État des lieux des formations en techniques urbaines et définition d’un programme de formation en techniques urbainespourSecrétariat Technique du CIAT| JobPaw.com
Introduction

Urbayiti

Urbayiti, gouvernance urbaine et villes résilientes est un programme de l’État haïtien soutenu par l’Union Européenne. L’objectif global de ce programme est de contribuer au développement économique et social d’Haïti et à la résilience des populations des villes. Plus précisément le programme vise:

• Le renforcement de la gouvernance du secteur urbain, aux niveaux national et local par la structuration légale et institutionnelle du secteur, le renforcement des capacités des acteurs et la participation effective des citoyens et citoyennes et de la société civile à la vie urbaine ;
• Le renforcement de la résilience des villes et des populations urbaines : l’amélioration de l’accès aux services de base, la réduction des vulnérabilités économiques et sociales et l’atténuation des risques naturels.

Le programme Urbayiti appuie plusieurs institutions publiques (le Secrétariat technique du Comité interministériel d’Aménagement du territoire (ST-CIAT), le Ministère des Travaux publics, des Transports et des Communications (MTPTC) et le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales (MICT), pour la formulation d’une politique nationale de la ville, la réforme du cadre réglementaire de la gestion urbaine, avec une attention particulière pour les mairies de Port-au-Prince, Cayes et Jérémie.


Contexte

Deux événements démographiques se sont produits en Haïti au cours des trente dernières années, événements sous-estimés dans les analyses et les politiques publiques : la population a doublé et a basculé d’une dominante rurale à une dominante urbaine. La récente revue de l’urbanisation conduite par la Banque Mondiale suggère un taux d’urbanisation de plus de 64% . Cette croissance est manifeste sur tout le territoire. Les extensions urbaines se font sans planification, augmentant les difficultés de mobilité, poussant les populations nouvellement arrivées à s’installer dans les zones les plus insalubres, les plus à risques. La pression foncière transforme les terroirs agricoles en territoire urbain. La réponse à la diminution de la superficie des parcelles et à l’absence de densification en hauteur est l’étalement urbain, la disparition des espaces agricoles, la bétonisation des zones de recharge des nappes phréatiques et la destruction des bassins versants et des cours d’eau qui traversent les villes entrainant des inondations destructrices.

Ces effets peuvent s’observer notamment à Port-au-Prince ou encore dans des villes comme les Cayes et Jérémie et dans une moindre mesure dans des bourgs comme Beaumont et Dame Marie. Le séisme de 2010, plus tard l'ouragan Matthew en 2016 et plus récemment le séisme d’aout 2021 ont mis à nu les défis majeurs auxquels ces villes sont confrontées, défis qui sont aggravés par l'urbanisation incontrôlée de ces villes : manque de logements adéquats, d’équipements et de services urbains, taux de chômage élevé, problèmes fonciers, dégradation environnementale et insécurité croissante mais aussi la faible capacité des techniciens municipaux a contrôler et anticiper le développement de leur territoire. Avec ces catastrophes naturelles, l’impact sur l’économie locale et les pertes de moyens de subsistance ont une conséquence directe sur les budgets des autorités locales, qui déjà peu dotées de moyens, se retrouvent avec d’importants problèmes de ressources propres et d’outils pour accompagner le développement de leur territoire. De plus, dans la réponse aux crises ou dans la planification du relèvement et même du développement, le manque d’efficacité de l’action est aussi causé par le manque, au sein des administrations municipales, d’interlocuteurs techniques qualifiés.

Depuis lors, différents programmes ont été mis sur pied avec l’objectif de doter les municipalités et certaines institutions étatiques intervenant dans le domaine de l’aménagement du territoire, de ressources humaines qualifiées. On peut citer notamment le programme de formation des ingénieurs civils et architectes municipaux porté par l’OMRH dans le cadre du Programme de Modernisation de l’État, le PMAC (Programme de Modernisation de l’Administration Communale) qui s’associe avec des programmes comme le PAGODE (Programme d’Appui à la Gouvernance et au Développement) pour proposer des formations en gestion municipale ou encore le PAIFU (Projet d’Appui Interinstitutionnel aux Fonctions Urbaines) qui a visé à renforcer et/ou revitaliser les capacités nationales en matière d’urbanisme, au travers d’une approche interinstitutionnelle et d’actions à court terme permettant de préparer des programmes de plus grande ampleur. A ce type de programme s’ajoutent les masters en urbanisme proposés par l’Université d’État d’Haïti ou encore par l’Université Quisqueya.

L’ensemble de ces formations ont le mérite de former des cadres sur les thématiques urbaines à un niveau universitaire élevé et préparent à des réflexions complexes. Le chainon manquant reste la formation de base dans les techniques urbaines devant permettre aux équipes municipales d’entretenir les équipements nécessaires aux territoires.

C’est dans cette optique que le CIAT, dans le cadre du programme Urbayiti, souhaite définir un programme de formation en techniques urbaines ciblant l’ensemble des acteurs impliqués dans la mise en œuvre des politiques urbaines et la fabrique de la ville, à différents niveaux de compétence : du maçon à l’ingénieur et à l’architecte.


