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Aménagement des politiques linguistiques


FAISONS LA LANGUE COMMUNE D’HAÏTI L’ÉLÉMENT CENTRAL DE LA REFONDATION DE LA PATRIE COMMUNE

Par Prophète G. Joseph, M. Éd.
Introduction
Dans le texte qui suit, la dénomination «haïtien ou langue haïtienne» est utilisée en lieu et place de l’appellation « créole ou langue créole» en vue de souligner la paternité historique et l’origine nationale de la langue commune d’Haïti.
Depuis une vingtaine d’années, je m’intéresse à la linguistique haïtienne à la fois comme intellectuel et surtout comme citoyen faisant partie de la communauté nationale qui partage cette langue. L’haïtien me fascine par son génie créateur, son origine, son évolution, sa capacité de s’adapter et de s’enrichir d’apport d’autres langues du monde. La façon dont cette langue a été créée dans la douleur et la souffrance communes par un peuple de combattants en quête de liberté, d’émancipation et de symbole unique d’affirmation nationale face au système esclavagiste, a suscité la passion et l’admiration des linguistes et des historiens de partout. Si aujourd’hui, dans le cadre de la refondation d’Haïti entraînée par le séisme du 12 janvier 2010, la pratique de l’aménagement de la langue maternelle des Haïtiens devient incontournable, il y a lieu de reconnaître un fervent désir des membres du GRAHN de rendre justice et réparation à la grande majorité de la population haïtienne durement éprouvée par toutes sortes de calamités et des décisions irresponsables de ses dirigeants depuis plus de deux siècles. D’autant plus que l’exclusion sociale symbolisée involontairement par la langue française constitue un des grands maux dont souffre Haïti depuis sa fondation en 1804.
Les fondements de base de l’aménagement des politiques linguistiques
En général, l’aménagement des politiques linguistiques est une intervention de l’État pour protéger l’espace de la langue nationale ou de la langue majoritaire contre l’invasion des langues étrangères d’une part, ou d’autre part pour protéger les langues minoritaires d’un pays ayant plusieurs peuples fondateurs comme le Canada, la Suisse, la Belgique, etc. L’intervention linguistique peut se faire soit sur le code de la langue (l’alphabet, l’orthographe, le lexique, la syntaxe) ou sur son statut (langue officielle, langue nationale, langue d’enseignement, langue régionale, etc.). Sans oublier le type de bilinguisme à privilégier (bilinguisme institutionnel, bilinguisme équilibré, bilinguisme proportionnel, etc.) L’État et aucune autre institution n’ont pas à intervenir sur l’usage des langues dans les sphères privées des individus.
L’aménagement des politiques linguistiques dans un pays est une affaire intérieure très délicate et purement politique qui concerne exclusivement les gouvernants et les gouvernés. Il ne revient à aucun groupe d’intérêt particulier extranational de s’immiscer dans cette affaire interne très sensible de l’État. Car ce sont les situations vécues par des nationaux qui guident l’orientation des politiques linguistiques à mettre de l’avant pour protéger les droits fondamentaux de ses concitoyens. Les documents disponibles en la matière se limitent surtout aux constats des politiques d’aménagement linguistique à travers le monde (Leclerc, 2010).
Le type de politiques d’aménagement linguistique à privilégier est intimement lié à la configuration et aux situations linguistiques du pays. On ne doit pas perdre de vue que la priorité d’un État qui se respecte consiste à trouver tous les moyens naturels nécessaires pour unifier la nation et garantir les mêmes droits à tous ses citoyens. De ce fait, les politiques d’aménagement linguistiques jouent un rôle important en ce qui a trait à l’unification du pays. Quant à la Constitution du pays, elle doit contenir uniquement l’ensemble des droits fondamentaux des nationaux.
