Comment peux-tu, en tant qu'étudiant, contribuer à améliorer le fonctionnement de l’Ecole Nationale Supérieure de Technologie (ENST)?de Dafney Jean Pierre| JobPaw.com

Comment peux-tu, en tant qu'étudiant, contribuer à améliorer le fonctionnement de l’Ecole Nationale Supérieure de Technologie (ENST)?


Je suis une étudiante de l'Ecole Nationale Supérieure de Technologie (ENST). Je raconte l'histoire de mon ecole, je decris son fonctionnement et son aspect physique puis j'explique comment je pourrais l'améliorer.
« Comment peux-tu, en tant qu’étudiant, contribuer à améliorer le fonctionnement de ta faculté? »
Je suis une étudiante en gestion à l’Ecole Nationale Supérieure de Technologie (ENST). Elle est située au 81 Bis, avenue Lamartinière, Bois- Verna. Mon école est l’une des meilleures références en matière de formation en Gestion des affaires. Mais elle n’a pas toujours été comme elle est aujourd’hui. Laissez-moi vous conter son histoire.
Présentation de l’Ecole Nationale Supérieure de Technologie (ENST)
L’ENST a été fondée le 2 novembre 1989 par le décret No 22 du Président de la République, Prosper Avril. Elle est le fruit d’une coopération entre Français et Haïtiens. Au début, L’ENST était un très grand projet. Un centre universitaire ayant pour mission de « dispenser un enseignement technologique à vocation professionnelle tant en formation initiale que continue ». En d’autres termes, l’école devait former toutes sortes de techniciens destinés au domaine la production pour faire fonctionner les industries dont on prévoyait l’expansion future. Les fondateurs ont commencé par mettre sur pied le département de gestion. On devait y former des cadres intermédiaires en gestion, en 3 ans.
Puis en 1991, la conjoncture politique s’étant gravement détériorée, les Français ont dû être rapatriés. Mais leur projet avait déjà pris racine. L’école de gestion avait survécu aux troubles socio-politiques. Les dirigeants Haïtiens restants, sous la tutelle du Ministère de l’Education Nationale de la Jeunesse et des Sports ont alors tout fait pour conserver et structurer ce noyau de leur projet. Néanmoins, ils ont décidé qu’au lieu de former des cadres intermédiaires en gestion, ils allaient former des gestionnaires. Ils ont ajouté beaucoup plus de cours au programme, mais toujours en 3 ans ils atteignaient le niveau de licence.
Pendant longtemps, l’école a été à Drouillard, Cité Soleil, mais après l’effondrement de son bâtiment lors du séisme du 12 janvier 2010, elle a déménagé dans plusieurs locaux loués pour finalement aboutir à celui de Bois-Verna, mentionné plus haut.
Maintenant, vous connaissez l’histoire de l’ENST. Vous comprenez pourquoi, la seule discipline qu’on y enseigne est la Gestion des Affaires et pourquoi ses étudiants obtiennent une licence, donc l’équivalent d’un bacc+4, en 3 ans. Alors, revenons à l’ENST d’aujourd’hui, celle qui fêtera bientôt ses vingt-cinq ans. Comment puis-je, en tant qu’étudiante, contribuer à l’améliorer ?
Améliorer le fonctionnement
A la tête de l’ENST se trouve, un Directeur général, puis vient un Directeur des études, ensuite un chef de département. En dessous d’eux se trouve un secrétariat et une équipe de personnel de soutien. Je ne peux pas vous donner plus de détails sur l’organigramme officiel de l’ENST car il est porté disparu depuis quelques années. J’ignore si le séisme y est pour quelque chose… Tout ce personnel fait ce qu’il peut (pas toujours, mais assez souvent) pour s’assurer que les étudiants soient formés dans des conditions aussi bonnes que possible et obtiennent leur licence.
Néanmoins, les étudiants ne comprennent pas vraiment les rôles que jouent réellement chacune de ces personnes ou groupes de personnes susmentionnées. Il en résulte que, quand une classe ou un groupe d’étudiants veut entreprendre une activité quelconque, il ne sait pas vraiment à qui s’adresser. Il doit faire de multiples démarches inutiles avant d’aboutir à un résultat.
