Etude de Pré-Faisabilité d’une proposition de projet de Sécurité Alimentaire et résilience climatique "Pour un monde sans faim" dans le département de l'Ouest d'Haïti, communes de Petit-Goâve et Grand-GoâvepourArbeiter-Samariter-Bund| JobPaw.com
Introduction

L’Organisation ASB en Haïti propose une action sur la sécurité Alimentaire et la résilience des acteurs sociaux, publics et privés dans 2 communes du Département de l'Ouest : Petit-Goâve et Grand-Goâve. Ce sont des territoires où ASB-Haïti a une longue expérience de travail.

Pour cela, il faut tenir compte du contexte socio politique et économique en Haïti plongé dans une insécurité galopante, ce qui constitue une régression fulminante des moyens de subsistance et l’insécurité alimentaire, ainsi que la destruction de l'environnement prend des dimensions alarmantes.

ASB a une expérience étendue de travail dans le Département de l'Ouest et du Sud ainsi qu’avec les partenaires sociaux, publics et privés en ce qui concerne la sécurité alimentaire et la résilience face au changement climatique. Ceci a ouvert un processus d’articulation des acteurs. Malgré la régression due au contexte, cette articulation est un potentiel et même un acquis qui devrait faire face, voire timidement, à la situation actuelle afin de soulager la crise humanitaire créée par les derniers évènements. Cette expérience peut être envisagée dans le département de l’Ouest, dans les communes de Petit-Goâve et Léogane où ASB a une longue expérience et légitimité depuis le tremblement de terre.

Le partenaire présélectionné Association des Paysans de Value a commencé en 2019 une expérience innovatrice "Le jardin garde-manger" (JGMA) qui fait partie d’une démarche d’innovation sociale mise à point par le Centre Banyen, dans son espace Jardin Labo Solivermont, à Vallue. On n’a pas à le confondre avec le « jardin lakou ». Ce n’est pas non plus de l’agriculture au sens global du terme. Il entre plutôt dans la catégorie d’activité horticole et d’éducation relative à l’environnement et à la nutrition. Il inclut en particulier la culture de fruits, de légumes, de fleurs, de plantes médicinales et aromatiques natives. On y associe aussi le secteur du paysage, voire la production de compost, de gazon et de vers qui font partie des services écosystémiques et de différentes filières de métiers. Il fait donc davantage partie d’une démarche environnementale, tout en participant aux enjeux de nutrition des familles et de préservation de leur santé et de celle des consommateurs. Sa fonction principale est en particulier de contribuer à éponger ou à amortir les contraintes qui poussent fort souvent soit à un usage intensif et non responsable du sol, soit à la coupe abusive d’arbres qui aggrave la dégradation de l’environnement et provoque une réduction systématique jusqu’au tarissement des points d’eau.

Conçu comme une réponse alternative, sur petit espace, le jardin garde-manger ambitionne d’être un modèle plus productif, plus économe en énergie et en ressources, plus respectueux de l’environnement, de la biodiversité, du sol et de l’eau, tout en étant capable d’offrir des produits compétitifs. Il met d’abord l’accent sur des cultures à valeur ajoutée, adaptées aux conditions locales, en vue de permettre à l’exploitant de consacrer le reste de son patrimoine agraire au développement d’une économie verte, utilisant différentes techniques de production (à la verticale et à l’horizontal) et de reproduction, voire de pratiquer la jachère.

Ce modèle est accessible et très approprié pour les écoles, avec une approche pédagogique de formation - recherche - action, offre en particulier un cadre très holistique pour l’éducation des enfants et des jeunes à l'agriculture et à l’environnement. Ces derniers peuvent apprendre beaucoup de choses sur les services écosystémiques (par exemple, le compostage, le bouturage, le marcottage et le greffage, voire la préparation du fongicide naturel, la lombriculture, etc.). Il peut servir de laboratoire pour des cours de chimie, de biologie, de botanique, de géométrie, de mathématique, de comptabilité, d’agronomie, d’ethnobotanique, de géologie, de physique, d’art, d’économie, de sociologie, de socio agronomie, de sciences de la terre et de la vie, etc.
Ainsi, le jardin scolaire produit toute l'année en assurant des produits journaliers pour leur repas et montre aux écoliers comment les cultures locales sont adaptées, ont un grand potentiel nutritionnel et commercial et comprennent la valeur et l'importance de l'agriculture, et rehaussent l’intérêt prospectif des futures générations à la développer pour assurer une nourriture sur place de qualité ainsi que comme filière porteuse au niveau économique.