À la lumière des situations historiques et linguistiques d’Haïti, quelles sont les politiques d’aménagement linguistique à privilégier? Y a-t-il, au cours des 206 ans d’existence de la République d’Haïti, des dispositions juridiques et des provisions constitutionnelles qui garantissent déjà les droits linguistiques à tous les Haïtiens? Aurait-il des corrections à apporter dans la Constitution haïtienne pour garantir l’équité du droit linguistique à tous les nationaux à la base des principes du peuple fondateur?

État des lieux
La première indépendance acquise par les Haïtiens fut la souveraineté linguistique, spirituelle, religieuse et culturelle. Cette émancipation mentale, devenue officielle au Congrès du Bwa Kayiman le 13 août 1791, a servi d’assise à la première et à la seule grande révolution des Noirs qui a conduit à l’abolition de l’esclavage au niveau planétaire. De 1791 à 1804, à part la Constitution de Toussaint Louverture (1801) qui a été rédigée en français, le créole était utilisé dans tous les textes officiels comme langue de la future République. La langue française fut accidentellement introduite en Haïti en 1804 dans l’Acte de l’Indépendance par Boisrond Tonnerre parce que ce dernier, dans son grand élan nationaliste, voulut faire comprendre aux Français et au monde entier ce que Jean-Jacques Dessalines et la jeune nation haïtienne avaient pensé de la France. Cela aurait pu être fait également en anglais ou en espagnol si le message était destiné à l’Angleterre ou à l’Espagne. De 1804 à 1917, Haïti a connu 13 constitutions en 113 ans d’indépendance politique. Aucune n’avait inscrit le français comme langue officielle d’Haïti. Toutes ces constitutions avaient respecté les principes de base du pays souverain voulant que les droits fondamentaux constitutionnalisés sont accordés uniquement aux nationaux.
Ces constitutions avaient reconnu uniquement les droits fondamentaux des Haïtiens et des Haïtiennes considérés dans ce cas précis comme membres du seul peuple fondateur de la République. Il fallait attendre l’occupation américaine (1915-1934) et la rédaction d’une nouvelle constitution en 1918 pour trouver la langue française enchâssée à l’article 24 de cette constitution comme « Langue officielle de l’administration publique et judiciaire.» À l’époque, moins de 5% d’haïtianophones pouvaient s’exprimer convenablement dans la langue de Molière (Pompilus, 1982).
Ainsi, depuis 1918, tous les Français et tous les francophones du monde ont le droit de vivre en français en Haïti avec garantie constitutionnelle. Cette violation de la souveraineté nationale, des principes du peuple fondateur et des droits fondamentaux des Haïtiens se lit encore à l’article 5 de la Constitution de 1987 qui reconnaît le français comme une des deux langues officielles de la République d’Haïti.
L’Algérie, un pays indépendant de la France en 1963, qui est le deuxième pays après la France à avoir le plus grand nombre de francophones, n’a aucune loi, ni aucune constitution qui inscrit le français comme langue officielle. De plus, ce dernier ne fait même pas partie de la Francophonie. Même le Québec dont la population est composée de 80% de francophones et de 20% d’anglophones s’est basé sur sa majorité de francophones pour faire du français la seule langue officielle et commune du Québec (Loi 101, 1977).
Gérer deux langues officielles coûte très cher aux pays. Les contribuables haïtiens consacrent plus de 2 milliards de $ US à l’école française pour leurs enfants. Alors que le taux de réussite des élèves en classe terminale ne dépasse pas 30%. Qui plus est, le faible pourcentage d’Haïtiens qui terminent leurs études universitaires aux frais de l’État quittent le pays pour se réfugier dans les pays francophones et aux États-Unis. SE SÒT KI BAY, SE ENBESIL KI PA PRAN. Dans le cas d’Haïti, un système éducatif fonctionnant uniquement en français «se lave men, siye l atè.» 5 articles de la Constitution de 1987 reconnaissent aux Haïtiens le droit de vivre, de s’instruire, de s’informer et de se faire servir dans leur langue maternelle. Ce sont les articles 5, 24. 3 -1, 40, 211, 213.
