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Violence ScolaireCet article tente d'aborder la problematique de la violence scolaire du point de vue des enseignants. L'analyse des modeles connus a permi de choisir le modele de Yamina pour evaluer la question. Les ecrits ont permi de voir la violence scolaire a partir de sa source. En Haiti, parfois l'ecole est aussi source de violence. Comment agir pour reduire la violence scolaire dans ses differentes formes et manifestations? Question Quelles sont les causes et les moyens de prévention des comportements violents chez les élèves dans le milieu scolaire haïtien du point de vue des enseignants du 3ème cycle fondamental. Justification du projet Les évènements qui ont conduit Haïti à sa libération du « Jeanclaudisme », en 1986, ont renversé la violence des dirigeants aux dirigés. En effet, la violence a été utilisée pour défendre la démocratie naissante et a été considérée comme un instrument normal. Cette cohabitation de la violence sous ses formes multiples (Yamina, 2004) n’a pas été sans effet sur la population, et particulièrement sur la vie des enfants. Cette violence s’est développée et a gagné tous les sphères de la société haïtienne sans épargner l’école. La violence dans l’école haïtienne ne date pas d’hier. Par contre, elle n’a pas encore été étudiée dans sa profondeur. Nous pouvons considérer les institutions scolaires comme auteurs de violence en tenant compte des stratégies utilisées pour établir la discipline (Save The Children, 2010) ; elles assistent aussi à des formes de violence exercées par les élèves à l’intérieur des établissements. La problématique de la violence scolaire relève de la discipline de l’école. La gestion de la discipline scolaire n’est pas seulement l’affaire des directions d’écoles, mais aussi celle des enseignants qui vivent quotidiennement certaine réalité dans leur salle de classe. Ils constituent un maillon très important dans la chaine disciplinaire de tout système éducatif. Ils sont souvent associés aux directions des établissements pour la prise de décision favorisant une atmosphère de paix dans l’école. Leur compréhension de ce phénomène s’avère important pour orienter les démarches visant à harmoniser l’atmosphère dans les institutions scolaires du pays. Dans ce projet, nous voulons étudier la question de la violence scolaire pour comprendre les causes et les moyens de prévention des comportements violents chez les élèves en milieu scolaire haïtien à partir du point de vue des enseignants du troisième cycle fondamental qui évoluent dans le Département de l’Ouest. La violence en milieu scolaire constitue un problème majeur qui a des conséquences graves non seulement sur les acteurs du système mais aussi sur la société entière. Les conséquences touchent les victimes pour développer en eux une faible estime de soi, qui débouche sur un manque de motivation et d’échec scolaire. De plus, elle perturbe l’école et entraine la dégradation du climat scolaire (Yamina, 2004). L’étude de la violence en milieu scolaire haïtien est nécessaire pour mieux comprendre les causes et voir les types d’intervention nécessaires pour la prévenir. Ici, la violence scolaire est perçue comme tout type de comportement qui freine le processus d’apprentissage. Elle se présente sous plusieurs formes partant de comportements physiques spectaculaires en passant par des comportements psychologiques passifs. Le débat sur cette question en Haïti tourne autour de deux axes. Ceux qui voient les institutions scolaires comme source de violence, et ceux qui croient que les élèves sont les auteurs principaux de la violence scolaire. Une chose certaine est que la violence est plus présente dans les institutions scolaires actuellement qu’avant et prend des formes variées et est principalement exercée par les élèves (Yamina, 2004). L’exemple des scènes de violences qui s’éclatent entre les élèves de certaines écoles de la Capitale attirent l’attention de tous. La recherche des stratégies de prévention, le manque de données objectives sont autant de raisons pour encourager l’étude de ce phénomène en Haïti. Pour nous, les causes des comportements violents chez les élèves sont tous les facteurs externes ou internes à l’école qui encouragent le développement de ces