Par ailleurs, les employés ne respectent pas l’horaire imposé par la direction. Par exemple, selon le Directeur des études, la salle d’informatique est censée être ouverte de 8h à 16h. Pourtant, elle est presque toujours fermée avant 15h. Ce qui n’est pas commode, car la plupart des jours, les différentes classes ont cours de 8h à 14h. Alors les étudiants n’ont souvent qu’une heure pour faire leurs recherches et leurs devoirs. Notons que cette salle peut à peine recevoir le quart des étudiants de l’école. Il en est de même pour la bibliothèque qui n’a pas d’horaire d’ouverture fixe.
En conséquence, je proposerais que l’organigramme officiel de l’ENST soit publié, c’est-à-dire que le rôle de chaque directeur et employé soit connus de tous. Je propose également que chaque employé exerce un meilleur contrôle sur ses subordonnés afin qu’ils accomplissent leur travail comme il faut. Il serait aussi bon que les responsables de la bibliothèque et de la salle d’informatique soient assistés chacun par au moins un étudiant. Ce qui rendrait ces salles disponibles plus longtemps, et les étudiants pourraient en profiter plus efficacement pour progresser dans leurs études.
Améliorer les aspects physiques
Dans le cadre du cours d’Elaboration et Gestion de Projet, les étudiants finissants doivent former des groupes, élaborer un projet et le réaliser vraiment. Très souvent, les étudiants en profitent pour rédiger et exécuter des projets relatifs à un problème de l’école. Ainsi, notre cour qui, au début, n’était pas du tout aménagée est maintenant très agréable. Il y a des bancs et des tables sous les arbres. On peut s’y asseoir pour manger, discuter, se reposer, prendre l’air, etc… Elle a été également agrémentée de plantes décoratives et recouverte de gravier : il n’y plus de boue quand il a plu ! Bientôt l’école aura un bus et un espace de travail aménagé sur son toit. Ce sont des exemples parmi beaucoup d’autres de ce que font et continuent à faire les étudiants pour améliorer l’aspect physique et le fonctionnement de l’école.
Cependant, il n’en demeure pas moins que l’école est dans un bâtiment de location qui n’a pas été conçu pour héberger une université. Les classes sont petites et pas assez aérées. Ils n’y a qu’une seule toilette par étage. (Fort mal entretenues de surcroit). Ce qui est loin de suffire à la centaine d’étudiants de l’école. Les étudiants de la 1ère année sont entassés dans leur salle alors que c’est la plus grande du bâtiment. La salle d’informatique est si encombrée que les étudiants doivent se faufiler entre les meubles. Il faut littéralement passer sur ceux déjà assis pour prendre une des places au fond (que les premiers arrivés refusent d’occuper en général). Les pieds des étudiants sont emmêlés dans les câbles, ce qui est extrêmement dangereux. Surtout s’il survenait un évènement qui pousserait tout le monde à vouloir évacuer la salle. De plus, il n’y a pas d’espace de jeu.
Tout le monde a essayé de s’y faire. Ce qui est bien, puisque c’est en s’adaptant qu’on survit. Mais, il faut évoluer et s’améliorer. En fait, le mieux ce serait que l’école ait son propre local, bâtit en fonction de ses besoins réels. La Direction a entrepris plusieurs démarches en ce sens. Jusque-là, elles se sont révélées infructueuses.
A priori, trouver un autre local permanent pour l’école n’est pas du ressort des étudiants. Cela n’est pas impossible, mais les difficultés sont si énormes qu’aucun groupe de projet n’a encore tenté de s’attaquer à ce problème. Par contre, ils peuvent contribuer à rendre plus agréable l’espace actuel, avec les autorisations de la direction et du propriétaire. Garder le local propre est primordial. Par exemple, j’utilise toujours les poubelles, et je signale quand elles sont pleines. Je participe toujours au nettoyage de l’école après l’organisation d’activités telles les fêtes, les conférences, les séances de projection de film, etc. Et pour l’enjoliver quand il le faut, jusque-là, je suis la décoratrice attitrée. Les étudiants sont toujours très enthousiastes pour participer à ces tâches.
Cependant, j’ai remarqué que l’école, n’a pas de jardinier pour s’occuper des plantes. C’est l’employé qui nettoie la cours qui les arrose parfois. Certaines sont en train de mourir. J’ai l’intention de mettre sur pied un comité de jardinage, le « Comité vert » pour entretenir les plantes et les renouveler. Je crois fermement qu’un cadre agréable, à la fois fonctionnel et esthétique, a un impact positif sur les études des universitaires.
