Analyse de genre pour le projet FANMKAD en HaïtipourCARE Haiti| JobPaw.com
Introduction

I. Contexte du projet FAMNKAD
Haïti se classe 170e sur un total de 189 pays au niveau de l’Indice de développement humain (PNUD, 2020). Malgré les engagements mondiaux et nationaux pour accélérer les progrès en matière de santé sexuelle et reproductive, et droits connexes (SSRD) des adolescentes et des femmes, le faible accès à l’information et à des services de santé sexuelle et reproductive (SSR) complets et de qualité continue de coûter la vie et l'avenir aux adolescentes et aux femmes, affectant négativement les familles et les communautés. Les inégalités des genres en Haïti sont un obstacle majeur à la capacité des femmes et des adolescentes à exercer leurs droits en matière de SSRD. Le manque de pouvoir décisionnel des femmes et des adolescentes concernant la SSRD, l'accès et le contrôle limité aux ressources et services publics ainsi que les normes socio-culturelles qui perpétuent les inégalités des genres ainsi que les violences sexuelles fondées sur le genre (VSFG) sont quelques-uns des nombreux défis rencontrés par les femmes et les adolescentes dans la jouissance de leurs droits ainsi que l’accessibilité aux services juridiques et de SSR. À tout cela s’ajoute une instabilité politique qui entrave depuis juillet 2018 la capacité et la volonté du gouvernement haïtien à mettre en place et à adopter des politiques à long terme pour faire progresser les droits humains, surtout les droits sexuels et reproductifs (DSR) des femmes et des adolescentes. De plus, les catastrophes naturelles et la pandémie de COVID-19 viennent affecter lourdement les droits des femmes et des adolescentes en Haïti. Finalement, le vide institutionnel aggravé par l’assassinat du Président en juillet 2021 et l’enquête qui piétine, ainsi que le tremblement de terre survenu quelques semaines plus tard en août ont aussi eu des impacts sur les services de SSRD, en les reléguant au second plan dans les priorités de l’État haïtien et dans sa conséquente allocation de ressources.
Le Projet FANMKAD (Fanm Kanpe Ak Diyite – Femmes et filles debout avec dignité pour nos droits sexuels et reproductifs) a été élaboré en vue d’améliorer l’exercice du droit à la santé des Haïtiennes et des Haïtiens, particulièrement à la SSRD des femmes et des adolescentes. En ce sens, le Projet FANMKAD utilisera une approche multisectorielle basée sur deux composantes :
1. Le renforcement du continuum de soins pour les femmes et les adolescentes, intégrant notamment la participation des organisations de la société civile (OSC), surtout les organisations de défense des droits des femmes et adolescentes (ODDFA), par l’offre d’un ensemble de services de SSR respectueux des droits, adaptés à l’âge et aux genres et gérés selon des principes de gouvernances inclusive; et
2. La mobilisation sociale active des parents, des hommes, des adolescents et des leaders d’opinion et le renforcement des connaissances en matière de SSRD des femmes et des adolescentes pour assurer une transformation positive dans les zones ciblées; et le renforcement des capacités des OSC, dont les ODDFA, à faire la promotion des DSR à l’échelle nationale et internationale, à fournir des services respectueux des DSR et de l’égalité des genres (EG), ainsi qu’à accompagner les survivantes de VSFG dans leurs efforts à réclamer la mise en œuvre de leurs DSR.
Le Projet FANMKAD sera mis en œuvre au niveau départemental dans six (6) communes du Sud-Est choisies de façon conjointe avec les parties prenantes du Projet (Jacmel, Marigot, Cayes-Jacmel, Belle-Anse/Grand-Gosier, Thiotte et Anse-à-Pitre) et au niveau national à Port-au-Prince (PAP), sur une période de quatre (4) ans, par un consortium de trois (3) organisations canadiennes : CARE Canada, SANTÉ MONDE et Avocats sans frontières Canada (ASFC). Le Projet FANMKAD impliquera également CARE Haïti et trois (3) organisations haïtiennes aux domaines d’intervention spécifiques : l’Association pour la promotion de la famille haïtienne (PROFAMIL), Kay Fanm et le Collectif d’avocat/es spécialisé/es en litige de Droits humains (CALSDH). Le Projet FANMKAD cherche à atteindre directement 72,424 personnes, incluant 29,213 femmes (20-49 ans), 8,239 adolescentes (15-19 ans), 26,216 hommes (20-49 ans) et 8,656 adolescents (15-19 ans).
Pour mieux appréhender les implications futures pour les femmes, les hommes et les adolescent.e.s, ainsi que les obstacles et les possibilités liés à la promotion de l’égalité et des droits pour toutes et tous, spécifiquement les femmes et les adolescentes, le projet FANMKAD cherche un.e consultant.e pour mener une analyse de genre dans ses communes d’intervention.