types de comportement. Etudier la violence du point de vue des enseignants s’avère pertinent dans le sens où ces derniers sont les premiers à être en contact avec les élèves, soit pour exercer la violence ou pour la contrer. Parfois, ils voient le comportement violent des élèves comme indicateur d’échec de leur message de transformation. Comme les directions d’écoles, ils sont les acteurs principaux dans le processus de changement et ont un pourvoir générateur sur les élèves (Yamina, 2004). Cette recherche tente de répondre aux questions suivantes : Quelle part de responsabilité les enseignants travaillant dans les écoles privées et publiques du troisième cycle fondamental attribuent-ils à la violence en milieu scolaire haïtien ? Quels types de solutions leur semblent prioritaires pour freiner et prévenir la violence scolaire en Haïti ? Cadre théorique : Le modèle de la responsabilité partagée Les causes et des moyens de prévention de la violence scolaire sont nombreux. Nous avons adopté le modèle de la responsabilité partagée entre l’école, la famille et la communauté, proposé par Yamina et ses collaborateurs. Ce modèle ou modèle d’Epstein « résulte d’une perspective sociale et organisationnelle et part du principe selon lequel l’école, la famille et la communauté ont des responsabilités communes dans l’éducation des jeunes et que le travail en collaboration aboutit à des résultats plus efficaces » (Yamina et Al., 2004, 90). Il permet d’avoir une vision globale où les facteurs explicatifs sont nombreux et chevauchent, considère les trois composantes comme en constante interaction avec possibilité de se rapprocher ou de s’éloigner en fonction des forces en présence et tient sa force de la vision globale de l’apprentissage et du développement de l’élève (Yamina, 2004, 90). Les auteurs répertoriés ont analysé les causes de la violence scolaire autour de trois angles : l’élève, l’institution scolaire, la famille et la communauté. Ils ont aussi exploré les moyens de sa prévention dans certains pays francophones comme le Canada, la France et Haïti. Les causes liées à l’élève Des spécialistes montrent que la violence scolaire peut avoir des liens avec l’élevé lui-même. Certains cherchent à comprendre le rôle des caractéristiques culturelles dans le processus de socialisation de l’enfant. Ils essaient de comprendre les dimensions culturelles des relations et des conduites agressives pendant l’enfance (Jadel, 2004) ; d’autres croient que la violence scolaire a un lien avec le déficit de l’attention / Hyperactivité de l’enfant (TDA/H) ; le sexe, l’âge et l’acception de l’idée de la violence semblent influencer le comportement violent des élèves (Turcotte, 2004; Juneau, 2004). Une étude menée auprès de jeunes haïtiens de Montréal révèle que la méfiance et les mauvaises fréquentations sont associées à l’adoption de comportements déviants chez les enfants. D’où la privation relative et la méfiance raciale peuvent être des causes de comportements déviants et de la violence scolaire dans certains pays (Desruisseaux, 2002) Les causes liées aux institutions scolaires La violence scolaire peut avoir des liens avec l’institution scolaire. L’école est considérée comme lieu d’apprentissage des savoirs scolaires et des compétences affectives et relationnelles permettant l’intégration sociale et professionnelle. La communication à l’école doit exclure toute forme de violence, la sanction éducative est celle qui fait réfléchir l’enfant sur son comportement problématique (Morcillo, 2004) ; elle peut aussi être une réponse à la violence institutionnelle scolaire (Carra, 2004) ; l’institution scolaire est source de violence à travers toute son organisation (Yamina, 2004) : le manque de formation des acteurs, l’effectif dans les salles de classe, la relation entre directions et enseignants, comportements de certains enseignants, l’abus des mesures disciplinaires, l’effritement des relations maitres /élèves (Yamina,2004) Les causes liées à la famille et la société La violence est le produit d’antagonisme entre la société qui partageait des valeurs de cohésion et la pression économique qui fait la promotion des compétences individuelles, de la compétition au détriment de la solidarité. La violence scolaire, en France, est perçue comme le produit