Sélection d’une Firme locale de consultation spécialisée dans la recherche en sciences humaines et socialespourProgramme des Nations Unies pour le Développement - Haiti| JobPaw.com
Introduction

I.- CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Haïti est, à l’échelle mondiale, le troisième pays le plus touché par les événements climatiques. Les catastrophes liées aux conditions météorologiques auraient entraîné des dommages et des pertes estimés annuellement à environ 2 % du PIB de 1975 à 2012. Plus récemment, le cyclone Mathieu qui a frappé le pays en octobre 2016 a causé de lourds dommages estimés par le PDNA (évaluation post désastre) à 2,8 milliards de dollars américains.

La forte exposition de la population haïtienne aux catastrophes naturelles est exacerbée par des risques sous-jacents découlant des vulnérabilités « multidimensionnelles » liées notamment aux conditions économiques et sociales mais aussi au contexte culturel. En Haïti, les groupes vulnérables (bien souvent les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées et les familles les plus pauvres) vivent dans une insécurité chronique. Par ailleurs, la localisation géographique accentue les vulnérabilités notamment dans les sections communales rurales reculées ou difficiles d’accès à l’instar des zones côtières.

Face à ces risques connus qui exposent le pays à des vulnérabilités chroniques, l’Etat Haïtien s’est engagé progressivement dans une démarche systémique de réduction des risques et désastres depuis plus de deux décennies. En effet, depuis 1999, une réforme institutionnelle a abouti à l’élaboration d’une proposition de plan national de gestion des risques et des désastres (PNGRD) et la mise en place d’un système national de gestion des risques et des désastres (SNGRD). Le système est doté de structures d’orientation stratégique et technique à toutes les échelles du territoire avec comme entité de coordination, la Direction de la Protection Civile (DPC). Le Plan Stratégique de Développement d’Haïti (PSDH) mise sur une opérationnalisation de la réduction des risques par une meilleure connaissance des vulnérabilités et par un renforcement de la gouvernance. Les besoins en termes de prévention, préparation et gestion de la réponse demeurent importants. Par ailleurs, Haïti a pris part aux engagements au niveau mondial tels que le cadre d’Action de Sendai adopté en mars 2015 dont les éléments ont été intégrés dans la troisième version du plan national (PNGRD), ainsi que les Objectifs de Développement Durable (ODD).

Le gouvernement actuel a démontré une volonté tangible de doter le SNGRD d’un cadre légal d’ici la fin de 2017 afin de formaliser l’action du système national et de préciser les rôles et responsabilités des institutions dans la prévention et la réponse aux désastres. Par ailleurs, la révision du plan national (PNGRD) et son adoption envisagée, d’ici le début de l’année 2018, constituent un support à l’opérationnalisation de la loi cadre. Cette dynamique constitue un excellent momentum pour initier un plaidoyer en faveur d’une prise en compte inclusive de la problématique de la vulnérabilité et de la capacité de résilience de la population face aux désastres qui intègre l’ensemble des paramètres de l’insécurité humaine. En effet, pendant longtemps, le risque de catastrophe en tant que menace pour la sécurité humaine a été largement négligé dans les stratégies et les projets mis en œuvre en Haïti. À l'instar des conflits armés, le désastre entraîne une destruction à grande échelle et des déplacements importants, et peut conduire à des violations des droits de l'homme et à une vulnérabilité accrue, vis-à-vis des groupes et des individus les plus marginalisés, dont les femmes et les enfants. En outre, le risque de catastrophe affecte les moyens de subsistance, la santé, la sécurité alimentaire, l'éducation et l'accès aux services de base.

Le cadre de la sécurité humaine est axé sur les personnes et se concentre sur la protection et l'autonomisation comme moyens de protéger des vies humaines et d'améliorer les libertés et l'épanouissement de toutes les personnes. L'approche de la sécurité humaine est donc utile pour adresser les menaces multidimensionnelles qui accompagnent ou découlent des risques de catastrophe et aux impacts sur les populations diverses ainsi que sur leurs moyens de subsistance. La prévention et la réponse au désastre doivent tenir compte de ces aspects relatifs à la sécurité humaine, notamment dans les dimensions sociales, économique et culturelle. En effet et en fonction des groupes cibles, les mécanismes de prévention et de sensibilisation doivent être adaptés sur l’exemple des modalités de communication vis-à-vis des populations analphabètes ou à faible niveau d’éducation.