Le JGMA s’inscrit dans une démarche de sécurité alimentaire, en garantissant à tout moment à l’exploitant l'accès à une nourriture de qualité et en quantité suffisante, pour mener une vie saine et active, compte tenu des habitudes alimentaires. Le processus pédagogique de la mise en place des jardins scolaires avec l'approche JGMA, touche toute la communauté scolaire : professeurs, parents, personnel d'appui qui participent activement dans la mise en place des jardins scolaires et au même temps, les familles ont l'opportunité, grâce au projet, de reproduire ce modèle chez eux pour garantir à la famille une autonomie alimentaire à l’année longue.

Sachant que les habitudes alimentaires des familles ont changé, le jardin garde-manger remplit aussi une fonction d’éducation nutritionnelle, en venant avec le slogan « Consommons surtout ce que nous produisons localement pour mieux préserver notre patrimoine gastronomique et notre santé ». C’est pourquoi il est assimilé à « une valeur de vie, pour une autre qualité de vie

Profitant la démarche participative et pédagogique, et la soudure communautaire déclenchée par l'action de mise en place des JGMA, et pour en construire la durabilité, le projet propose agir sur la protection de l'environnement et la promotion des ressources naturelles, et en conséquence, l'appropriation des mesures de protection face aux risques et désastres qui aideront à la protection des jardins, des biens et des vies, des aléas climatiques surtout des cyclones, la sècheresse et le vent. Ceci demande une connaissance du territoire, le bon usage des sols et des ressources naturelles. La vision qui lui sert de point d’ancrage est : « rebâtir et valoriser autrement nos espaces, pour le bien-être de leurs habitants ».

Sur la base de la note conceptuelle présentée ci-dessous, L’action proposée a pour but de renforcer la continuité des acquis en sécurité alimentaire et résilience climatique dans les zones géographiques mentionnées plus haut où il y a un niveau organisationnel considérable du secteur privé- société civile et des collectivités territoriales. A travers ce projet, "Pour un monde sans faim" financé par BMZ pour une durée de 3 (trois) ans, on propose les volets suivants :
? Développer des jardins dans les écoles suivant une approche pédagogique innovante de recherche-action-formation agro écologique et participative suivant le modèle "Jardin Garde-manger" qui doit produire toute l'année des produits locaux, diversifiés qui serviront pour en offrir à l'école des repas sains et diversifiés, et qui doit promouvoir une alimentation saine et des habitudes hygiéniques pour grandir en santé.

? Garantir aux familles et les OCB avoisinantes l’accès à une nourriture de qualité et en quantité suffisante, et adopter des habitudes alimentaires pour mener une vie saine et active et améliorer ou créer des activités génératrices de revenus.

? Protection de l'environnement, promotion des ressources naturelles, amélioration de points critiques, et gestion communautaire des risques et désastres.

? Renforcer le partenaire ainsi que ses organisations membres, inclus les comités de gestion des jardins scolaires afin qu'ils améliorent de façon durable la gestion de leurs biens et leurs vies, dont leur résilience.

Pour assurer la pertinence et l’opportunité de l’action proposée, et en envisager des effets et des impacts mesurables, inclues les dimensions de genre et d'inclusion, il est nécessaire d’en réaliser une étude de préfaisabilité technique et organisationnelle, économique et culturelle du partenaire présélectionné, et des actions proposées, tout en proposant les améliorations et ou les modifications de la Note Conceptuelle de cette action.


