Avant le tremblement de terre du 12 Janvier2010, la protection des femmes et des filles en Haïti était déjà sous-normes - la violence domestique est commune, et le viol n’a été reconnue comme une infraction pénale en 2005. Les incidences graves de violences sexuelle et sexiste dégénèrent généralement à la suite d'une crise - dans le sillage de cette catastrophe, le vide créé par la faiblesse ou l’absence des forces de l'ordre, la séparation des familles et la destruction des réseaux communautaires, le traumatisme aigu, et le manque d'abris et de vie privée, créent les conditions exposant les femmes à un degré plus élevé de vulnérabilité à la violence, l'exploitation et le trafique sexuel. Le fardeau ressenti par les femmes pour nourrir et prendre soin de leurs familles et l'augmentation des ménages dirigés par des femmes conduisent inéluctablement à la recrudescence de la violence domestique. Enfin, l'augmentation du stress à cause de la nécessité de subvenir aux besoins des membres de leurs familles, enfants, personnes âgées, blessés, handicapés, pousse les femmes et filles à se livrer aux abus sexuels.
Alors que les médias, les organisations internationales et les bailleurs de fonds ont concentré attention leurs ressources sur Port-au-Prince, les mêmes conditions de précarité qui exposent les femmes aux différentes formes de violence basée sur le genre existent le long de la frontière entre Haïti et la République Dominicaine avec l'arrivée de milliers d'Haïtiens déplacés. Dans le département du Nord-Est (NE), où l’on estime que entre 10 et 12,000 personnes déplacées ont cherché refuge soit auprès des amis, des membres de famille, et au sein des maisons d’accueil pour étrangers. Les acteurs de la société civile dans le nord-est ont en effet constaté une augmentation des cas signalés de viol, violence domestique et le trafic des personnes. La pression que cette situation met sur les communautés frontalières, exacerbé par un retour improbable des déplacées à Port-au-Prince dans un proche avenir, conduira sans aucun doute à une tendance à la hausse de différentes formes de violence sexuelle et sexiste, y compris le trafic des personnes.
Catholic Relief Services a été désigné comme organisation responsable de la protection dans le département du Nord-Est, et entreprendra sous peu l’exécution d'une série de projets dans les domaines de la protection et de sécurité alimentaire afin de répondre aux besoins immédiats des personnes déplacées et des communautés d'accueil. Afin de maximiser la protection des femmes et des filles victimes des violences sexuelles et sexistes dans le Nord-Est, un paquet minimal de prévention et d'intervention doit être effectué de manière coordonnée avec tous les acteurs concernés.

