Avec une population dépassant 12,000 personnes et des installations qui devraient héberger environ 2500, Haïti est l’un des pays de la région caribéenne ayant le plus fort taux de surpopulation carcérale. Selon les normes internationales en la matière, le système haïtien fonctionne a? plus de 400% de ses capacités techniques. Si au niveau international, la norme standard d’espace vivable est de 4.5 m2 /prisonnier, en Haïti la moyenne est de 0.5 m2/prisonnier.

Les femmes et filles, bien que nettement minoritaires parmi la population carcérale avec environ 365 détenues, dont 3% de l’ensemble, sont aussi incarcérées dans des conditions difficiles et confrontées au phénomène de la détention préventive prolongée. En janvier 2017, il ressort que 19 % des femmes en prison sont condamnées contre 81% en détention provisoire. Et en novembre 2016, elles étaient 20% de condamnées contre 80% en détention provisoire. A? la prison pour femmes de Cabaret, les femmes en détention provisoire ont un taux plus élevé, soit 52% comparativement a? 48% dans les autres régions.

Cette situation de détention préventive prolongée constitue une violation grave de droits humains et a des conséquences fâcheuses sur l’équilibre mental et psychologique des détenus, d’autant plus que les liens avec la famille tendent a? s’amenuiser et même disparaitre a? mesure que dure la détention. Elle ne facilite pas non plus leur réinsertion réussie dans la société? après leur libération dans la mesure où les dommages causés par les conditions de détention sont épouvantables.

Il est donc nécessaire de développer des stratégies pouvant contribuer a? adresser ces défis. Certaines initiatives prises au cours de ces dernières années par des intervenants au niveau des prisons notamment aux Cap-Haitien, Cayes et a? Cabaret dans les domaines sportifs, religieux, d’appui psychosocial…ont aidé a? ame?liorer la situation.
Toutefois, ces interventions n’ont pas permis a? la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP) de se renforcer assurant ainsi une certaine pérennité des actions.

C’est dans ce contexte que PESADEV et ONU-Femmes ont conclu un partenariat afin de supporter la DAP dans le renforcement de ses services d’appui psychosocial. Dans le cadre de l’exécution de la composante 1 de ce projet, PESADEV souhaite utiliser une expertise externe pour élaborer deux manuels de formation de haute qualité.

TACHES:

Élaborer deux (2) manuels permettant de former et d’accompagner les assistants sociaux et les gardiens de prison de la DAP aux méthodologies de la thérapie collective, de gestion de conflits, d’entretiens individuels et la détection des symptômes de détresse émotionnelle.

LIVRABLES

• Manuel 1 : Un Cahier de participant sur les méthodologies de thérapie collective, de gestion de conflits et d’entretiens individuels ;
• Manuel 1 : Un Cahier de Formateur sur les méthodologies de thérapie collective, de gestion de conflits et d’entretiens individuels ;
• Pré-test et post-test sur le manuel 1 ;
• Matrice de formation du manuel 1 (y compris le calendrier estimatif) ;
• Manuel 2 : Un Cahier de participant sur la détection des symptômes de détresse émotionnelle ;
• Manuel 2 : Un Cahier de Formateur sur la détection des symptômes de détresse émotionnelle ;
• Pré-test et post-test sur le manuel 2 ;
• Matrice de formation du manuel 2 (y compris le calendrier estimatif).

Pour l’exécution de cette mission, PESADEV est à la recherche d’un (e) Consultant (e) ou groupe de Consultants spécialistes en psychologie, ayant des expériences de travail en appui psycho-social en milieu carcéral et communautaire et familiers avec la méthodologie de thérapie collective.

Cliquer ici pour télécharger le dossier complet d’appel d’offres

pesadev@yahoo.com