Paradoxalement, tous les traités, les lois et les documents officiels du gouvernement sont rédigés uniquement dans la langue coloniale. Alors que la constitution de 1987 stipule (art. 5) que l’haïtien est la seule langue commune à tous les habitants d’Haïti. L’haïtien et le français sont deux langues officielles de la République.
Une première intervention sur le code et sur le statut de la langue nationale
Depuis septembre 1979, la langue nationale d’Haïti est dotée d’un alphabet officiel reconnu à travers le monde. Au niveau du système éducatif, le Décret-loi du 30 mars 1982 fait de l’haïtien, en son article 29, la langue d’enseignement et la langue enseignée tout au long de l’école fondamentale (de la 1re à la 10e année). C’est ainsi que l’Institut Pédagogique National (IPN) et la Faculté Linguistique Appliquée ont été créés pour fournir les ressources pédagogiques nécessaires au développement et à la promotion de la langue haïtienne. La constitution a également prévu pour plus tard la création d’une Académie de la langue haïtienne pour standardiser l’usage de la langue.
De 1940 à nos jours, Haïti a expérimenté une douzaine de campagnes d’alphabétisation qui ont échoué lamentablement. Les causes de ces échecs résident dans la faiblesse de la planification des campagnes, dans l’indisponibilité de livres et de matériels dans la langue des alphabétisés et dans l’absence d’aménagement des conditions qui garantissent la fonctionnalité citoyenne des alphabétisés. Avec 55% d’analphabètes, Haïti est le pays de l’hémisphère américain qui a l’indice de développement humain le plus faible. Rappelons que les indicateurs utilisés par le PNUD pour calculer les Indices de Développement humain (IDH) des pays membres des Nations-Unies sont la Santé (l’espérance de vie), l’Éducation (les taux de scolarisation et d’alphabétisation) et le PIB (le pouvoir d’achat des habitants) de ces pays.

Deux tentatives d’aménagement des politiques linguistiques
Parmi les tentatives d’aménagement des politiques linguistiques réussies de notre pays, se trouvent l’intervention sur le code linguistique national avec la création de l’alphabet haïtien en 1979 et la fixation du statut de la langue haïtienne comme langue d’enseignement de l’école fondamentale en 1982 et comme langue officielle dans la constitution de 1987.

Enjeux
Dans le cas d’Haïti, peut-on parler de «deux langues officielles», de «deux langues nationales» et de «deux langues haïtiennes»?
Tout d’abord, la constitution d’Haïti de 1987 (art. 5) reconnaît une seule langue commune, mais deux langues officielles. On entend par langues officielles, les langues utilisées dans les administrations publiques et judiciaires de l’État. En ce qui concerne les langues haïtiennes, il faut noter que la langue doit porter uniquement la nationalité du pays qui lui a donné l’alphabet officiel. Aucune langue ne peut avoir deux ou trois nationalités en même temps. Dans le cas d’Haïti, il y a seulement le créole qui mérite la nationalité haïtienne pour la raison suivante. Elle est la seule langue commune d’Haïti qui a obtenu l’alphabet officiel de l’Assemblée nationale de la République en septembre 1979.
On trouve dans le monde et en Haïti une langue haïtienne et une langue française. Parler de deux langues nationales réfère à la cohabitation de deux nations. Cela n’existe pas en Haïti. La constitution haïtienne ne reconnaît qu’une seule communauté linguistique nationale.
Les enjeux entourant la problématique linguistique haïtienne sont de taille. Il y a un seul peuple unilingue haïtianophone à 90%, un seul territoire et quatre langues en quête d’espace. Sur le même territoire, on trouve l’haïtien parlé par 100% de la population, l’anglais par + ou - 12%, le français par 10% et l’espagnol par + ou - 9%. Et une administration publique et judiciaire qui fonctionne principalement en français, une langue étrangère pour 90% de la population. Cette exclusion volontaire ou involontaire ne fait que maintenir la majorité de la population dans l’ignorance et perpétuer l’analphabétisme et le sous-développement du pays.