Description de taches

Objectif général

Proposer les actions indispensables en matière de formation pour mettre en place les différentes filières et métiers de l’urbain, pour doter les institutions locales et régionales de techniciens et professionnels leur permettant de mieux gérer les territoires. Techniciens et professionnels devraient être capables de faire notamment la mise en œuvre des PAEEV en cours de réalisation. Nous poussons pour une formation dans les techniques et les métiers de l’urbain (établissement de l’alignement, construction de rues, de trottoirs, d’éléments de drainage comme les caniveaux, les réservoirs à eau, etc.) dans le but de disposer d’une masse critique d’acteurs maîtrisant les techniques urbaines ainsi que les outils de contrôle et suivi d’un territoire urbain ou rural. Il s’agit de définir un programme qui forme des techniciens en urbanisme et aménagement du territoire, polyvalents pour œuvrer principalement dans les municipalités et capables d’exécuter différentes tâches techniques en lien avec l’aménagement du territoire, urbain ou rural.

Objectifs spécifiques

1. État des lieux des formations existant dans la gestion des territoires et particulièrement des territoires urbains. Identification des filières à renforcer ou à créer pour déterminer les besoins en formation : maçons, chefs de chantier, ingénieurs, topographes, etc. ;
2. Élaborer, en concertation avec les différents acteurs, des modules de formation associés aux métiers de l’urbain identifiés, l’approche pédagogique, les durées de formation, le(s) lieu(x) d’hébergement de cette formation, les publics cibles et les formateurs mobilisables ;
3. Réaliser des sessions pilotes de formation sur la base des modules de formation développés.

4. Description des activités

A. État des lieux des formations en techniques urbaines

1. Identifier les acteurs : relever de façon exhaustive les universités, écoles professionnelles et groupes ad hoc offrant des formations en lien avec les techniques urbaines relevant :
a. De la responsabilité publique : VRD (voiries et réseaux divers), alignement, sanitaires collectifs, équipements/mobiliers urbains (fontaine, banc public, châteaux d’eau), écoles, marchés, abattoirs, incinérateurs, places publiques, parkings publics, etc.
b. De la sphère privée : établissements recevant du public (banques, supermarchés, commerces, magasins, hôtels, restaurants, musées, écoles, centre de formation universités…), station essence, résidences et leur clôture, réservoirs d’eau, fosse septique etc…

2. Analyser les contenus et moyens mis en œuvre (curricula, ressources humaines, supports pédagogiques et modalités des travaux pratiques) de ces formations.

3. Identifier les institutions impliquées et quantifier leurs heures d’accompagnement.

4. Capitaliser sur les documents de planification urbaine existants, notamment les PAEEV pour 4 villes du Grand Sud et celui de Port-au-Prince, les plans de prévention des risques, le référentiel pour la construction des marchés ou celui des écoles, le Code National du Bâtiment, la loi sur les normes d’accessibilité de l’environnement bâti etc.

B. Conception, en lien avec les institutions haïtiennes, de modules de formation (syllabus et outils pédagogiques) à l’usage de différents profils (ingénieurs, architectes, contremaîtres, maçons).

1. Préparer et proposer des éléments techniques et pédagogiques pour accompagner l’élaboration de chaque contenu;

2. Proposer des modalités de reconnaissance de la formation pour en faire une formation certifiante, diplômante;

3. Proposer un plan de financement pour le parcours de formation (élaborer un budget du parcours, identifier des partenaires financiers potentiels, etc.)

4. Réaliser toute autre activité en lien avec les objectifs définis dans l’appel d’offres.


Profil du consultant ou des consultants ou de la firme

Profil du consultant

Le CIAT recherche une firme nationale ou internationale ou un consortium ayant une expérience d’au moins 10 ans dans le domaine de l’ingénierie de formation, de l’andrologie, la construction de programmes de formation sur des thématiques urbaines pour des municipalités de différentes tailles.
La firme devra présenter au sein de son équipe des profils qualifiés dans les domaines de l’urbanisme, de l’administration et/ou gestion des administrations en région, de l’enseignement technique orienté vers les métiers de l’urbanisme et la gestion communale. La firme devra proposer dans son équipe des profils ayant :

• Une connaissance des problématiques liées à la gouvernance des collectivités territoriales, des besoins généraux en termes de ressources humaines et équipements ;
• Des connaissances approfondies en matière de développement local et d'urbanisme ;
• Des connaissances approfondies en ingénierie de la formation et en andragogie ;
• Une très bonne capacité d'analyse et d'organisation;
• Une bonne capacité de rédaction en créole.


Dossier d’appel d’offres

Cliquer ici pour télécharger le dossier complet d’appel d’offres


Envoyer le pli à

19, Ruelle Chériez, Bois Patate, Canapé-Vert. Ville : Port-au-Prince Code Postal : HT-6141 Pays : Haïti

Date limite pour la présentation des propositions: Date : 27 mai 2022 Heure : 3 heures 30 pm (heure locale)


Autres remarques

VOUS DEVEZ OBLIGATOIREMENT CONSULTER LE DOCUMENT D'APPEL D'OFFRES EN ANNEXE