Le projet met une emphase sur le rôle des femmes dans la réduction de l’insécurité, particulièrement celles qui sont pauvres et vivant en milieu rural ou périurbain - identifiées comme vulnérables mais également actrices de changement dans les communautés. Elles sont nombreuses à diriger des ménages en Haïti, plus de 40% en milieu rural contre 55% en moyenne en milieu urbain. Par ailleurs, l'ouragan Matthew a entraîné une aggravation de leurs vulnérabilités (sur 679 000 femmes parmi les plus touchées, 106 180 (16%) étaient chefs de ménage). Les femmes sont souvent confrontées à des défis particuliers en période de catastrophe, elles ont donc souvent des besoins et des priorités différents et spécifiques. Par exemple, lors d'une catastrophe naturelle :
• L'insécurité économique des femmes tend à augmenter plus que celle des hommes ;
• Les obligations de travail des femmes tendent à augmenter davantage que celui des hommes ;
• Le risque de violence et d’exploitation contre les femmes et les filles est accru ;

Malgré ces défis, de nombreuses femmes ont développé des stratégies d'adaptation pour assurer la durabilité de leurs moyens de subsistance, le bien-être de leurs familles et de leurs communautés. Il est donc important de faire ressortir l’impact des catastrophes sur les différents groupes en fonction de leurs sexes et de mettre en lumière les besoins spécifiques des femmes (quel que soit leur milieu d’appartenance). Un renforcement de la résilience de la société nécessite l’intégration de la dimension genre à toutes les phases et dans toutes les stratégies adressant la gestion des risques et des désastres.



Description de taches

OBJECTIF

Le PNUD de concert avec l’UNESCO et l’ONU FEMMES et des acteurs étatiques tels que la Direction de la Protection Civile (DPC) du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT), la Direction Départementale de l’Éducation Nationale (DDE) du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), entre autres, mettent en œuvre un projet visant à accroitre la sécurité humaine face aux risques de catastrophe en Haïti. Le projet a un double objectif : contextualiser, informer et sensibiliser sur l'approche de la sécurité humaine auprès des acteurs du SNGRD mais aussi des partenaires techniques et financiers intervenant dans le secteur de la GRD (y compris l'Équipe pays des Nations Unies). L’objectif est aussi d’améliorer l’impact opérationnel sur le terrain via les acteurs locaux (autorités communales, départementales, organisations communautaires, en particulier des organisations de femmes et d'autres groupes marginalisés). Un accent sera porté sur l'analyse des besoins et des priorités en matière de sécurité humaine des populations diverses et défavorisées en Haïti, à savoir les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. Pour que l’approche sécurité humaine puisse être effective, il s’avère nécessaire qu’elle soit intégrée aussi bien dans les stratégies des décideurs qu’au niveau des interventions de prévention et de mitigation en assistance à la communauté. Pour ce faire, une meilleure compréhension de la sécurité humaine dans le contexte haïtien se révèle indispensable. Seules des investigations de terrain à travers des enquêtes, des focus groups et des observations peuvent mener à des conclusions valables sur ce phénomène dans le milieu haïtien. En ce sens, le PNUD compte réaliser une étude avec les objectifs suivants :
- Identifier l’existence des insécurités humaines liées aux catastrophes naturelles en Haïti ainsi que leurs facteurs sous-jacents ;
- Expliquer les avantages des approches qui favorisent la sécurité humaine dans les programmes de résilience aux catastrophes naturelles en Haïti en prenant en compte les meilleures pratiques ;
- Expliquer la perception par la population des insécurités humaines liées aux catastrophes naturelles au niveau communautaire, surtout celle des femmes, des jeunes et des personnes handicapées.

Ainsi, le PNUD avec un financement de l’UNTFHS (Fonds des Nations Unies pour la Sécurité Humaine) est en recherche d’une firme haïtienne spécialisée dans la recherche en sciences humaines et sociales ou d’un consortium de consultants-chercheurs haïtiens.


STRUCTURES IMPLIQUEES

En raison de l’orientation de la recherche, plusieurs structures seront impliquées :
- au niveau du projet : PNUD, ONU FEMMES
- au niveau institutionnel : Plateforme des organisations de femmes, CASEC et Maires des municipalités concernées.


TACHES PRINCIPALES

La firme de consultation sera placée sous l’autorité de la directrice adjointe des Programmes du PNUD en Haïti et sous la supervision directe du coordonnateur de projet et devra travailler en étroite collaboration avec le/la consultant (e) en sécurité humaine et la responsable de projet UNTFHS de l’ONU Femmes. Pendant la consultation, la firme ou le consortium de consultant-te (s) aura pour tâches de :
1. Proposer un calendrier pour la recherche respectant les délais fixés ;
2. Travailler avec le/la consultant (e) internationale, expert en sécurité humaine, dans la phase d’élaboration du cadre conceptuel de la recherche pour la prise en compte des indices de la sécurité humaine ;
3. Définir la méthode, les techniques et l’échantillon de l’étude en lien avec l’approche de la sécurité humaine ;
4. Prendre en compte la dimension du genre, les jeunes et les personnes handicapées (groupes minoritaires et/ou marginalisés du pays) dans la conception et la réalisation de l’étude ;
5. Établir avec l’appui des agences de l’ONU les premiers contacts sur le terrain ;
6. Concevoir les outils de collectes des données ;
7. Collecter et analyser les données ;
8. Présenter les résultats dans un format facile à interpréter ;
9. Soumettre au PNUD et à l’ONU Femmes les données brutes collectées ;
10. Rédiger un rapport pour chaque phase de l’étude et un rapport final de recherche avec des recommandations en lien avec les objectifs de la recherche ;
11. Mettre en place l’équipe et les moyens logistiques nécessaires pour les travaux sur le terrain dans les cinq départements du pays ciblés par le projet ;
12. Procéder à la restitution des résultats pour la DPC et les organismes de l’ONU.