Description de taches

II. Contexte et justification de l’analyse de genre
La présente analyse de genre fait suite à une première collecte de donnée réalisée en août 2018.
En effet, une première étape a consisté à collecter des données de base à travers des ateliers de trois (3) jours avec divers représentant.e.s des pouvoirs publics et de la société civile dont des organisations de femmes et féministes. À travers ces ateliers, les partenaires du consortium ont cartographié les parties prenantes du projet et le contexte, puis ont réalisé une analyse de l’EG du projet FANMKAD.
En raison du temps écoulé depuis la réalisation de ces ateliers, l’actualisation et la validation des données en matière d’EG étaient devenues nécessaires. Pour ce faire, l’équipe a effectué une brève revue de littérature en juillet et août 2021, en préparation à une série d’ateliers pour l’élaboration du plan du projet et également sonder les partenaires sur la pertinence des actions proposées, un atelier de consultation en ligne s’est déroulé le 24 août 2021 et avait pour objectif principal de :
• Comprendre le contexte du projet, spécifiquement en ce qui touche l’EG et les violences sexuelles et fondées sur le genre (VSFG)
• Mettre à jour les informations nécessaires à l’analyse de genre et définir comment le projet pourra s’appuyer sur ces constats.
• Développer une vision commune de la contribution du projet en matière d’EG, de prévention et de mitigation des VSFG.
Les échanges ont confirmé la nécessité de conduire des recherches plus approfondies dans les communes d’intervention du projet. Par conséquent, il est escompté que des informations supplémentaires devront être collectées à travers une collecte de données primaires. Pour approfondir l’analyse de l’intersection du contexte genre, le projet cherche un.e consultant.e qualifié.e pour coordonner la présente étude.
Présentement, l’équipe du projet est dans la phase de planification d’une étude de base qui consistera en la collecte de données primaires (qualitatives et quantitatives), qui permettront d’évaluer et de mesurer les progrès réalisés relativement aux indicateurs du projet FANMKAD. L’objectif de l’étude des données de base est de recueillir des informations concernant les comportements, attitudes et pratiques (CAP) en matière de SSR auprès des adolescents, filles et garçons, de la communauté et des adultes référents, femmes et hommes.
III. Objectifs et Méthodologie
1) Objectifs de l’analyse de genre
L’objectif général de l’analyse de genre est d’explorer la manière dont les rapports de pouvoir et normes de genre, en relation avec d’autres facteurs (l'âge, la classe sociale, le fait de vivre en milieu rural etc.), influent et/ou conditionnent l'accès à la SSRD, y compris l’utilisation des services SSR. L’analyse de genre vise à s’assurer que le projet FANMKAD prenne en compte les facteurs sous-jacents qui soutiennent ou perpétuent les inégalités basées sur le genre dans la mise en œuvre de toutes les activités et étapes clés du projet.
L’étude visera à obtenir des informations différenciées contextualisées dans les communes cibles au niveau ménage et communautaire dans le département du Sud-Est, notamment Jacmel, Marigot, Cayes-Jacmel, Belle-Anse/Grand-Gosier, Thiotte et Anse-à-Pitre.
Les objectifs spécifiques de l’analyse de genre :
• Améliorer notre compréhension des normes socio-culturelles qui favorisent ou entravent l’EG au niveau des ménages et communautés et comprendre comment les différents rôles de genre attribués aux femmes, adolescentes, hommes et adolescents influent, l’utilisation et l'accès à la SSRD.
• Déceler et analyser les inégalités soutenues ou impulsées par les normes de genres au sein des ménages et des communautés en termes de contrôle et accès aux ressources, rôles et responsabilités et participation à la prise des décisions et déterminer si ses normes favorisent ou empêchent l’utilisation des droits et services SSR dans les zones cibles du projet.
• Mettre en évidence les différents besoins, intérêts, opportunités, obstacles et expériences des femmes, hommes, adolescentes et adolescents dans les communes d’intervention, en ce qui concerne la demande, l'accès et l’utilisation des services SSR et à la réalisation de leurs droits en matière de SSR. Identifier comment ces besoins diffèrent en fonction du genre, de l'âge, de handicap physique et/ou mental, l'état civil, l’appartenance religieuse, etc.
• Identifier et décrire les risques attendus, incluant ceux liés aux VSFG et identifier les opportunités ou recommandations pour mitiger ces risques tel que l’existence d’un système de support et de référencement en place dans les communautés cibles.
• Identifier et analyser le poids des normes, des tabous et perceptions genrées en matière de sexualités sur l’accès à la SSRD et analyser les pratiques socioculturelles en matière d’éducation à la sexualité responsable et positive des adolescentes, adolescents, et des femmes, qui favorisent l’utilisation des services SSR.
• Identifier les possibilités de soutenir l'avancement des droits des femmes et adolescentes et de l'EG à travers ce projet et émettre des recommandations.

