Agroforesterie (Caractérisation des systèmes agroforestiers pratiqués aux Palmes (9è et 10è sections communales de Petit-Goâve)de Jean Claude HYPPOLITE| JobPaw.com

Agroforesterie (Caractérisation des systèmes agroforestiers pratiqués aux Palmes (9è et 10è sections communales de Petit-Goâve)


Les sections communales des Palmes, d’une superficie de 43,8 km2, étaient essentiellement couvertes de "caféiers sous ombrage". Des raisons économiques comme la baisse du prix du café sur le marché international, jointes à la forte pression démographique et au partage successoral ont contraint les paysans à substituer ce système à d’autres systèmes agroforestiers. La présente étude se propose donc de caractériser les différents systèmes agroforestiers existants dans la région, dans une perspective d’amélioration et/ou de protection.

La démarche méthodologique consistait en observations, enquêtes et mesures avec instruments (clisimètre, ruban métrique, etc.). Ne disposant pas de statistiques fiables, l’échantillonnage a été réalisé par transect aléatoire. Sur le parcours des transects choisis, après délimitation de la zone, un (1) exploitant sur dix (10) a été interviewé. Ainsi, 55 exploitants, détenant 165 parcelles, ont été enquêtés. Les informations recherchées étaient portées sur les moyens de production, la présence d’arbres dans les parcelles et sur les stratégies agroforestières adaptées aux conditions socio-culturelles du milieu.

Les résultats de l’étude ont révélé l’existence de cinq (5) systèmes agroforestiers dans la zone. Ce sont : les Cultures pérennes sous-ombrages, les Jardins de case, les Arbres dispersés dans les parcelles, les Ignames associés aux arbres tuteurs et les Clôtures vives.

Par rapport à la taille de l’exploitation, les "Cultures pérennes sous ombrage" sont surtout pratiquées par les exploitants de la catégorie "plus de 3 cx". Elles le sont moins par la catégorie "moins d’1 cx". Tandis que la situation inverse est constatée pour les quatre (4) autres systèmes.

Pour le mode de tenure, les cultures "Cultures pérennes sous ombrage" se retrouvent en plus forte proportion en fermage et plus faiblement en métayage. Les "Jardins de case" et les "Clôtures vives" sont plus importants en propriété et moins importants en métayage. Cependant, les "Arbres dispersés dans les parcelles" et les "Ignames associés aux arbres tuteurs" sont en plus fort pourcentage en métayage mais minoritaires en propriété.

En ce qui concerne le relief, les "Cultures pérennes sous ombrage" occupent en majorité le flanc des mornes et en minorité le sommet des montagnes. Les "Jardins de case" et les "Arbres dispersés dans les parcelles" se placent surtout au piémont des mornes mais sont moins remarqués au sommet des montagnes. Les "Ignames associés aux Arbres tuteurs" et les "Clôtures vives" s’observent en plus grande proportion au sommet des mornes mais le premier est rare au flanc des mornes et le second au piémont des mornes.

En ce qui a trait à la distance des parcelles, les "Cultures pérennes sous ombrage" et les "Ignames associés aux arbres tuteurs" se situent en grande partie entre 4 et 6 km de l’habitat. Le premier est moins important sur les parcelles E.A. et le deuxième sur les parcelles à plus de 6 km. Les "Arbres dispersés dans les parcelles" et les "Clôtures vives" sont surtout localisés entre 2 et 4 km de distance. Le premier est moins présent sur les parcelles E.A. et sur celles rencontrées au-delà de 6 km, le second sur les parcelles se trouvant au-delà de 6 km. Les jardins de case se placent intégralement (100%) sur les parcelles E. A. c’est-à-dire autour de la maison d’habitation.

Toutefois, les contraintes majeures de ces systèmes rendent plus précaires la situation des paysans. Nous pouvons citer : l’érosion des sols à forte pente, la baisse de fertilité des terres cultivées, la rouille du caféier, la pression démographique, la baisse du prix du café sur le marché international, le partage successoral, les coûts de production et les risques de perte élevés. Mais, ces contraintes ne sont pas insurmontables si des mesures pertinentes sont adoptées pour l’encadrement technique et économique des agriculteurs. Pour répondre aux besoins des exploitants, certains de ces systèmes méritent d’être renforcés pour en espérer des améliorations appropriées.
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Rubrique: Mémoire/Travaux
Auteur: Jean Claude HYPPOLITE | hyclaje@gmail.com
Date: 29 Juil 2015
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