Pour garder les 10% de locuteurs de francophiles, la France compte sur l’administration publique haïtienne, sur les médias, le ministère de l’éducation nationale et sur un noyau dur d’intellectuels, d’écrivains haïtiens ainsi que sur l’Organisation internationale de la Francophonie qui vient en renfort avec un représentant direct en Haïti qui porte le titre d’ambassadeur de l’OIF. Sans compter une pléthore d’autres institutions et d’organisations qui envahissent l’espace haïtien pour faire la promotion de la langue de la France. On peut citer l’Institut français, la Bibliothèque nationale et les bibliothèques régionales, le FOKAL, les Alliances françaises dans les départements du pays, les Centres de Lecture et d’Animation culturelle dans les communes, l’Université d’État d’Haïti, la Quinzaine de la Francophonie célébrée annuellement par plusieurs ministères haïtiens, le TV5, RFI qui sont captés en Haïti et surtout sur l’immobilisme complice de l’État et des dirigeants haïtiens.
De plus, presque tous les écrivains d’Haïti en mal de reconnaissance et de popularité font la promotion du français sous le couvert de la «littérature haïtienne» au lieu de littérature francophone d’Haïti en espérant de remporter un des nombreux prix littéraires de la Francophonie.

L’origine du français en Haïti
Rappelons que la langue française est arrivée en Haïti avec les premiers Français vers 1625, 1630, 130 ans après l’arrivée des esclaves africains qui ont forgé la langue créole dans les plantations d’Hispaniola dès leur établissement vers les années 1500. L’apport de la langue française à la langue haïtienne est une contribution lexicale à base gréco-latine qui se fait sur une période d’environ quatre siècles.
Depuis plus de quatre siècles, la France essaie par tous les moyens de franciser les Haïtiens sur leur propre territoire, avec leur propre argent en utilisant leurs propres institutions et les employés de la fonction publique haïtienne pour faire le travail. Ces gigantesques campagnes de promotion de la langue française sont accompagnées proportionnellement d’une autre grande campagne de dénigrement contre notre langue d’unité nationale appelée péjorativement le créole.
Combien d’institutions et de Ministères haïtiens qui défendent et font la promotion de la langue haïtienne? 0. Quelle part du budget national va au développement et à la promotion de la langue nationale? Encore 0. Alors que la Constitution haïtienne (Art.5) reconnaît la langue maternelle des Haïtiens comme la seule langue commune de la République d’Haïti. Cette violation flagrante des droits humains de nos compatriotes haïtiens se fait au vu et au su des experts «indépendants» aux droits de l’homme des Nations-Unies responsables d’Haïti, le Français Louis Joinet (2002-2007) et son compatriote Michel Forst (2007-2012).
La francophonie ne se contente pas d’occuper l’espace physique national pour faire la promotion de la langue de la France. Lors du dernier sommet de la Francophonie en Suisse, la Ministre des Affaires étrangères d’Haïti est convenue avec l’OIF pour que la langue française devienne une langue de pratique quotidienne en Haïti (voir le 13e Sommet de la Francophonie, octobre 2010). C’est-à-dire, cette langue française qui a occupé indument l’espace physique national depuis plus de quatre siècles doit maintenant occuper l’espace mental du peuple haïtien en lieu et place de la langue nationale. Il faut noter que La France a pris plus de quatre siècles avec toutes les ressources dont dispose l’administration haïtienne pour franciser moins de 10% de la population.

Quoi faire d’une telle situation linguistique?
Ce qu’Haïti a toujours ignoré. La location de la langue française coûte plusieurs milliards de dollars annuellement aux contribuables haïtiens. Comment cet argent est dépensé?
