En tant que jeunes comment pouvons-nous contribuer à améliorer l’image de notre école : l'Institution du Sacré Coeur ? de Christie Duperval| JobPaw.com

En tant que jeunes comment pouvons-nous contribuer à améliorer l’image de notre école : l'Institution du Sacré Coeur ?


L’école représente l’une des institutions qualifiées pour transmettre les connaissances dans tous les domaines. Compte tenu de son rôle primordial, nous devons en tant que jeunes et parties prenantes veiller à son entretien, son bon fonctionnement et participer à son amélioration en vue d‘une meilleure efficience.
A notre époque où les avancées dans tous les domaines scientifiques sont considérables, voire extraordinaires, le savoir devient indispensable à l’épanouissement d’une vie. L’homme est passé des carrosses aux automobiles, des montgolfières aux avions, des télégrammes aux téléphones fixes, puis finalement aux portables ultra perfectionnés. Toutes ces inventions fructueuses ne sont pas des tours exécutés par des magiciens habiles mais plutôt le fruit de connaissances durement acquises utilisées à bon escient, le plus souvent par le biais d’une solide instruction reçue à l’école classique ou à l’université.
Ces deux termes, « éducation » et «instruction » sont loin d’être interchangeables, et par conséquent ne devraient pas être confondus. Le premier vise à inculquer les valeurs morales tandis que le second se focalise sur le savoir. De fait, l’éducation devrait être l’un des piliers de tout gouvernement, quel qu’il soit, et devrait par conséquent être placée au haut de l’échelle des priorités nationales. L’école représente l’une des institutions qualifiées pour transmettre les connaissances dans tous les domaines. Compte tenu de son rôle primordial, nous devons en tant que jeunes et parties prenantes veiller à son entretien, son bon fonctionnement et participer à son amélioration en vue d‘une meilleure efficience.
Nous avons la chance de fréquenter l’Institution du Sacré-Cœur, l’une des meilleures écoles du pays, dirigée par les Filles de la Sagesse. Depuis plus d’un siècle, cette institution dont la renommée n’est plus à faire, offre non seulement le pain de l’instruction mais fournit aussi une solide éducation morale et chrétienne à un groupe de jeunes filles issues des diverses couches sociales. Depuis son entrée dans le domaine de l’éducation, le Sacré-Cœur a su se tailler une place d’honneur en donnant chaque année 100% de réussite, ceci à tous les niveaux primaires ou secondaires..
Sise à l’Avenue Jean Paul II à Turgeau, l’école est localisée dans une position géographique centrale, ce qui explique à la fois un effectif élevé et des demandes abondantes d’admissions . Bien qu’elle ait été détruite par le séisme du 12 Janvier 2010, les sœurs ont mis les bouchées doubles et ont travaillé d’arrache-pied afin d’inaugurer l’année dernière le bâtiment du secondaire, dont les charmantes et apaisantes couleurs font le bonheur des élèves comme du personnel enseignant, Ainsi une touche colorée, atténue un peu l’austérité et la rigueur de l’enseignement qui y est prodigué. En plus de salles spacieuses et aérées, l’école possède ’un gymnasium avec gradins, et cet espace sert non seulement de cour de récréation mais peut, à l’occasion, être transformé en auditorium utilisable à des fins académiques ou festives, et au besoin être aménagé en chapelle à l’occasion de cérémonies religieuses. L’école est également dotée de toilettes hygiéniques, et l’eau courante ainsi que du savon y sont disponibles , ce qui peut être considéré comme un luxe dans le pays où nous vivons.
Les Sœurs Claire Bernard et Jeanine Nonez, responsables de l’établissement, se complètent pour veiller à ce qu’un ordre irréprochable soit maintenu au sein de l’institution, ainsi qu’à l’épanouissement intellectuel de chacune, d’entre nous..
Bien entendu le travail n’est jamais fini ; il y a toujours à faire. Victor Hugo l’a dit lui-même: “Rien n’est complet ; à tout il manque quelque chose.” Cette partie manquante, c’est à nous de l’apporter en tant que jeunes, symboles de la nouvelle génération et de l’espoir.
