens et d’indépendance de jugement tout au long de la mission, que ce soit sur le terrain ou lors de l’élaboration du rapport. Il doit pourvoir une réponse directe et précise à tous les points contenus dans les termes de référence tout en évitant l’usage d’un langage théorique ou académique.

L’évaluateur travaillera en collaboration avec les personnes suivantes :

- Le Chef de Délégation CRF, le délégué CRF « WatSan » et l’équipe du projet
- Le responsable géographique du siège, considéré comme son responsable hiérarchique (n+1)
- Le référent « évaluation » du siège
- Le référent thématique « Eau et assainissement » du siège



2. Objectif général de la mission d’évaluation

Cette évaluation finale a pour but de juger de la pertinence des derniers programmes menés et en particulier de voir si l’ensemble des activités menées dans ce cadre pour atteindre les objectifs sont adaptées et correctement mises en œuvre.

Une attention particulière devra être portée sur la notion d’efficience des projets. L’évaluateur devra également être capable de mesurer les conséquences opérationnelles des difficultés organisationnelles rencontrés au siège et notamment l’aspect RH.
S’agissant de deux projets qui ont été pensé afin d’atteindre une synergie et une complémentarité accrue, il sera également indispensable d’analyser la pertinence de ces deux projets l’un envers l’autre.

Cette évaluation devra également permettre de mesurer l’impact des activités menées par le programme sur l’amélioration de l’accès à une eau saine et l’amélioration des conditions d’hygiène des populations ciblées. Il sera ainsi nécessaire de tirer les leçons apprises en vue de déterminer les futurs axes de travail du partenariat CRH/CRF sur cette thématique.

Enfin, cette évaluation a pour finalité de faire des recommandations pour de futurs projets Eau/Assainissement afin de réorienter et/ou améliorer l’efficacité et l’efficience de tels projets dans le cadre d’une collaboration CRH/CRF.


Justification :

Cette évaluation se fait dans le cadre d’une fin de projet et de programme et se définit plutôt comme une évaluation d’impact et d’efficience de la mise en œuvre de ces deux projets.

La CRF et la CRH souhaitent aujourd’hui pouvoir mesurer l’impact des actions et capitaliser les leçons apprises sur ces projets dans le but d’étudier l’opportunité de poursuivre l’action dans ce domaine avec une logique de programme / stratégie à plus long terme, en partenariat avec les autorités haïtiennes.



3. Objectif(s) spécifique(s) de l’évaluation


Les objectifs de l’évaluation sont d’une part, d’apprécier tant qualitativement que quantitativement les actions accomplies sur le terrain et les résultats obtenus au vu des attentes initiales, et d’autre part d’élaborer des recommandations sur la logique d’intervention à poursuivre au vu du contexte, des problèmes et besoins, faiblesses et capacités des différentes parties prenantes


Les différents champs d’analyse qui devront être couverts par l’évaluation sont les suivants :


3.1 Une analyse de la pertinence de la stratégie utilisée, des objectifs de l’opération, du choix des bénéficiaires.

- Cohérence objectifs du programme avec les problèmes en approvisionnement en eau constatés sur le terrain (adaptation des objectifs du programme aux besoins réels des populations ciblées)
- Pertinence du choix du domaine d’intervention du projet et impact sur les choix techniques et stratégiques, définition des priorités etc…
- Cohérence entre objectifs et résultats attendus
- Cohérence entre activités et résultats attendus
- Cohérence entre indicateurs/source de vérification et résultats attendus : les indicateurs choisis permettent-ils de mesurer l’atteinte des résultats
- Prise en compte des spécificités des communautés dans la mise en œuvre du programme
- Cohérence de la répartition géographique et des critères de choix des zones ciblées
- Conséquence/ impact abandon des indicateurs sur le suivi et la cohérence des actions


3.2 Une analyse de l’efficience (rapport coût / efficacité) dans la mise en œuvre des activités dans les domaines suivants :

- La planification et la réalisation des activités (notamment le nombre de bénéficiaires)
- La stratégie de mise en œuvre : la méthodologie et les choix stratégiques retenus sont-ils les plus pertinents ?
- Les composantes majeures de l’opération telles que le personnel, la logistique, la tenue des comptes, la sélection des bénéficiaires, la pertinence de l’aide dans le contexte des pratiques locales
- La gestion et le stockage des biens et des installations
- Cohérence entre les moyens (RH et moyens logistiques) mis en place et la zone de couverture du projet
- Les moyens mis à la disposition du projet en termes de ressources humaines, moyens logistiques, moyens de communication etc. sont ils adaptés au projet ? Ont-ils permis de réaliser les activités et le suivi du projet
- Le système de prise de décision a-t-il été efficace, a-t-il permis de compiler les résultats et de réorienter éventuellement les actions ?
- Quel a été le niveau d’implication des partenaires dans le projet ?
- Dans quelle mesure le turn-over des chefs de projet a-t-il eu un impact sur la réalisation des objectifs ?