Il ne faut pas oublier qu’Haïti compte environ 10 millions de consommateurs dont 3.5 millions d’enfants à scolariser. 2 millions de lecteurs assidus annuellement. Il y a quand même 45% de la population qui savent lire et écrire occasionnellement en français ou en haïtien. La francisation d’Haïti rapporte gros à la France et au Québec. Mais très peu de retombée pour Haïti. Selon la Banque Mondiale (2007), 85% des cadres formés en Haïti ont quitté le pays pour aller contribuer au développement de la France, du Québec et des États-Unis au détriment d’Haïti. Rappelons que les étudiants haïtiens sont formés essentiellement pour l’extérieur, car tous les livres d’enseignement utilisés sont en français dans un pays d’haïtianophones et après la 3e année du secondaire tous les livres d’enseignement secondaire et universitaires viennent du Québec, de la France et des États-Unis. Les livres d’enseignement et le système d’enseignement d’Haïti ne considèrent pas le territoire national comme objet d’enseignement. Cela dit, la formation scolaire et universitaire n’est pas au service du développement du pays. Au Québec, la formation de base coûte 100 mille dollars par élèves.
Le budget total de l’Organisation internationale de la Francophonie, financé à 80% par la France, ne dépasse pas 89, 233 millions d’euros, soit 124 millions de $ US. La francophonie n’a pas grand chose à offrir. Au contraire, dans le cas d’Haïti, elle contribue à l’isolement de notre pays des Amériques et à faire fuir les grands investisseurs américains. Car sur une population près d’un (1) milliard d’Habitants vivant en Amérique, il y a environ 8 millions de personnes qui parlent le français comme langue maternelle (populationdata.net, 2011). Cette population de francophones se trouve dans la seule province de Québec dans un bassin d’Anglophones et d’hispanophones. Même les pays francophones n’investissent pas leur argent en Haïti.

La langue fait partie des biens de consommation. C’est un produit économique dans le doublage des films, des documentaires télévisuels, dans le théâtre, dans la traduction, etc. Actuellement, la grande majorité des livres qui garnissent nos librairies, nos salles de classe et nos bibliothèques viennent de la France et du Québec essentiellement. L’immense majorité de ces livres désuets importés et nous coûte très cher. De plus, tous ces livres importés de France et du Québec qui n’ont absolument rien à avoir avec la réalité environnementale d’Haïti ni avec l’univers de la pensée de nos enfants sont exemptés de taxes. Depuis plus de deux siècles, nous nous occupons à enrichir les autres au détriment de nos propres besoins de développement et d’épanouissement collectif. Assez, c’est assez! Avec un minimum de bonne volonté patriotique, nous pouvons produire nos livres, nos films, nos émissions télévisuelles et radiophoniques en fonction de nos réalités et de nos besoins en langue haïtienne et créer des milliers d’emplois de qualité pour nos jeunes.

Conclusion
Pour terminer, une langue qui a un alphabet officiel reconnu à travers le monde est une industrie de grande envergure. On peut l’utiliser comme moteur de développement social et économique du pays naturellement. Tous ceux et toutes celles qui s’instruisent et qui publient dans cette langue peuvent se faire connaître au niveau national directement et au niveau international via la traduction. Haïti doit prendre ses responsabilités en tant que créateur de langue humaine et en tant que leader mondial de l’haïtianophonie.
Avec plus de 14 millions d’haïtianophones, notre pays constitue la seule référence et le seul laboratoire mondial de la quatrième langue des Amériques après l’espagnol, l’anglais et le portugais. Nous devons nous mettre à la hauteur de nos responsabilités planétaires. Cette langue commune parlée par l’ensemble de la population peut se transformer en moteur économique pour créer des emplois de classe moyenne pour nos jeunes et pour accroître le PIB de notre pays.
