Comment je peux, en tant que jeune, contribuer à améliorer le fonctionnement de la Faculté des Sciences Economiques Sociales et Politiques de l'UNDHde Valery DARCISSE| JobPaw.com

Comment je peux, en tant que jeune, contribuer à améliorer le fonctionnement de la Faculté des Sciences Economiques Sociales et Politiques de l'UNDH


Des mots pour le dire !
Comment améliorer le fonctionnement de ma Faculté (la FSESP) ?

Il a dix neuf ans. Ses pieds toujours enfouis dans un Converse ou au fond d’un Levis. Pour le reste un polo ou une chemise et le bon tissu des voiles de Gênes nommé jeans par le bon vieux tonton SAM font l’affaire.
Dans sa tête lourde de mille et une pensées d’étudiant roule dans un coin de la conscience une musique étasunienne. Dans son cœur une cérémonie, où les Petros et les Radas de l’île se retrouveraient, fait une chamade entre le miel et le fiel. Fiel, dans cette ville qui vit avec ses grands mornes aux alentours sur lesquels se lève un soleil brillant d’un rire jaune sur les maigres espoirs dignes d’un gridap dans la marée noire de la Croix des Bossales. Miel, pour la vie pour la jeunesse et toutes ces petites joies frivoles.
Vous avez peut-être deviné tous deux qui ils sont. Le premier c’est bien le pays où les Aradas, les Sousous et les Mandingues se sont mélanges pour donner cette perle qui se cherche toujours et encore avec sa capitale sans rien, sans structures, sans écoles, sans électricité, sans hôpital sinon le morne qui menace de faire plus de blessés qu’il ne peut en soigner. Le second décrit, c’est moi coiffé comme un semblant d’américain pourtant haïtien natif natal, étudiant de première année à l’Université Notre Dame d’Haïti mais aussi (et surtout) à l’école de la vie.
Dans cette ville nommée Port-au-Prince, dont j’ai fait une esquisse, à l’entrée de la cité (partie la plus ancienne d’une ville) et du centre-ville se trouve une longue avenue dédiée à la mémoire de John Brown. Cette grande rue est un rendez-vous de librairies improvisées sur le trottoir, de marchands, de chômeurs et de ceux qui travaillent dans l’ombre des ambassades par mille et une copies et photos qu’ils délivrent aux familles entières d’Haïtiens désirant de quitter le pays. Tout ceci se passe devant les bureaux de l’immigration.
Comme aurait dit Maurice Sixto, mesyedam lasosyete, lorsque vous frappez au 123 de l’avenue en face des Sœurs de Sainte Rose de Lima, que dis-je enfin, en face de Kay Mè Lalu, on trouve la FSESP. Un sigle avec une curieuse aliteration en S. Ceci vaut certainement pour le meilleur et pour la science puisqu’on est à la Faculté des Sciences Economiques, Sociales et Politiques : unité de l’Universite Notre Dame d’Haïti.
C’est donc là que je poursuis mes études. Depuis plus de huit ans, cette faculté est créée pour combler un vide dans la palette universitaire qui manque cruellement de couleurs. La FSESP vient donc prendre une petite place dans la peinture bigarrée et naïve de l’éducation supérieure en Haïti.
Les polémiques vont bon train dans ce pays. Cela ne vaut pas seulement pour la bamboche populaire qui précède la Pâques ou encore lorsque les fleurs sont fêtées à la fin de juillet. Ceci dépasse les meringues carnavalesques. La guerre entre la pensée d’une idéalisime faculté privée et une pauvrette faculté de l’état semble bien encrée dans les esprits qui n’ont pas encore trouvé la hache pour l’enterrer. Les cadres restent certainement différents et les mentalités également divergent certainement. Mis à part ce fait, elles offrent le même niveau de formation surtout qu’une navette de professeurs communs y enseignent. L’essentiel est de comprendre qu‘au temps des études, nous avons le devoir d’être autodidacte