3.3 Un examen de la cohérence et de la coordination voire complémentarité par rapport aux autres donateurs et acteurs internationaux ainsi qu’avec les autorités locales intervenant sur la(es) thématique(s) du projet.

- Cohérence programme avec priorités politiques nationales et régionales du SNEP
- Cohérence programme avec les programmes des autres intervenants et organisations internationales

3.4 Une analyse de l’efficacité des activités en termes qualitatifs et quantitatifs. On prendra notamment en compte le degré de couverture des activités par rapport aux besoins identifiés initialement et aux besoins avérés en cours et en fin d’activités.

Quelle a été l’approche communautaire adoptée ? A-t-elle été pertinente en raison des différents conflits locaux liés à la ressource limitée en eau (agriculteurs/Communautés) ?


Formations :

Les différentes formations dispensées ont-elles été adaptées aux publics (contenu, forme…) :
- Les formations ont-elles pris en compte les connaissances existantes parmi les publics cibles et ont-elles été capables d’intégrer les savoirs et représentations existants ?
- Les formations ont-elles pris en compte la disparité de niveaux de connaissances et d’expérience parmi les publics cibles ?
- Les formations ont-elles mis les bénéficiaires en capacité d’une part d’appliquer la formation, d’autre part de la retransmettre à leurs pairs ?
- A l’issue des recyclages, quels sont les acquis des formations, quel en a été l’impact ?
- Les formations ont-elles permis d’améliorer les connaissances des publics cibles, d’un point de vue qualitatif et quantitatif ?
- Sur la base des documents existants quel est l’impact des formations, quels sont les éléments retenus, en quoi ces formations ont modifié les représentations existantes, comment ces nouvelles informations s’intègrent elles aux connaissances, représentations et perceptions que les publics ont déjà ? Comment ces formations s’intègrent/se complètent ou font interférence avec les formations dispensées à l’occasion de précédentes campagnes par les mêmes structures ou par d’autres projets/institutions ?
- La formation des Comités d’Eau et les outils proposés, notamment les outils comptables, sont-ils adaptés au public et au contexte ?
- Les publics formés (volontaires, enseignants, Comités d’Eau) ont-ils eux-mêmes modifié leurs comportements liés à l’hygiène ?

Education à l’hygiène dans les écoles :
- L’approche et le contenu du module sont-ils adaptés aux publics cibles, selon les niveaux scolaires, et au niveau des enseignants ?
- Les connaissances des enfants sont elles améliorées ? en quels termes : qualitatifs/quantitatifs ?
- Quel est l’impact du module sur leurs comportements ?
- Le dispositif de suivi mis en place permet-il de recueillir les informations nécessaires à l’évaluation de cette activité et son éventuelle réorientation ?

Sensibilisation à l’hygiène dans les villages :
- Le choix des thèmes de sensibilisation et des différentes approches est-il adapté aux publics cibles ?
- Les populations sensibilisées ont-elles amélioré leurs connaissances sur les maladies liées à l’hygiène ?
- Les populations ont-elles mis en place au sein de leur village des stratégies pour limiter les maladies liées à l’hygiène ?
- Comment les connaissances apportées par les volontaires lors des sensibilisations sont-elles intégrées dans leur système de connaissance ?
- Quel lien est fait par les familles entre les séances de sensibilisation, l’enseignement du module d’éducation à l’hygiène dans les écoles et la mise en application de « bonnes pratiques » liées à l’hygiène au sein des foyers ?
- Quelle perception ont les populations sensibilisées de leur propre état de santé et de l’état d’hygiène de leur foyer/village ?
- Quelle perception des ressources disponibles pour améliorer leur état de santé général ont les populations sensibilisées ?

Construction d’infrastructures d’eau :
- Pertinence de la méthode d’identification des sites de construction ?
- Le dimensionnement des infrastructures est-il adapté aux effectifs scolaires, répond-il aux besoins existants ?
- La participation des communautés, en particulier les Comités d’Eau, aux travaux de construction a-t-elle permis de faciliter l’appropriation des infrastructures ?
- Les communautés ont-elles été impliquées dans le choix du lieu d’implantation, le dimensionnement et les caractéristiques techniques des infrastructures ? Comment, par quels moyens cette implication a-t-elle été mise en œuvre ?
- Quelle est le niveau d’appropriation des infrastructures par les communautés ?
- Adaptation des infrastructures aux différents contextes environnementaux et géographiques ?
- Les infrastructures construites sont-elles utilisées par les enfants ? leur permettent-elles d’acquérir de nouvelles pratiques liées à l’hygiène ?
- Les enseignants font-ils le lien entre l’utilisation de ces infrastructures et l’enseignement du module d’éducation à l’hygiène durant leurs cours ?
- Un consensus a-t-il été trouvé entre le village et l’école pour l’utilisation des ressources en eau destinées à l’école ?
- Le taux d’absentéisme des filles a-t-il diminué (ou taux d’abandon ?) ?
- Les Comités d’Eau ont-ils mis en place ou au moins envisagé un système/des moyens de pérennisation des infrastructures ?
- Les comités d’entretien existants pour le nettoyage scolaire s’occupent-ils aussi des latrines ? Dans les cas où il n’existait pas de comités d’entretien dans les écoles, ont-ils été créés sous l’impulsion du projet ?