En tout premier lieu, en tant qu’ainées du secondaire, nous nous donnons comme mission de servir de modèles en nous appliquant méticuleusement à respecter les principes, et à veiller au respect des valeurs morales et des relations humaines. Ceci est déjà un premier pas vers une amélioration continue. Il n’a jamais été aisé de changer un environnement ou de se défaire de mauvaises habitudes acquises, mais ceci n’est pas pour autant impossible. Le cadre, les fréquentations jouent un rôle très important dans le processus évolutif d’une communauté. C’est la raison pour laquelle au lieu d’exiger des plus jeunes élèves de l’école de suivre d’emblée tous les principes auxquels elles sont confrontées, nous avons préféré prêcher par l’exemple ; Nous commençons par les appliquer nous-mêmes, ainsi, surprises et perplexes face à notre attitude et notre sagesse, elles n’auront de cesse que de nous suivre à leur tour. Ce flot d’ondes positives aura la vertu de l’exemple dans ce pays qui en a tant besoin.
En ce qui a trait à la propreté de l'école, il faut admettre que le personnel de soutien fournit une aide considérable dans ce sens. Cependant, nous voulons conscientiser les élèves sur l'importance de ce personnel qui est pratiquement à notre service tous les jours, en étant prêtes à nettoyer et à ramasser les fatras que nous laissons après nous. Il est peu être temps que nous utilisions les nombreuses poubelles destinées à cet effet. Il nous faut donc contrecarrer cette négligence et bâtir ce réflexe au sein de l'institution, en informant les élèves de la dimension de la question de propreté et des inconvénients qui peuvent dériver de son non respect. Si déjà nous apprenons à être responsables de la propreté de l'espace que nous utilisons quotidiennement, nous saurons appliquer ces principes dans nos demeures respectives, et qui sait ? Cela pourrait corollairement conduire à un pays plus propre.
Au point de vue social, nous sommes toutes intéressées à interagir avec d'autres écoles, mais le
système scolaire ne le permet pas très souvent. Les seules situations où notre Institution crée des liens avec d'autres sont dans le cadre de certaines activités extra-scolaires comme les tournois de volley-ball, de basket-ball, ou à l’occasion de concerts avec la fanfare et la chorale. A part aussi d’autres rares activités, les concours où sont sélectionnées certaines participantes, le contact n'est pas direct avec des écoliers de notre âge fréquentant d’autres établissements. Nous trouvons que cette restriction empêche à l'école de se faire connaitre sous un autre jour, pas seulement comme "l'une des écoles bourgeoises du pays". Si nos chères Directrices pouvaient nous faire un peu plus confiance en nous permettant de nous ouvrir un peu plus au monde extérieur, nous croyons que cela resserrerait les liens et donnerait naissance à une génération de jeunes plus solidaires, avec plus de confiance en eux, et pourrait même déboucher à la réalisation d’activités communautaires plus bénéfiques à notre société. Pourquoi ne pas faire du Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) un mouvement uniforme à travers toutes les écoles du pays, qu’elles soient congréganistes ou pas, ou encore créer, dans chaque aire géographique, des ateliers inter-écoles de travail, de musique, de danse, de lecture ? Notre génération deviendrait ainsi un modèle pour ceux qui nous observent, des pionniers du genre ! Nous pourrions, grâce à ce nouveau programme, aboutir à une élite haïtienne, innovante, plus soudée. Avec l’approbation de nos Responsables, nous pourrions même recréer les clubs d’alphabétisation qui existaient au sein même de l'école et aider les plus nécessiteux. Tout ceci contribuerait également à resserrer les liens entre les élèves qui œuvreraient ensemble dans un but commun : celui d’apporter leur pierre aussi infime soit elle à l’édification de la société.
