Stimuler le développement économique des villes et des bourgspourSecrétariat Technique du CIAT| JobPaw.com
Introduction

Contexte

Le territoire haïtien a basculé d’une dominante rurale à une dominante urbaine au cours des vingt dernières
années. La récente revue de l’urbanisation conduite par la Banque Mondiale suggère un taux d’urbanisation
de plus de 64%. Cette croissance est manifeste sur tout le territoire.
Contrairement aux tendances mondiales, l’urbanisation en Haïti ne s’accompagne pas de croissance
économique. Entre 1996 et 2013, le taux d’urbanisation est passé de 33% à 58% pendant que le produit
intérieur brut (PIB) par habitant passait de $US 757 à $US 727. Les villes haïtiennes vivent principalement
du tertiaire. Le secondaire, peu novateur, n’arrive pas à se mettre en place à partir d’un secteur primaire en
panne d’orientation. Elles ne sont donc pas arrivées à articuler une stratégie de développement économique
parce qu’elles naissent et grandissent de la faillite de l’économie paysanne et non d’opportunités
économiques qui leur sont propres.
Les villes haïtiennes ne facilitent pas la croissance économique : coûts d’opération élevés du fait d’une
mobilité réduite, du coût de l’énergie et de sa faible disponibilité, laissant peu de marge de profit aux
entreprises. Les catastrophes naturelles en milieu urbain sont de plus en plus fréquentes et coûteuses et
réduisent la durabilité des rares investissements en infrastructures et services publics. L’accès aux services de
base est faible, particulièrement l’eau, l’école et les services de santé, malgré leurs faibles performances, sont
la principale attraction des populations rurales en ville. L’extension des villes se fait dans le grand désordre.
Les extensions urbaines se font sans planification, augmentant les difficultés de mobilité et poussant les
populations nouvellement arrivées dans les zones les plus insalubres, les plus à risques.
Les investissements strictement urbains ont été faits essentiellement dans les quartiers défavorisés,
renforçant l’existence de poches de population isolées, sans réelle intégration urbaine. L’entretien de
l’existant est pratiquement nul. Les compétences de la municipalité sont accaparées par les
ministères notamment en ce qui a trait à la gestion des déchets, la desserte d’eau potable, le drainage et les
investissements dans la voirie et les équipements urbains (espaces publics, marchés, équipements publics
éducatifs, sanitaires, sportifs). Ce phénomène est particulièrement prégnant dans la capitale.
D’autres pôles sont en cours rapide de développement. Ce phénomène tend à regrouper au sein d’un même
espace urbain des zones autrefois rurales et des espaces urbains et ruraux des communes voisines. Ces
espaces qui sont dominés par les activités agricoles, font donc également face à divers enjeux et sont à la
recherche d’un nouveau souffle. Leur urbanisation implique la définition de nouvelles opportunités
économiques pour la population et de nouvelles ressources pour la mairie.
Le défi est aujourd’hui certes de voir les mairies assumer leurs responsabilités traditionnelles mais également
devenir un acteur important de l’urbain.



Urbayiti

L’objectif global du programme Urbayiti est de contribuer au développement économique et social d’Haïti
et à la résilience des populations des villes. La ville étant définie par la concentration de l’habitat, des
activités et des services, le programme doit intervenir aux niveaux réglementaire, institutionnel, des
infrastructures, des services et de la facilitation de l’emploi.
Une des principales activités de ce programme consiste en l’approfondissement de la connaissance du
secteur urbain avec une emphase sur l’économie urbaine.


Description de taches

Objectif général

Une des caractéristiques des villes haïtiennes est l’inexistence d’une économie qui serait le moteur de
développement urbain. L’administration, la multiplication des écoles et l’existence de quelques services de
base ne suffisent pas à créer une économie dynamique. De plus, l’inorganisation du marché foncier et la
production du bâti ne permettent pas au secteur de la construction de se constituer en locomotive de
l’économie urbaine.
En profitant de l’existence des Plans d’Aménagement d’Extension et d’Embellissement de la ville (PAEEV),
le Consultant devra produire une analyse et des recommandations pour la dynamisation de l’économie des
villes des Cayes et de Jérémie, dans une perspective de meilleure gestion urbaine.
Cette étude constitue une contribution à l’Agenda Urbain d’Haïti, en préparation par le ST-CIAT.

Objectifs spécifiques

1) Identifier les secteurs d’investissements susceptibles de porter une économie locale dans les villes des
Cayes et de Jérémie et proposer des orientations pour ces secteurs ;
2) Identifier les domaines et les mécanismes à travers lesquels les PAEEV peuvent être créateurs d’emplois
et permettre de mobiliser des financements ;
3) Identifier les acteurs financiers susceptibles d’appuyer cette économie locale (BRH, banques privées,
fonds de pension, Trésor public, Fonkoze, caisses populaires, etc.) : et les modalités de cet appui. Le
Consultant est libre de proposer toute autre de mécanisme qui lui paraît pertinent ;
4) Évaluer comment les points 1 et 2 permettraient d’alimenter les caisses communales et de mettre les
mairies en situation de fournir les services de base à leurs populations avec l’élargissement de leur
assiette fiscale ;
5) Proposer des modalités de mise en œuvre des actions touchant à la fourniture de services publics (eau
potable, voirie, électricité etc.) : délégation de service public, partenariat public/privé, etc.)

Les rapports s’appuieront, aussi souvent que possible, sur des documents graphiques et cartographiques. Ils
présenteront une structure simple et seront aussi peu abondants et synthétiques que possible. Des
PowerPoint de support seront préparés pour chaque restitution.


Profil du consultant ou des consultants ou de la firme

Profil du Consultant

Le consultant principal doit :
? Être détenteur d’une maîtrise en économie ou dans un domaine connexe ;
? Avoir une expérience professionnelle pertinente d’au moins cinq (5) ans dans son domaine de
compétence ;
? Avoir publié au moins trois (3) (rapports, articles, ou conférences) dans son domaine ;
? Avoir la capacité de mobiliser une équipe en adéquation avec les objectifs de l’étude tels que décrits
plus haut (des profils micro-économie, agro-économie, statistiques, fiscalité, graphiste sont
recommandés) ;
? Être familier des territoires insulaires tropicaux ;
? Avoir une bonne capacité de rédaction en français.


Dossier d’appel d’offres

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Envoyer le pli à

19, Ruelle Chériez, Bois Patate, Canapé-Vert. Ville : Port-au-Prince Code Postal : HT-6141 Pays : Haïti
Date limite pour la présentation des propositions: Date : 16 mai 2023 Heure : 3 heures 30 pm (heure locale)


Autres remarques

VOUS DEVEZ OBLIGATOIREMENT CONSULTER LE DOCUMENT D'APPEL D'OFFRES EN ANNEXE