Dans tous les cas de figure, c’est la langue commune et nationale qui doit avoir la prédominance sur les quatre autres langues secondes et étrangères que l’on trouve sur le territoire haïtien. La langue haïtienne est la seule dont nous disposons à part égale pour communiquer et exprimer nos préoccupations communes en tant que nation. Les langues étrangères comme le français, l’anglais et l’espagnol nous permettront de communiquer avec nos voisins et de parler aux étrangers de partout.
Pour évoluer, la langue haïtienne doit compter sur l’espace mental de tous les Haïtiens et récupérer l’espace territorial national, l’espace littéraire, cinématographique, radiophonique, télévisuel, journalistique, etc. Imposer la pratique quotidienne d’une langue autre que l’haïtien au peuple d’Haïti aura pour effet tôt ou tard d’exterminer notre langue maternelle. Ce qui constituerait une violation de nos droits naturels d’existence les plus élémentaires. D’où la nécessité de conjuguer nos efforts fraternels, solidaires et patriotiques pour protéger et développer notre langue d’unité nationale.
Sources:
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Le Petit Samedi soir, 1801-1987 deux siècles de Constitutions Haïtiennes. Textes complets de 28 constitutions dont 12 amendements. Éditions Fardin 1998.
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Jean-Marie Bourjolly, James Féthière, Pierre Toussaint, Système éducatif haïtien, Chapitre 6, dans Construction d’une Haïti nouvelle, vision et contribution du GRAHN, Samuel Pierre, éditeur, Presses internationales Polytechnique, Université de Montréal, 2010.
Rodrigue Jean, Haïti: Crise de l’Éducation et crise du développement, Port-au-Prince, Haïti, fév. 1988. 156 pages.
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Pompilus, Pradel, Le problème de bilinguisme haïtien, Port-au-Prince, Haïti, 1982.
Fombrun, Odette Roy, Les problèmes du système éducatif en Haïti, Éd. Henri Deschamps, Port-au-Prince, Haïti, 1989, 80 pages.
Leclerc, Jacques, Aménagement linguistique dans le Monde, 2010: http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/monde/Plan_du_site.htm
Lofficial, Frantz, Créole Français: une fausse querelle. Bilinguisme et Réforme de l’enseignement en Haïti, Collectif Paroles, Québec, 1979, 172 pages.
Gouvernement de la République d'Haïti, Ministère de l'Économie et des Finances, Budget 2006-2007
Gouvernement de la République d'Haïti, Ministère de l'Économie et des Finances, Budget 2009-2010
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Joseph, Prophète et Lameda, Francisco, Dictionnaire Haïtien-Espagnol/ (Éd. 2009, 132 p.)
Joseph, Prophète, Dictionnaire Historique et géographique des communes d’Haïti (Éd. 2008, 332 p.)
Budget 2010-2011 106 284 926 099, la part du Ministère de l ‘Éducation nationale 11 167 944 797, soit 10,51% qui fait 279 198 620 $ US. Ce montant représente entre 10 à 20% du coût du système éducatif puisque le secteur public du système n’est que 10 à 20%.
*Estimation à partir des tableaux de «L'état d'exécution des dépenses budgétaires» pour ces deux exercices.
**un dollar US équivaut à environ 40 gourdes
Ministère de l'Économie et des Finances : http://www.mefhaiti.gouv.ht/publication.htm
Ki jan nou ekri kreyòl ayisyen an, Études créoles, vol.III, # 1, novembre 1980.
http://www.signalfmhaiti.com/index.php?option=com_content&view=article&id=2871
www.editionskonbit.com
République d’Haïti, Constitution du 19 juin 1918, Art. 24.
République d’Haïti, Constitution du 29 mars 1987, Art. 5.
Semur, François, Nov. 1998, Regards sur les Constitutions Haïtiennes: textes constitutionnels et tableaux comparatifs (1805-1987) 556 pages.

Rubrique: Education
Auteur: prophete joseph | josephprof@hotmail.com
Date: 1 Nov 2011
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