d’une contradiction entre le social et l’économique et est décrite comme mode de stigmatisation d’un groupe, d’une catégorie (Presse, 2004). Elle peut être liée à la maltraitance éducationnelle familiale. Car la bientraitance éducationnelle familiale permet d’inhiber les comportements violents au sein de l’école (Coslin, 2004). Elle trouve sa source dans des contextes familiaux et sociaux difficiles (Gagné, 2004) ; au manque de collaboration entre famille-école (Deslandes, 2004) ; des parents démissionnaires ou acteurs de violence (Landy, 2004 ; Carra, 2004) Moyens de prévention de la violence scolaire Les moyens de prévention sont liés à la conception de l’auteur sur la problématique de la violence scolaire. Ceux qui croient que la violence est liée à la famille, parents, milieu familial propose des programmes de formation pour les parents : « Comment être parents aujourd’hui » ; analysent les faiblesses des interventions réalisées au niveau des institutions scolaires pour exiger plus d’analyse et d’évaluation des moyens mis en œuvre, travaille sur l’augmentation de la culture des parents, leur manque de collaboration avec l’institution scolaire (Terrisse, 2004 ; Bower, 2004 ; Hébert, 2004 ; Coslin 2004). Ceux qui voient les élèves comme la source du problème proposent des mesures disciplinaires qui vont jusqu’à la suspension scolaire externe avec toutes ses conséquences, ou des programmes qui combinent des variables physiques, sociales et psychologiques (Paquin, 2004 ; Hébert, 2004) Nous entendons par moyens de prévention de la violence scolaire toutes les stratégies qui peuvent être utilisées pour contrer et prévenir le comportement violent chez l’élève à l’école sans freiner le processus d’apprentissage. Délimitations du champ d’étude Les suppositions Cette recherche sera possible si nous trouvions un organisme intéressé à investir les fonds nécessaires pour l’exécution du budget. De plus, nous attendons la collaboration des enseignants du public et du privé qui enseignent au niveau du 3ème cycle fondamental. Enfin, nous espérons qu’il n’y ait plus de crise politique dans le pays et l’interdiction des rencontres de groupe. Les limites Cette étude ne vise qu’à identifier les causes et les moyens de prévention des comportements violents chez les élèves au niveau du 3ème cycle fondamentale haïtien, dans le district scolaire de Delmas. Le troisième cycle est une série de 3 classes du fondamental commençant de la 7ème à la neuvième année. D’autres études s’intéresseront à comprendre les causes et les moyens de prévention de la violence scolaire au niveau du préscolaire et du secondaire. Notre travail tiendra compte uniquement du point de vue des enseignants qui travaillent uniquement à ce niveau. Des perspectives s’ouvrent déjà pour la compréhension du phénomène de la violence scolaire en Haïti du point de vue des élèves ou des parents. Délimitation de l’aire de l’étude Pareille étude pourrait concerner les dix départements géographiques du pays. Par contre, compte tenu de la limite de nos moyens, nous limitons notre champ d’étude aux enseignants du 3ème cycle travaillant dans la commune de Delmas, une commune du Département de l’Ouest faisant partie de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. De plus, nos questionnaires seront administrés aux enseignants de cette commune. Echantillon Nous servirons avec le même échantillon utilisé par Yamina et ses collaborateurs dans le cadre de leur recherche sur les causes et la prévention de la violence en milieu scolaire haïtien. Ils ont choisit un district scolaire dans le Département du Nord-Est et ont administre 45 questionnaires. Nous n’avons pas pu trouver le nombre exact d’écoles ayant le 3ème cycle fondamental dans la commune de Delmas. Nous n’avons pas pu chiffrer à date le nombre d’enseignants qui offrent des cours dans ces écoles à ce niveau. Pour une meilleure comparaison des données et la densité de la population des enseignants, nous avons choisi de doubler le nombre de questionnaires à administrer aux enseignants de Delmas. Ainsi, 90 questionnaires seront livrés aux enseignants répertoriés dans 30 écoles choisies par hasard dans la commune. Rubrique: Education Auteur: Sem HYPOLITE | Date: 23 Juil 2013 |
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