Les relations entre professeurs et élèves ont toujours été un sujet assez délicat à aborder. On dit du professeur qu’il est le représentant direct du parent lorsqu'il est en classe. Donc ce professeur doit recevoir respect et écoute de la part de ses élèves, et en retour celui ci doit à ses pupilles une certaine patience et une certaine compréhension. Selon nous, au Sacré-Cœur, la position ou l'opinion d'une élève face à un problème impliquant un supérieur est un peu sous-estimée. Les adultes de l'institution ne valorisent pas autant les paroles de l'élève que la leur, et ainsi se forme une certaine injustice vis à vis des élèves. Nous nous rendons compte, tout en écrivant ceci que notre propre position est elle aussi radicalisée, nous voudrions nous expliquer à l’aide d’un exemple : Récemment « En raison d’un inconvénient », notre professeur de Maths s'était excusé lors d'un test en cours et a relayé la surveillance à notre préfet de classe. Celle-ci vint se tenir debout devant le tableau, oubliant sans doute qu’elle obstruait certaines portions du texte de l'évaluation. Une élève lui demanda de se déplacer mais, sans succès alors elle se pencha et demanda à une autre camarade de lui dicter ce qu’elle n’arrivait pas à voir. Et ceci fut qualifié de tricherie. Il y a eu certes un « problème », et dans l’immédiat une mini révolution. Avec plus de recul nous nous poserions quelques questions : le motif du professeur était-il « valable » ? La surveillante a-t-elle-même compris la demande de l’élève ou celle-ci a-t-elle été formulée poliment ? Pour résoudre alors ces conflits, nous pourrions former des groupes de communication entre élèves, professeurs et parents au besoin, où après un temps de recul , la parole de chacun serait prise en considération par les autres. Tout comme un parent devrait chercher toujours à comprendre son enfant, à l'aider dans son travail et à lui fournir les armes nécessaires à sa réussite, un professeur devrait lui aussi en faire autant, mais nous sommes obligées de reconnaître que le jeune est peu enclin à profiter des conseils. ; Il nous faut cependant nous défaire de ces mentalités que détiennent les adultes de chez nous : « ravèt pa janm gen rezon devan poul ». les années passent les idées évoluent les mœurs . Nous sommes à présent dans une ère de communication, de dialogue, Nous comprenons que la vie est difficile et dure pour chacun, élèves et professeurs, surtout dans un pays aussi instable. Il convient d'apprendre a comprendre autrui, afin de pouvoir mieux coopérer.
Dans le sens académique du terme, les relations professeurs/élèves ont aussi certaines failles. Du côté de l'élève, nous bannissons l'irrespect et l'insolence envers les instructeurs et nous prônons le silence lors des cours de ceux-ci. Pour les professeurs, nous leur conseillons d'avoir une certaine patience envers nous, les élèves, car il faut tenir compte de la capacité de compréhension et de la rapidité qui diffère de l’une à l’autre. Apprenez nous à aimer, à apprendre et à élargir nos connaissances, enrichissez vos cours de techniques plus appréciables et apprenez à nous connaitre. Si vous nous faites confiance, vous serez émerveillés des résultats. Haïti est un pays théorique et il est temps d'imposer une différence. Nous pourrions être en tête de file pour intégrer un nouveau système de pratique et de démonstrations complétant ces théories, ajoutant a l'expérience académique un peu plus de zèle et de curiosité, incitant alors les jeunes a apprendre avec plus de velléité.
En définitive, une bonne école est un environnement idéal pour l’épanouissement personnel et collectif, c’est un tremplin privilégié pour accéder aux meilleures universités nationales ou internationales et ainsi devenir des citoyens et des citoyennes responsables, compétents et créateurs d’entreprises génératrices d’emplois durables sur le plan environnemental, viables économiquement et équitables au plan social. Alors, nous, en tant que jeunes, nous avons pour devoir de participer à cet épanouissement afin que nous puissions tous garantir un lendemain meilleur pour notre chère patrie.
Au Sacré-Cœur, nous sommes sur la route : pas à pas …….

Ce texte a été rédigé par Audrey Nerette et Christie Duperval

Rubrique: Education
Auteur: Christie Duperval | christieduperval@gmail.com
Date: 20 Dec 2013
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