RESULTATS ET PRODUITS ATENDUS

Les résultats de cette étude permettront d’agir sur les composantes de protection et d’autonomisation de la sécurité humaine en prenant en compte les spécificités du contexte haïtien. Les données empiriques seront essentielles pour définir des actions adaptées et pérennes tant dans les stratégies que dans les opérations.

La consultation s’articule autour des produits suivants :
- Les cadres conceptuel et méthodologique de l’étude sont rédigés en lien avec la sécurité humaine et les objectifs de l’étude ;
- Un premier rapport de l’étude sur l’existence de la sécurité humaine en Haïti et ses avantages dans le renforcement de la résilience en Haïti est disponible ;
- Un rapport final de recherche avec des recommandations tenant compte des objectifs de la recherche est soumis et validé par le PNUD et les autres partenaires du projet ;
- Des modules de formation sont préparés et une formation est réalisée pour les formateurs agrées de la DPC sur les spécificités de la sécurité humaine dans le contexte haïtien ;
- Une restitution de la recherche sous format PowerPoint est préparé et présentée.


Profil du consultant ou des consultants ou de la firme

PROFIL DE LA FIRME CONSULTANTE

Profil du consultant :
Le prestataire de service doit être préférablement une firme de consultation spécialisée dans la recherche en sciences humaines et sociales et avoir au moins 5 expériences pertinentes par rapport à la mission.
Profil du personnel clé :

Chef de mission
Au moins une Maitrise en sciences humaines et sociales
Au moins 10 ans d’expérience de terrain
3 missions similaires

Spécialiste en traitement de données qualitatives et quantitatives
Au moins une licence en statistiques ou études connexes
3 missions similaires.

Spécialiste en Anthropologie / sociologie
Au moins une licence en Anthropologie ou sociologie
3 missions similaires.

Expériences :
• Avoir mené des études à caractère sociologique et/ou anthropologique en Haïti pendant les cinq dernières années ;
• Avoir l’habitude de réaliser des études commanditées par des organismes de la communauté internationale ;
• Avoir des compétences prouvées dans la conduite de recherches avec les méthodes qualitatives et quantitatives ;
• Avoir mené des études dans les milieux reculés ou sur des groupes minoritaires et/ou marginalisés du pays en prenant en compte le genre, les jeunes et les personnes handicapées ;
• Avoir mené des études sur la vulnérabilité des ménages ou des individus face aux risques naturels est un plus ;


Durée de la consultation : 110 jours


Dossier d’appel d’offres

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Nous vous demandons de bien vouloir nous adresser votre soumission au titre de la sélection Firme locale de consultation spécialisée dans la recherche en sciences humaines et sociales.

Veuillez utiliser le formulaire figurant dans l’annexe 2 jointe aux présentes, telechargeable sur http://procurement-notices.undp.org/view_file.cfm?doc_id=128297
pour les besoins de la préparation de votre soumission.

Les soumissions peuvent être déposées jusqu’au 4 janvier 2018 à 16h pm et par courrier électronique ou messager à l’adresse suivante :
Programme des Nations Unies pour le développement
14, Rue Reimbold Bourdon
Port-au-Prince, Haïti
Courrier électronique : soumissions.haiti@undp.org
A l’attention de : Service des Achats du PNUD
N.B : Les questions pour clarification seront reçues jusqu’à 72 heures avant le jour de soumission à procurement.ht@undp.org
Modalités de présentation des offres

Option 1 : Soumission physique
Les enveloppes contenant la soumission financière et la soumission technique DOIVENT ETRE COMPLETEMENT SEPAREES et chacune doit être remise fermée et clairement revêtue de la mention « SOUMISSION TECHNIQUE » ou « SOUMISSION FINANCIERE », selon le cas.
Chaque enveloppe doit clairement indiquer le nom du soumissionnaire et la référence de l’appel à soumissionner RFP/UNDP/HAI/17/144
LES DEUX ENVELOPPES SERONT MISES DANS UNE GRANDE ENVELOPPE ET DOIT indiquer l’adresse du PNUD ci-dessus avec mention « A N’OUVRIR QU’EN SEANCE DE DEPOUILLEMENT »

Option 2 : Soumission électronique
Si vous transmettez votre soumission par courrier électronique, veuillez-vous assurer qu’elle est signée, en format.pdf exempte de virus ou fichiers corrompus. L’offre technique et le barème de prix doivent être soumises en 2 fichiers distincts protégés par mot de passe.
Les mots de passe ne doivent pas être soumises avant l’expiration du délai de soumission.