À noter que les recommandations émises dans l’analyse de genre doivent être pratiques et applicables pour la mise en œuvre du projet FANMKAD.
L’analyse de genre devra être alignée avec le cadre de travail sur l’égalité des genres de CARE et de Santé Monde, qui inclut l’agentivité, les relations et les structures entourant les femmes et les hommes et les garçons et les filles.


Profil du consultant ou des consultants ou de la firme

Le.la consultant.e pour cette étude des données de base doit justifier les qualifications ci-après :
? Diplôme universitaire niveau maitrise dans l’un des domaines connexes : genre, santé sexuelle et reproductive, études féministes, développement durable, sciences sociales, droits de l’homme ou des qualifications académiques comparables ;
? Antécédents et expérience avérés dans la recherche en matière d'analyse de genre, d'analyse des rapports de pouvoir et au moins un autre thème connexe (VSFG, Droits des femmes et des adolescent-e-s, Droits et SSR) dans le cadre d'un mandat similaire ou connexe ;
? Au moins cinq (5) années d’expérience professionnelle pertinente au niveau international ou national dans l’intégration du genre dans les projets et les politiques de développement, en particulier dans l’élaboration de trousses d’outils, de manuels et de matériel de formation pour l’intégration du genre ou d’autres thèmes tels la SSR et les droits des femmes ;
? Connaissances démontrées des enjeux liés à l’EG et aux droits des femmes en Haïti.

Ses atouts seront les suivants :
? Expérience de travail préalable dans les zones d’intervention du projet
? Excellentes capacités d’analyse, de synthèse et de rédaction en langue française
? L’expérience d'utilisation de méthodologies féministes
? Maîtrise du créole (parlé et écrit)
? Excellentes capacités analytiques
? Excellente maitrise de l’outil informatique et de la suite Office
? Autonomie, aptitude à travailler en équipe, flexibilité, esprit d’initiative, leadership, capacité à mener plusieurs tâches à la fois, capacité à diriger des équipes
? Capacité à travailler sous pression, sens de la rigueur et respect des échéances


Dossier d’appel d’offres

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Ivenert.Amelus@care.org et Garder Valery.Pierre@care.org en CC