Améliorer les relations étudiants-professeurs
En ce qui concerne les relations étudiants-professeurs, la règle qui semble primer est que les étudiants ont toujours tort et les professeurs, toujours raison. Les différends entre étudiants et professeurs ne sont pas pris au sérieux. La direction blâme systématiquement les étudiants. Cela peut être la conséquence du fait qu’à l’ENST les étudiants sont traités comme des enfants, Le Directeur des études n’hésite pas à nous dire que nous sommes des « enfants âgés ». A delà de l’humour de cette expression, on peut voir clairement qu’il ne reconnait pas notre capacité à réfléchir rationnellement, à prendre des décisions et à agir comme des adultes. Ce qui est paradoxal, puisqu’il nous forme pour diriger des entreprises avec compétence et efficacité. Allons-nous grandir brusquement après l’obtention de notre licence ?
Les étudiants se trouvent donc toujours en train de rappeler et de prouver qu’ils sont adultes. Ce qui fait perdre énormément de temps et d’énergie à discuter alors qu’il serait temps d’agir. Je trouve qu’à l’université on devrait, sous certaines conditions certes, donner aux étudiants l’occasion d’agir et de mettre leur savoir en pratique. Il est aussi vrai qu’avant cela, l’étudiant doit prouver sa valeur. Pour le faire il doit, en adulte, essayer d’établir les meilleures relations possibles avec les professeurs, les membres de la direction et tous les autres employés de l’école. Les litiges devraient être résolus à l’amiable entre les deux parties concernées. Pas besoin de faire intervenir de tierce personne. De plus il doit participer pleinement aux activités qui existent déjà puis prendre des initiatives en groupe ou personnellement. C’est ce que je fais. Et puis, la direction ne peut pas éternellement dire non. Je crois également au travail en groupe. Cela apprend à s’adapter aux autres et on peut faire des choses plus grandes.
Améliorer la performance académique
L’ENST étant une grande famille, un étudiant qui manifeste de la volonté trouve facilement de l’aide auprès de ses pairs. En général, les professeurs ne sont pas disponibles en dehors des heures de cours. Comme dans presque toutes les facultés, il n’y a aucun professeur à plein temps. Les étudiants savent qu’ils doivent s’entraider. Par ailleurs, nous disposons d’une bibliothèque pour effectuer nos recherches. Elle est encore au stade embryonnaire, mais elle contient des livres récents et en bon état. On y trouve des ouvrages se rapportant à toutes les matières enseignées et d’autres lectures intéressantes pour la culture générale. C’est le fruit d’énormes efforts consentis par la direction et par les promotions précédentes.
La lecture est nécessaire à toute formation intellectuelle. Bien sûr, il y a l’Internet, mais le contenu des pages web ne remplace pas les livres. Je lis beaucoup et je participe activement aux activités qui peuvent aider à améliorer la bibliothèque. De plus, dès que je trouve un ouvrage ou un site intéressant, je le signale à mes camarades.

En somme chaque étudiant, seul ou en groupe, peut agir directement sur certains problèmes, d’autres sont hors de portée, auquel cas il ne peut que faire des propositions à la direction. Les actions que je peux poser sont nombreuses. Il ne dépend que de moi de rendre leurs résultats significatifs. En tant qu’étudiante, pour contribuer à l’amélioration du fonctionnement de mon école, je dois tout d’abord être une « étudiante professionnelle ». J’entends par là, travailler pour apprendre le plus de choses possibles concernant de près ou de loin, la gestion. Ceci, à travers mes cours, la petite bibliothèque mise à ma disposition, l’internet et les événements autour de la gestion ou de domaines connexes (conférences, séminaires, colloques, etc.) Je ne dois pas avoir peur de m’engager et de mettre la main à la pâte quand cela est nécessaire. Que ce soit pour aider directement au bon fonctionnement de l’école ou pour aider mes camarades à avancer dans leurs études. Je suis certaine que quand, je partirai, je ne laisserai pas l’ENST telle que je l’ai trouvée. De concert avec d’autres étudiants, j’aurai contribué à son amélioration. Et c’est ce que feront beaucoup d’autres étudiants après mon départ. L’ENST ne peut que devenir toujours meilleure que ce qu’elle était l’année d’avant.
Rubrique: Education
Auteur: Dafney Jean Pierre | dafneyjeanpierre@gmail.com
Date: 21 Dec 2013
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