Secteurs Agricoles Réduire les risques des plantations, aux impacts des changements climatiquesde Pierre Bernadin Jean Laurent| JobPaw.com

Secteurs Agricoles Réduire les risques des plantations, aux impacts des changements climatiques


Dans les secteurs de l'agriculture, le sol et les plantations sont encore sous les effets dévastateurs des intempéries d'été 2008, selon une vue partielle des régions qui ont subi une forte perturbation climatique. Ce qui inquiète considérablement certains concitoyens, par rapport aux résolutions concrètes que le gouvernement haïtien doive entreprendre le plus tôt possible. Alors que les prévisions cycloniques sont de plus en plus possibles.


« 1000 plantules de banane, 3000 variétés de tomate, plusieurs douzaines de chou et bien d'autres semences. J'ai perdu tout ça après le passage inoubliable des cyclones Azel et Flora en 1954 », s'est expliqué le cultivateur planteur, Frédéric Merci se rappelant le début d'une forte perturbation climatique, dans sa région natale, « Croix-des-Missions ». Une des régions du pays qui, autrefois, était richement productive en fruits et légumes, notamment mangue, figue-banane, tomate, chou et ognon etc.

Suite à ces catastrophes naturelles, a soutenu Merci Frédéric, « j'ai survécu à bien d'autres désastres écologiques. Malheureusement mes plantations se sont passées outre, et mes terres ne sont que le souvenir d'une période d'abondance », dit-il en faisant remarquer la présence constante des alluvions que les ouragans d'été 2008, ont remporté dans son ancienne portion de terrain.

Frédéric Merci 77, a, sept enfants, dont plusieurs d'entre eux ce sont des professionnels. Grâce à ces progénitures, Merci Frédéric se réjouit aujourd'hui d'être éleveur de quatre femelles de boeuf, qui contribuent à le nourrir pleinement.

Bien que Frédéric Merci habite dans le « Corridor Ti Guinen », il acclame d'autre part, l'intervention incessante des instances concernées comme bien d'autres riverains plus vulnérables dans les zones « Duvier et Larousse », jouxtant la Croix-des-Missions ceinturant le pont de la Rivière Grise qui, a jusqu'au cou, plusieurs piles d'immondices énormes, et qui pourraient finalement oxyder les pieds du pont, bien que ces détritus nauséabondes, sont parfois combustionnés par certains résidents de la zone.

Autrefois, poursuit Frédéric Merci, « la Rivière Grise était canalisée comparativement à aujourd'hui, et il n'y avait pas ses tonnes d'alluvions car on l'entretenait assez souvent », a-t-il dit signalant par ailleurs, que les alluvions galvanisent le passage convenable de l'eau.

Merci Frédéric comme pour Charles Fils actuellement charpentier et ébéniste, le gouvernement haïtien n'assume pas ses responsabilités, s'enfiche complètement des doléances, et ses visites ne sont que des démonstrations fallacieuses. « La presse est venue filmer les évènements cycloniques qui ont eu lieu récemment. Plusieurs journalistes ont pris des photos et ils nous ont également interviewé. Cependant rien n'a encore été fait, même après les visites des autorités de l'État et des autres instances du pays », s'indignent-ils pour ainsi préciser qu'il faut encadrer les paysans car leurs faibles moyens économiques et ces évènements écologiques, les influencent assez souvent à abandonner leurs régions d'origine, dans la perspective d'une vie meilleure à Port-au-Prince.


Interrogé sur cet état de fait, l'Agronome Jean Ked Neptune a, de son côté affirmé, que la quantité de la production agricole est en baisse constante, ces dernières années.

Il explique d'une part, cette baisse, par le passage de tous les ouragans ayant sévèrement dévasté le pays. D'autre part, il dit que, les agricultures ont besoin des outils nécessaires, des crédits agricoles et un encadrement technique, en vue d'une riche récolte.

Selon lui, ces facteurs déterminants favorisent de plus en plus les produits étrangers sur le sol national. Car les régions du pays considérées comme des zones agricoles, sont fréquemment victimes des catastrophes naturelles, et d'autres désastres pourraient survenir, si les instances concernées prenaient des résolutions tardives.

Dans son intervention, l'Agronome Vernet Joseph a indiqué pour sa part, que le conseil des ministres projette de mettre des mesures d'atténuation et d'adaptation par rapport aux effets de changement climatique. Ces mesures peuvent être prises pendant la session ordinaire de l'Association des États de la Caraïbe (AEC).

« La problématique du changement climatique doit être une priorité pour tous les haïtiens. De plus, le gouvernement haïtien se penche sur la question de production agricole nationale, on peut donc s'attendre, qu'il y ait des modifications agricoles, suite aux impacts des changements climatiques », a-t-il mentionné aussi se référant aux fortes perturbations climatiques, que les cyclones Fay, Gustav, Hanna Et Ike ont occasionnées et qui ont provoquées des pertes considérables dans l'agriculture particulièrement.

« Avec la dégradation des bassins versants qui s'infiltrent dans le sol, on peut également s'attendre que les régions qui se situent dans les zones côtières, soient délocalisées, s'il y a eu une forte altération », renchéri l'Agronome Vernet Joseph soulignant que, Haïti, étant classé dans la liste des pays à ressources limitées, les impacts consécutifs du changement climatique peuvent intensifier des difficultés énormes à l'État haïtien.

Si l'époque du roi Pharaon, l'Intendant Joseph avait eu recours à la politique des sept vaches grasses et des sept vaches maigres (période d'abondance et de la famine), pour nourrir le peuple égyptien et ceux du monde entier, ne serait-il pas recommandable à ce que le gouvernement haïtien applique cette politique ?

Probablement, elle lui permettra d'ailleurs, de restaurer notre milieu en péril et de renforcer du même coup la production nationale, trop longtemps dépréciée par rapport aux produits étrangers qui, sont souvent liés au profit des intérêts mesquins et qui provoquent d'ordinaire, des effets néfastes sur la santé des gens naïfs et incrédules.



L'économie d'Haïti repose principalement sur une agriculture de substance pratiquée sur des sols à forte pente et très dépendante des aléas climatiques. Or, la population haïtienne est réellement sous informée au sujet de la problématique du changement climatique et de ses impacts. De plus, elle a de la misère à expliquer de manière précise les bouleversements climatiques qu'elle observe, note le dossier de Panos Caraïbes lors d'une étude sur les perceptions du changement climatique dans les zones vulnérables en Haïti.

Jean Laurent Pierre Bernadin
bernyjl11@yahoo.fr
17bernyjl@caramail.com
Panos Caraïbes/écrit et publié au quotidien LeNouvelliste le 30 janvier 2009

Rubrique: Economie
Auteur: Pierre Bernadin Jean Laurent | bernyjl11@yahoo.fr
Date: 16 Nov 2010
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