Description de taches

La méthodologie adoptée par l’étude devra inclure :
a) L’examen des documents de projet et des rapports officiels en lien avec la sécurité alimentaire tant au niveau national que régional ainsi que l’étude de la stratégie gouvernementale en matière de sécurité alimentaire

b) L’analyse de la situation en matière de sécurité alimentaire et de résilience dans les zones cibles. L’étude cherchera à explorer une combinaison de contextes représentatifs des zones concernées, par exemple zone de marché, densément peuplée, près de la mer, avec ou sans accès routier, etc.

c) La consultance des principaux intervenants, y compris les stakeholders responsables des Ministères et autres autorités étatiques concernées ou autres

d) L’analyse des acteurs proposés par le partenaire présélectionné, devra présenter les forces et les faiblesses ainsi que les difficultés éprouvées par ces derniers afin de suggérer à ASB des partenariats de travail potentiels avec certains d’entre eux en fonction des résultats attendus du projet, de leur mandat et de leurs capacités. Une cartographie schématique permettra de résumer la présentation de ces acteurs en fonction de leurs rôles et les points de blocage éventuels constatés.

e) Identifier les opportunités et les lacunes en fonction de l’information compilée.
f) Analyser la préfaisabilité ou la viabilité du projet, en assurant la qualité et la durabilité de ses résultats, en prenant comme référence l'horizon temporel envisagé (36 mois). L'étude devrait porter sur l'analyse de la viabilité sous ses différents aspects : Viabilité organisationnelle, viabilité institutionnelle ; viabilité politique ; Viabilité financière ; viabilité économique ; Viabilité technique et technologique ; viabilité environnementale ; viabilité culturelle et viabilité sociale.
g) Analyser les critères de qualité du projet (critères du CAD de l'OCDE)
L’Etude analysera les conditions offertes par l'environnement actuel qui favorisent ou
ne favorisent pas la bonne qualité de l'intervention (actions du projet) ainsi que les
mesures nécessaires à prendre en compte pour garantir les critères de qualité que sont
la pertinence, l'efficacité, l'efficience, la durabilité et l'impact.

h) Analyser les principaux risques et des mesures visant à les éviter ou à les réduire, inclus dans l'analyse "Do no Harm".

i) Analyse de la théorie du changement et de la logique d'intervention, sur la base de l'ensemble des informations recueillies et analysées correspondant aux points précédents, le consultant doit développer une analyse de la théorie du changement et de sa logique d'intervention, résumée dans la section 3 des présentes TDR. Une version améliorée devrait être fournie.

j) Autres moyens de contribuer à l'étude de faisabilité ou à la base de référence (fournie en annexe), qui fournira des valeurs de référence pour les indicateurs du programme.


Profil du consultant ou des consultants ou de la firme

Les candidats intéressés sont tenus de fournir une proposition technique et financière complète ainsi qu'un calendrier de travail.

Le calendrier comprendra :
? Recherche documentaire ;
? Visites sur le terrain, groupes de discussion et réunions avec les parties prenantes à Petit-Goâve et Grand Goâve ;
? Rédaction des rapports ;
? Finalisation du rapport en fonction des commentaires reçus d’ASB.
? Le rapport final avec les annexes

Le/la consultant(e) s’engagera à :
? Préparer un plan (chronogramme) détaillé de l’étude en collaboration avec l'équipe d’ASB
? Proposer une méthode de réalisation de l’étude
? Élaborer les outils de collecte et les faire valider par l’équipe d’ASB
? Fournir la base des données des acteurs clés
? Fournir les outils de collecte renseignés à ASB
? Réaliser l’étude, selon les objectifs présentés dans ces Termes de référence et dans les délais prévus
? Gestion de la consultation, couverture de certaines dépenses et autres
? Couvrir les frais d'assurance contre les accidents et/ou les maladies qui peuvent survenir pendant la réalisation de l’Étude
? Prise en charge des frais de nourriture, de transport, d'hébergement, de communication et des activités menées (réunions, enquêtes, etc.) ou d'autres frais prévus découlant de la réalisation de l'étude
? Assumer les coûts des commissions bancaires
? La disponibilité de son propre matériel informatique et de sa papeterie.
? Respecter les termes du contrat établi sur la base de ces Termes de référence
? Assurer la bonne marche et la coordination des activités ainsi que la communication constante avec les responsables du programme et la Direction d’ASB
? Fournir le rapport final en français en deux copies dont une en couleur ainsi que la version électronique, conformément aux objectifs présentés dans ces Termes de Référence
? Appliquer la transparence, la flexibilité et la tolérance durant tout le processus
? Agir de bonne foi et ne point apporter de modifications inconsidérées au contrat


Dossier d’appel d’offres

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ASB - asb.office.haiti@gmail.com en copiant rosa.pc.asb@gmail.com avec la mention : « Consultation Etude de faisabilité résilience alimentaire et climatique »