Améliorer les lieux d'aisance à la FDSE - Section Droitde Daniel PIERRE PHILIPPE| JobPaw.com

Améliorer les lieux d'aisance à la FDSE - Section Droit


Avoir des toilettes dignes a la faculte de droit et des sciences economiques est une question de volonte, d'engagement et de solidarite.
Des lieux d’aisance dignes à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques
Par : Daniel PIERRE PHILIPPE
Fabiola PIERRE-LOUIS
Gaël PIERRE


Les fosses d’aisance de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques, depuis peu, empêchent à cette ancienne institution de fonctionner normalement. Un obstacle à sa dignité qu’il est temps de supprimer…

Beaucoup de choses sont dites de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques : elle est la plus ancienne institution d’enseignement supérieur du pays, puisqu’elle a été créée en 1859 ; elle est l’entité de l’Université d’Etat d’Haïti où beaucoup plus de mémoires sont soutenus chaque année; elle est l’entité de l’UEH où les examens sont mieux organisés. Toutefois, il n’est pas encore dit que cette fameuse faculté fait face à un problème d’hygiène, de propreté et de salubrité. Les causes ? Les lieux d’aisance. Les loas de ceux-ci ne cessent pas de mener la danse dans l’enceinte même de ladite faculté et paralysent toutes activités académiques à sa guise. Voilà donc ce qu’on n’oserait pas espérer de la part des toilettes au sein d’une institution facultaire et qui mérite à tout prix de changer. Mais, venons-en au fait!

L’état et conséquences des lieux d’aisance
Les toilettes de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques se trouvent nez à nez avec les salles de cours. Quand on est dans la salle de la deuxième année juridique par exemple, il suffit d’un pas, d’un tout petit pas, pour tomber dans les toilettes des garçons. C’est la même situation pour les toilettes des femmes qui partagent la même espace avec la salle de la première année économique. L’idée que les toilettes se logent avec les salles de cours est déjà choquante. Mais là n’est pas encore le problème. C’est quand les toilettes ne sont pas nettoyées- ce qui est souvent le cas- et que cela empêche aux deux salles les plus proches d’elles de fonctionner.
En effet, les étudiants et aussi les professeurs se plaignent souvent de l’odeur des toilettes restées à elles seules. Dans ces condition pareilles, les professeurs qui se sont déplacés et qui sont bien disposés à travailler se voient obliger de reporter leur cours. Quand ils décident de travailler malgré tout (très souvent, c’est pour ne pas perdre trop de points de leur programme), les étudiants eux-mêmes se sentent incapables de suivre les cours dans le climat infect dans lequel ils se trouvent. En plus de perturber les cours, les toilettes de la faculté peuvent causer d’autres dommages aux étudiants.
Par ailleurs, l’état des lieux d’aisance de la faculté est bien une source de maladie pour les étudiants. En effet, les excréments et les pissats sont deux principales sources de microbes responsables de graves maladies. Et ces microbes peuvent être transportées par des mouches ayant pris contact à ses excréments et pissats. Or, les salles de cours sont tout près des lieux d’aisance. Et donc, il est assez facile que les mouches, après avoir été en contact avec les matières fécales, se posent sur les nourritures des étudiants, sur leurs boissons etc. Ainsi les étudiants courent-ils le risque d’attraper de graves maladies. De plus, en ayant contact aux toilettes qui sont sales, les étudiants, les filles en particulier, peuvent attraper toutes sortes d’infection. Une situation qui est assez critique, puisque l’espace d’une faculté ne devrait pas être pour les étudiants, pour les professeurs, et pour personne d’ailleurs, un lieu de contamination. Ça devrait être au contraire un lieu qui assure la sécurité des étudiants, des professeurs et du personnel administratif tant sur le plan physique que sur le plan sanitaire.
Ce manque de lieux d’aisance propres, hygiéniques, bref dignes dont souffre la Faculté de Droit et des Sciences Economiques ne date pas d’hier. Cela dit, en effet, que ca fait longtemps depuis que ce problème existe et continue de perturber, de par son ampleur, les activités académiques ; de contaminer la santé des étudiants de ladite faculté. Malheureusement, quoique que les gens aient été et soient conscients du problème, ils n’avaient jamais, jusqu’à ce texte, osé lever le petit doigt pour dénoncer le problème. C’est ce qui explique probablement la raison pour laquelle cela a tant perduré.
De toute façon, ce qu’il faut comprendre, c’est que l’heure est grave et qu’il est temps que cela change. Mais, que faire ? De quoi aura-t-on besoin pour agir sur le problème et pour qu’on puisse au final lui trouver une solution?
Cause et Solution du problème
À la faculté les ménagers n’ont pas suffisamment de matérielles pour s’occuper des lieux d’aisance. Par exemple, il n’y a pas toujours assez d’eaux, assez de papiers hygiéniques ; aussi les lavabos sont en Lambro, les chasse-d’eau ne fonctionnent pas, les murs sont très sales, les portes (s’il faut les appeler ainsi) garantissent notre intimité comme si on était sur la cour. Plus déconcertant encore l’indifférence du décanat, des étudiants et des professeurs (avocats, magistrats, parlementaires, ministres etc.) eux-mêmes anciens étudiants de la faculté.
Aussi, sommes-nous penchés sur ce problème plus que quinquagénaire. Et nous nous sommes rendus compte que l’engagement, la bonne volonté et la solidarité intergénérationnelle peuvent aider à résoudre facilement et définitivement ce problème. En effet, la première démarche consiste à repeindre les murs, à installer de nouvelles WC, des lavabos fonctionnels, une pompe pour la montée de l’eau, des portes avec serrure. Ensuite, il faudra équiper les toilettes de tous les matériels nécessaires à son maintien : balais, désinfectants, brosses, essuie-eaux etc. Enfin, il va falloir engager un personnel de soutien qui s’assurera que les lieux d’aisance restent propres.
Par ailleurs, nous comptons lancer un vaste mouvement de sensibilisation de la communauté facultaire à partir d’affiches et de textes, de slogans et d’images prises avant, pendant et après ce travail de renouvellement des lieux d’aisance, question de toucher les usagers puisque la propreté doit être l’affaire de tout le monde. Sans l’implication de tout un chacun, le travail sera fait en vain.
Prenant en compte les prix sur le marché local et la nouvelle fixation du salaire minimum (60 000 gourdes pour deux employés pendant 6 mois), la résolution de ce problème nécessitera la modique somme de 175 000 gourdes environ, du point de vue économique; du point de vue des ressources humaines : un plombier, un charpentier et un peintre, deux employés de maintenance à plein temps ; et, du point de vue matériel et/ou logistique, il nous faut tous les points qui sont ci-dessus mentionnés.


Quand un problème collectif se pose, toute tentative de réponse individuelle, individualiste et individualisée sera sinon nulle et non avenue, du moins cosmétique. A un problème collectif, une solution collective : donc de l’engagement, du sens de responsabilité et de la solidarité. Si « tout ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément », alors tout problème bien posé est à moitié résolu. A la lumière de ce qui précède, nous avons posé la problématique des lieux d’aisance à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques dans toute son acuité. Nous avons estimé au mieux possible la solution à court et moyen terme de ce problème. Nous sommes convaincus que la duplication d’un tel modèle de « brain storming » peut aider le peuple haïtien, à travers sa partie organisée, à mieux aborder les grands problèmes sociaux plus que séculaires du pays tant dans leurs manifestations conjoncturelles que dans leurs racines structurelles.

Rubrique: Education
Auteur: Daniel PIERRE PHILIPPE | medanielpp@gmail.com
Date: 14 Mars 2016
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