Outils pédagogiques :
- Adaptation des différents outils pédagogiques aux publics cibles ?
- Utilisation des outils pédagogiques par les acteurs ? obstacles, freins, difficultés ?
- Dans quelle mesure l’utilisation de ces outils pédagogiques peut-elle être pérennisée ?
- Quelle est l’intégration entre les outils pédagogiques diffusés et les politiques publiques en matière de santé et d’hygiène ?
- Le processus de création et de refonte des outils pédagogiques a-t-il permis d’intégrer les utilisateurs des outils ? Ont-ils pu faire un retour sur ces outils ?

3.5 Un examen de la viabilité / pérennité des activités.

- Quels sont les facteurs de pérennisation du projet ?
- Un dispositif de pérennisation des différentes activités a-t-il été mis en place au cours du projet ?
- Quelles sont les perspectives de poursuite/maintien des activités par les acteurs à l’issue du programme (volontaires, enseignants, Comités d’eau) ?
- Quelles sont les perspectives de prise en charge de la thématique par les institutions compétentes (départements santé scolaire des ministères santé et éducation notamment) ?
- Quels sont les facteurs imprévus du projet ? Y a-t-il des effets inattendus positifs ou négatifs ?

3.6 Une analyse de l’impact du projet sur les bénéficiaires, notamment leur niveau de vie et leur environnement.

3.7 L’élaboration de recommandations visant l’amélioration des activités futures.

- Est-il pertinent de continuer une action dans le domaine de l’éducation à l’hygiène ? à la santé ? en milieu scolaire ? en milieu communautaire ?
- Dans quelle mesure ce programme doit-il être poursuivi /étendu /modifié ? Quels sont les besoins non couverts ? quelles activités prioritaires ? groupes cibles ? implantation géographique ? stratégie ?
- Dans quelle mesure le dispositif institutionnel doit-il être modifié ?
- Etc.


3.8 Une appréciation du niveau de visibilité de la CRF/CRH dans la zone d’opération parmi les bénéficiaires, les partenaires, les autres intervenants et les autorités.

3.9 La formalisation des leçons apprises dans le cadre de cette évaluation.


Les points suivants devront également être étudiés avec attention :

 La coordination interinstitutionnelle, entre la CRF et la CRH, avec les institutions et partenaires (Ministère, SNEP-DINEPA, acteurs internationaux de l’eau et de la santé…)

 La participation effective des bénéficiaires, et des autorités locales dans la réalisation et le suivi du projet

- Les bénéficiaires du programme connaissent-ils le programme dans son ensemble et comment perçoivent-ils ses apports ? Au niveau individuel, villageois ?
- Les populations ciblées se perçoivent-elles comme des bénéficiaires du programme ?
- Problématique : certains acteurs du projet sont à la fois des bénéficiaires et des acteurs du programme, dans ces conditions, comment perçoivent-ils leur rôle au sein du programme et de leur communauté ?
- Comment les volontaires ont-ils vécu ce double rôle d’interface entre le projet et la communauté et de bénéficiaires de formations ? Sont-ils à l’aise avec leur rôle de sensibilisateurs ?
- Idem pour les comités d’eau ?

 La prise en compte des questions de genre, de l’environnement et la promotion des droits de l’homme


Qualifications réquises

- Expérience minimum de 3-4 ans dans l’humanitaire à l’international ;
- Expérience reconnue dans la thématique Eau, Hygiène, Assainissement ;
- Maîtrise des problématiques techniques et sociales d’un projet Eau, Hygiène, Assainissement ;
- Polyvalent, responsable, autonome ;
- Capacités à travailler en équipe ; coordination ;
- Rigoureux et méthodique ;
- Diplomatique et patient ;
- Bonnes capacités d’analyse et de synthèse ;
- Bonnes capacités rédactionnelles ;
- Maîtrise des outils informatiques : Word, Excel et Internet ;
- Une expérience dans la zone Caraïbes serait un plus.


Conditions de travail

1. Méthodologie

L’évaluateur effectuera sa mission en trois temps :
1. Un recueil d’information au siège de la Croix-Rouge française, facilitée par le travail préparatoire de compilation et de synthèse des informations disponibles
2. Un déplacement sur le terrain au lieu de mise en œuvre des projets ciblés
3. La finalisation du rapport d’évaluation et sa restitution au siège de la Croix-Rouge française et en collaboration avec ses différents interlocuteurs.