Description des tâches
Le PM SGBV fera preuve de leadership afin de développer et coordonner la mise en œuvre d'une approche multisectorielle d’intervention et de prévention des violences sexuelles et sexistes. L'objectif principal du titulaire de ce poste consistera au renforcement des capacités des partenaires locaux, la société civile et d'autres intervenants. Il ou elle devra aussi fournir une assistance technique surtout en ce qui concerne le contrôle dans la conception, la mise en œuvre et un suivi des activités de prévention des violences basées sur le genre au niveau communautaire, ainsi que dans la mise en place des mécanismes qui répondent à la protection immédiate et aux des besoins des survivants, des femmes à risque et les enfants. Il ou elle devra s’assurer que les interventions incluent, au minimum, une composante juridique, psychologique et médicale. En outre, il ou elle devra s’assurer que le programme est conçu de telle sorte que l'exploitation sexuelle et les abus (SEA) est également pris en considération. Enfin, il ou elle devra collaborer avec les autres employés du CRS et les partenaires pour s'assurer que la perspective de genre est prise en compte lors de l’élaboration, le suivi et évaluation de tout projets afin de s'assurer qu’ils contribuent à réduire la vulnérabilité des personnes déplacées aux violences sexuelles et sexistes. Le programme se concentrera initialement sur Ouanaminthe, Fort Liberté et Trou du Nord, mais une fois un mécanisme d'orientation est établi, il est prévu que les survivants d'autres régions du NE pourront accéder à ses services.
Principales responsabilités
Programme de développement et de soutien
• Renforcer les capacités du personnel du CRS et des partenaires locaux et les acteurs concernés par la prévention des violences sexuelles et sexistes ;
• Assurer les formations sur les thématiques suivant (les concepts clés, nationaux et internationaux cadre juridique, la SEA, la violence sexuelle dans les écoles, les secteurs de coordination multi, des mécanismes d'orientation, de la sécurité, l'éthique et la confidentialité, des outils pour identifier et réduire les risque et la vulnérabilité, des outils pour l'évaluation sectorielle-croix, etc) et organiser des formations;
• Fournir une expertise technique et un soutien au personnel local afin de faciliter la mise en œuvre du programme (campagne de prévention, engagement des hommes, identification des maisons d'hébergement et des réseaux de référence) ;
• Elaborer un plan d'exécution détaillé, entrainer et accompagner les partenaires locaux dans l’exécution quotidienne du programme et s’assurer que les documents relatifs au programme (Cadre de résultats, PMEP, DIP, etc.); répondent aux objectifs du programme;
• S’assurer de la que les activités du programme respectent de le Plan national de prévention des violences sexuelles et sexistes de l’Haiti;
• Adapter les règles de confidentialité pour les bénéficiaires du programme - les survivants, à les mesures de sécurité dans les familles d’accueil et maison d’hébergement - au contexte local et selon les ressources disponibles;
• Travailler avec le personnel du CRS et les partenaires pour établir des mécanismes de détection et reportage des cas d’exploitation et abus sexuels;
• Assurer la diffusion des meilleures pratiques et des leçons apprises concernant les programmes SGBV entre les partenaires locaux, les participants au programme et les partenaires extérieurs;
• Travailler en étroite collaboration avec le personnel du CRS , les partenaires et les communautés locales afin de développer des nouvelles initiatives de prévention des violences sexuelles et sexiste, y compris les évaluations des besoins lors de la conception des programmes, la préparation de notes conceptuelles et des propositions de projets;
• Agir comme point focal dans le domaine du genre pour les programmes frontaliers
• Faciliter l'intégration des activités de prévention des violences sexuelles et sexistes dans tous les secteurs de programmation, les initiatives des partenaires et autres programmes d'urgence visant les populations vulnérables.
-Sectoriel de coordination multi & mécanisme de renvoi de réponse
• Construire et maintenir une coalition entre CRS, les partenaires locaux, la société civile et collectivités locales, et les autorités civiles (y compris, mais sans se limiter aux représentants du gouvernent, les chefs religieux, la police des frontières, la MINUSTAH, Heartland Alliance, les organisations de femmes, et les prestataires de services juridiques, psychologiques et médicales) pour une prévention efficace des violences sexuelles et sexistes et les activités de réponse dans le NE;
• Mettre en place une procédure pour un réseau d'aiguillage entre les acteurs précités et toute information d'autres parties prenantes, en s'appuyant sur leurs points forts et les avantages comparatifs;
• Garantir l'alignement de toutes les activités de prévention des violences sexuelles et sexistes avec les lignes directrices internationalement reconnues (lignes directrices du Comité permanent inter organisationnel pour la prévention des violences sexuelles et sexistes dans les situations de crise humanitaire, le Comité permanent inter organisationnel de l'OMS et le Guide d'éthique et de sécurité pour la recherche, la documentation et le suivi des violences sexuelles dans les situations d'urgence.)
• Veiller à ce que toutes les activités sont coordonnées dans le cadre du sous-groupe national GBV; veiller à ce que toutes les formes d'orientation et procédures soient alignées par rapport aux recommandations nationales.
Suivi et évaluation
• Conduire les évaluations des activités sur le terrain ;
• Assurer l’incorporation dans toutes les activités du programme des mécanismes de prévention et intervention dans les maisons d'hébergement et les réseaux de référence et modifier les activités en conséquence;
• Surveiller attentivement le respect des directives de confidentialité;
• Fournir un soutien continu sur les processus d'apprentissage afin de renforcer la capacité du CRS et ses partenaires pour une réponse appropriée aux violences sexuelles et sexistes.
Représentation
• Développer et maintenir des relations solides avec les partenariats, les autorités locales, les agences onusiennes, les ONG internationales et locales et tout autres partenaires extérieurs;
• Participer activement à toutes les réunions sur la thématiques des violences basées sur le genre et coordonner les activités nationales dans le cadre du sous-cluster dans ce domaine;
• Fournir des mises à jour sur le progrès des activités du CRS et communiquer des lacunes dans la prestation de services en raison du manque de capacités locales, et de plaider auprès des organismes compétents (FINUAP, PNUD, etc.) pour les interventions adéquates afin de combler ces lacunes;
• Travailler avec les personnes dans le siège du CRS aux États-Unis, dans les domaines de la communication et des médias pour développer des matériaux programme de sensibilisation, de médias et de collecte de fonds.

Baccalauréat en droits de l'homme, droit international, sciences sociales ou dans un domaine ayant trait à la question du genre, avec au moins 5 ans d'expérience professionnelle pertinente; Master ou Maîtrise préféré;
2. Au moins 3 ans d'expérience dans la gestion des projets, de préférence au sein d'une ONG internationale, de prévention des violences sexuelles et sexistes; au moins 1 an d'expérience dans la prestation de services directs aux victimes;
3. Capacité à travailler de façon autonome et en équipe;
4. Expérience dans la gestion des équipes;
5. Excellente capacités en communication écrite et orale en Français
6. Compétences démontrées en matière de formation et de facilitation;
7. Une bonne connaissance du contexte d'urgence haïtienne et une large compréhension des questions du genre et des violences sexuelles et sexistes dans les contextes de déplacement des populations;
8. Connaissance et expérience dans l'utilisation de lignes directrices internationales pour la prévention des violences liée au genre;
9. Expérience en matière de budgétisation et de gestion financière
10. Aptitude à travailler de façon indépendante et en partenariat avec différents acteurs
11. Maîtrise (orale et écrite) du créole, de l'anglais et l'espagnol souhaité.
12. Bonnes compétences en informatique (Word, Excel, Outlook, PowerPoint) requises, de préférence une expérience avec Microsoft Publisher.
13. Possibilité de Voyage de près de 20% du temps entre Port-au-Prince et Santo Domingo.

Les candidat(e)s intéressé(e)s sont priés d’acheminer leur dossier complet (CV, lettre de motivation, copie de diplômes) avec la mention du poste PM SGBV

2010-05-07