Parlant du temps justement la FSESP semble une aiguille fixée sur trois parties de notre grande horloge imaginaire. Le premier ; le temps du pain d’épice, architecture de la première bâtisse que l’on voit en entrant sur la cour, le second est le temps des fissures qui figent la grande maison Gingerbread dans l’eternel après-midi de la bougeotte tellurique. Enfin le troisième temps est celui du réel, de la cour arrière d’où s’élèvent les bureaux et les salles réaffectés. C’est le temps du désir de revivre, de grandir, du savoir, le temps de Klass aux oreilles tout en étant Resan dans les manières et les mentalités. Le temps des amours et des secrets que se partagent les étudiants.
Des petites bandes s’animent et se parlent autour des bancs en fer forgé. Mais c’est à peine à croire qu’il faudrait renforcer la bonne camaraderie et la bonne amitié au sein de ces étudiants. Ne faudrait-il pas également développer un nombre d’activités para-universitaires d’où l’on pourrait voir la vraie stature d’étudiant dans ces jeunes ? Il est vrai que la faculté tente d’offrir des cours de danse, de musique ou encore essaie de monter une petite chorale mais là encore on se demande où se cache la volonté manifeste des étudiants. Est-ce que l’atrophie et le découragement qui gangrènent notre société ont gagné ce lieu où nul ne devait entrer que s’il est géomètre. La faculté est devenue un espace où les comportements scolaires se poursuivent et se développent et également où la recréation n’a pas de fin puisque la vie au dehors est un éternel devoir sans pause, sans fin, sans cinéma, sans loisir. A croire que l’on ne devrait pas inventer l’adulescence. En pointant du doigt ce problème, ce ne reste que pour une amélioration de la vie et la pensée estudiantine.
Il faudrait donner une heure haïtienne à côté des heures du monde comme les fameuses quinze minutes marseillaises. Certains étudiants et professeurs n’arrivent pas toujours à mettre leurs pendules à l’heure. Résultat, il se produit un désordre de chaises, un véritable vacarme et plein de grognes pour accueillir un retardataire. Avant l’heure ce n’est vraiment pas l’heure mais après l’heure, c’est toujours l’heure jusqu'à la fin des temps. Ces petites marques de choses que nous oublions et font perdre leur sens à ce qu’Odette Roy Fombrun a écrit dans ses ouvrages de civisme et que nous avons étudié comme de jolis perroquets du Brésil sans rien retenir.
Si la FSESP était une ville, elle serait classée au niveau des cités où les gens n’ont pas un véritable accès à Internet. La salle d’informatique n’est utilisée que pour les cours. Dans l’alimentation des jeunes pousses notre damoises de la FSESP, il y a une carence livresque et bibliophile. La bibliothèque n’est toujours pas en fonction. Les performances académiques en pâtissent bien dès fois. Il faudrait corriger cela pour améliorer l’image de la faculté.
Enfin du point de vue administratif, sent-on vraiment des responsables proches des étudiants, leur donnant gout à l’étude et essayant de les comprendre dans leur quotidien ? La question reste entière. Un effort est fait certainement mais beaucoup reste à changer.
Dans les lunettes de plus d’un, l’on sentirait dans ma démarche une nullité, destinée à porter une critique sur la main qui me donne le pain et sur mes pairs. Ma main, ma plume, mon esprit est une critique. Une critique constructive qui demande à un étudiant de se comporter en tant que tel, de se respecter, de vivre en adulte.
Mon cri à travers le lambi de mon souffle demande à l’administration de meilleures conditions de travail, conditions qui sont aujourd’hui les salles combles et les outils de recherches indisponibles.
Enfin les choses résonnent comme une dingue cérémonie dans un lointain morne. Est-ce que les mots suffisent pour le dire ? Ecrire de toute façon pour corriger. Que Madame la bonne Fée m’entende et que sa baguette fasse tomber les poussières de mon rêve sur ma faculté que je ne veux ni plus, ni moins améliorer.
Et le cours d’économie continuait comme la course de cette camionnette devant Notre dame-Lalue.

DARCISSE Valéry.

Rubrique: Education
Auteur: Valery DARCISSE | darcissevalery@yahoo.fr
Date: 26 Nov 2013
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