L’évaluateur est libre d’utiliser toute méthodologie lui paraissant pertinente, en en discutant au préalable avec le reste des personnes impliquées dans l’évaluation.

Examen de documents :
- Etude de dossiers (rapports, descriptifs de projets) permet d’identifier une première liste de questions auxquelles l’évaluation devra répondre

Consultations :
- Encourager une réflexion critique sur les performances et les résultats des responsables de la mise en œuvre et des bénéficiaires ;
- Entretiens avec des informateurs ;
- Groupes de réflexion : pour mieux cerner attitudes & priorités au sein de groupes de petites tailles ;
- Entretiens en groupes.

Techniques visuelles :
- Cartographie en groupe – retraçage du parcours – transects (parcours sur les sites à pied avec les intéressés)

Animations :
- Auto-évaluations sur les performances et les résultats obtenus.


Enquêtes :

- Formelles : entretiens oraux ou questionnaires écrits sur échantillon représentatif de personnes (voir méthodologies enquêtes) ;

Observation :
- Directe : inspections, visites terrain, …



2. Composition de l’équipe

L’équipe d’évaluation sera composée d’un évaluateur « externe » CRF, de la coordinatrice de projet et d’une partie de l’équipe projet.

3. Chronogramme

- 2 jours : Paris (siège de la CRF).
o Entretien Desk géographique ;
o Entretien référent évaluation ;
o Entretien pôle technique watsan ;
o Remise / examen des documents ;
o Préparation de la méthodologie globale d’évaluation.

- 2 jours : Port-au-Prince (Préparation).
o Rencontre du chef de mission CRF ;
o Rencontre de la gouvernance CRH ;
o Rencontre des acteurs de l’eau au niveau central (SNEP-DINEPA) ;
o Revue de documents ;
o Préparation des outils d’évaluation et de la visite terrain avec l’équipe projet.

- 10 jours : Anse-Rouge (visite terrain).
o Rencontre de l’équipe projet ;
o Visite et contrôle des infrastructures construites ;
o Entretiens de groupes avec l’équipe technique du projet ;
o Entretien avec les bénéficiaires ;
o Rencontres avec les partenaires ;
o Analyse préliminaire de l’information recueillie ;
o Présentation des premiers résultats avec toute l’équipe projet puis avec les partenaires clés.

- 5 jours : Synthèse et remise du rapport final.
o Le consultant disposera ensuite de 5 jours maximum pour remettre le rapport définitif sur support informatique avec tous les documents d’analyse pertinents annexés.

NB : Le planning est indicatif. Il peut être revu par l’évaluateur en fonction des circonstances.


4. Rapport

4.1 L’évaluation donnera lieu à l’élaboration d’un rapport écrit en français incluant un résumé de l’évaluation ainsi qu’un narratif détaillé et les annexes correspondantes.

4.2 Le format du rapport tel qu’il apparaît dans les points ci-dessous doit être respecté sauf si il est pertinent de rajouter des points manquants (expliquer si modifications dans ce sens). Cf. format type de rapport.

4.2.1 Page de couverture
 Titre du rapport d’évaluation (partenaire, pays, secteur)
 Période de l’évaluation
 Nom de l’évaluateur
 Indication que le rapport a été produit à la demande de la Croix-Rouge française et que l’exposé du rapport reflète strictement les opinions de l’évaluateur

4.2.2 Table des matières

4.2.3 Liste d’abréviations/acronymes

4.2.4 Résumé
 Titre du projet
 Nom du (des) partenaire(s)
 Objectif des opérations/activités humanitaires faisant l’objet de l’évaluation
 Numéros du (des) contrat(s) de financement
 Pays de l’opération
 Durée de l’opération
 But et durée de l’évaluation
 Bref descriptif des activités faisant l’objet de l’évaluation, et de son contexte (besoins existants, situation socio-économique et politique, etc…)
 Méthodologie de l’évaluation: documents analysés, visites effectuées, personnes interrogées, chronogramme, etc…
 Principales conclusions, recommandations et leçons apprises par ordre de priorité et qui se passent d’explications (maximum 4 pages)

4.2.5 Rapport : il doit débuter par une description des méthodes utilisée et doit être structuré conformément aux objectifs spécifiques de l’évaluation

4.2.6 Annexes
 Liste des gens interrogés et des sites visités
 Termes de référence de l’évaluation
 Carte de la zone du projet et/ou des activités
 …


Dossier de candidature doit avoir ...

Joindre CV, lettre de motivation.
Tout commentaire/remarque visant à compléter/développer la méthodologie proposée serait un plus.


Date limite

2009-07-23