Evaluation du secteur semencier dans la Grand ’AnsepourHELVETAS Swiss Intercooperation/Haiti| JobPaw.com
Introduction

1-Contexte :
Le dernier recensement agricole du MARNDR a inventorié 68'000 exploitations agricoles dans la Grand’Anse, essentiellement familiales, à faible superficie (1,5 ha en moyenne) jouant un rôle important dans l’autosubsistance des familles tout en alimentant l’économie marchande, des denses centres urbains demandeurs de produits agricoles.
« Toute chose étant égale », les familles paysannes basent leur espoir sur l’accès aux semences pour l’obtention de bonnes récoltes. C’est une production essentiellement organique, peu intensive en intrants chimiques et en énergie. En effet les semences représentent un moyen de production stratégique pour les familles paysannes.
Depuis 2007 avec l’augmentation des catastrophes, l’accès aux semences devient de plus en plus difficile surtout avec les chocs. L’Etat et plusieurs autres organismes d’appui viennent à la rescousse avec des distributions de semences dont la qualité ne fait pas toujours l’unanimité et assez souvent leur provenance reste énigmatique.
Toutefois on dénote une certaine volonté d’accompagner le développement d’une filière de production de semences pilotée par les paysans dans la Grand’Anse. Les initiatives se révèlent ponctuelles pour la plupart, parfois antagoniques, isolées et ne facilitent pas une compréhension partagée qui serait bénéfique à une gouvernance participative et efficace du secteur semencier dans la Grand’Anse.

1.2- Résumé des actions de soutien au secteur semencier
Depuis des années l’Etat haïtien déploie des efforts pour répondre aux besoins des producteurs pour les campagnes agricoles. Les difficultés d’accès aux semences de qualité, les problèmes de logistique sont entre autres des raisons qui expliquent que les semences ne sont pas toujours disponibles à temps. De cette réalité les producteurs les plus éloignés, du fin fond des mornes, sont les éternelles victimes.
Avec l’appui de la FAO, le MARNDR depuis 1996, appuie des groupes de producteurs dans la production locale de semences. Cet accompagnement se fait de manière ponctuelle et sur base de projet. Toutefois, il faut reconnaître qu’APASD (Association des Producteurs Agricoles et de Stockage de Duranton) résulte de cette mouvance et est encore en activité.
Dans les années 2000 le tandem FAO-MARNDR a promu le concept de GPAS (Groupement de production artisanale de semences) dont, selon les responsables régionaux, plusieurs groupes sont en place dans la Grand’Anse mais ils sont peu connus.
Matthew a réveillé l’intérêt des organismes d’accompagnement du monde rural sur l’importance des semences pour ce milieu. Depuis lors, rare sont les projets agricoles qui ne disposent pas d’une composante de distribution de semences ou d’appui aux groupes de production locale de semences.
Ainsi nous pouvons mentionner plusieurs actions réalisées ou en cours dans le secteur :
• Le MARNDR à travers le PDR (Programme de Développement Rural), dans la Grand’Anse et notamment dans la commune de Beaumont a connu des avancées dans la production de semences d’igname et l’organisation de la chaîne de valorisation d’igname se poursuit encore à date avec un appui de l’Ambassade suisse.
• La FAO pendant un temps a contribué à la mise en place de plusieurs GPAS.
• Plusieurs organisations telles AVETI, PITAG, Solidarités international…sont actives dans l’achat et la distribution de semences.
• Action Aid, KPGA souhaitent accompagner le montage de nouveaux GPAS.
• HEKS/EPER depuis 2017 a participé au renforcement de 12 groupes de GPAS suivant un modèle se basant sur le renforcement en matériels, équipement, la formation et un appui à la gouvernance car le modèle s’appuie sur l’entreprenariat agricole. Dans ce travail HEKS/EPER bénéficie du soutien de la DDA-GA et d’un financement/Appui conseil de PAGAI.
• L’opportunité que représente la grande demande de semences existante est largement exploitée par plusieurs personnes se positionnant comme «fournisseurs» de semences.
• CARE, de par le projet ASARANGA, est aussi impliquée dans les semences.

Le secteur semencier est assez agité mais la situation exacte est mal connue. En dépit de l’existence d’un avant-projet de loi sur la production semencière, les acteurs de la table agricole de concertation sont unanimes à reconnaître qu’une évaluation du secteur semencier dans la Grand’Anse serait un atout, une clé d’appréciation, notamment de cet avant-projet de loi. C’est dans ce contexte que le Programme d’Appui à la Gouvernance Agricole Inclusive (PAGAI) finance une étude d’évaluation du secteur semencier dans la Grand’Anse en appui avec le soutien technique des acteurs pour lesquels ce secteur est considéré comme l’une des intrants de base de développement du secteur agricole.


Description de taches

2 Mandat
2.1 Objectif général :
Etablir la situation exacte du secteur semencier dans les 14 communes de la Grand’Anse.
2.2 Objectifs spécifiques
• Identifier et caractériser les initiatives (privées et collectives) prises au niveau local pour garantir un accès aux semences de qualité aux agriculteurs-trices
• Analyser le fonctionnement des GPAS : capacités techniques et organisationnelles, environnement institutionnel (en amont et en aval). Cela sera synthétisé avec une analyse SWOT
• Proposer comment systématiser les démarches de mise en place des GPAS en faisant ressortir les points faibles et les points forts
• Dégager des perspectives pour les GPAS pour la participation réelle des producteurs-trices dans la production des semences, en tenant compte des aspects légaux et institutionnels (existants et/ou à mettre en place)

2.3 Résultats attendus
• La problématique du secteur semencier dans la Grand’Anse est documentée
• Une proposition de démarches systématisées de mise en place des GPAS est effective, suivant les orientations du SNS
• La situation des GPAS, leur fonctionnement, leurs contributions au secteur, les contraintes auxquels ils sont confrontés et les leviers à actionner pour leur permettre de mieux contribuer au secteur, sont établis
• Des recommandations pour aller plus loin sont faites, suivant les orientations du SNS


Profil du consultant ou des consultants ou de la firme

. Qualification, expérience, qualités requises
• Professionnel de l’économie, de l’agriculture
• Expérience dans le système de production et de commercialisation de semences
• Intérêt pour le développement local
• Communication aisée et respectueuse avec les communautés
• Rigueur et souci qualificatif du travail
• Excellente capacité rédactionnelle en français


Dossier d’appel d’offres

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Envoyer le pli à

Les soumissionnaires sont invités à déposer leurs dossiers durant la période allant 30 octobre au 17 novembre 2020 aux adresses suivantes :

directddaga@yahoo.fr
directddaga@gmail.com

ou à la Direction Départementale Agricole de la Grand’Anse, Morne Château, Jérémie, Grand’Anse.


Autres remarques

4. Méthodologie.
L’offre devra inclure une description détaillée de la méthodologie qui sera utilisée.
Le consultant doit asseoir sa méthodologie sur la participation des différents acteurs.
Les fournisseurs de différentes catégories, le secteur privé, l’Etat et les ONG d’appui et les universités sont parties prenantes.

5. Présentation de l’offre de service
Proposition technique : description détaillée et précise de la méthodologie
Proposition financière : budget clair et détaillé de l’intervention (les honoraires du consultant, besoins éventuels en matériel …)
Chronogramme de mise en œuvre : pour chaque étape jusqu’à la remise du rapport final. (Diagramme de GANT)
CV du consultant