Définir le développement: historique et dimensions d'un concept plurivoqueEn provoquant passions, engouements, illusions ou désillusions, le concept de développement confirme, bien au-delà de la diversité des contenus qu’on lui a attribués et des multiples réflexions qu’il a suscitées, la forte prégnance d’un phénomène dont les linéaments peuvent encore faire l’objet de définitions controversées et d’interprétations protéiformes. Le contexte est surprenant : il y a cinquante ans, le terme de développement était pratiquement inconnu dans la théorie des sciences sociales comme dans la pratique de la politique économique; aujourd’hui, son usage est celui d’un lieu commun et l’abondante littérature qu’on lui a consacrée marque, tant pour les scientifiques que pour l’opinion publique, une prise de conscience aiguë de ce qui reste encore le plus grand voire le plus dramatique problème de l’humanité : le sous-développement. Au cœur de l’explosion intellectuelle et politique favorisée par les grandes tendances socio-économiques de l’ordre d’après-guerre, la problématique du développement/sous-développement constituait « cet enjeu essentiel » qui, polarisant les débats d’idées et la vie politique, engendra une suite de théories « cherchant chacune à se faire passer pour la solution enfin découverte des problèmes de développement ». Cependant, au delà des efforts –intellectuels, politiques et économiques− concertés consentis au Nord comme au Sud, le concept de développement alimente encore la confusion et autorise les discours les plus variés, tant il recoupe et engage en même temps des disciplines différentes; aussi, la coopération, l’aide, les « transferts de composants » du développement en tout genre, ont-ils, dans la plupart des situations, induit des effets contraires à ceux escomptés par les théories appliquées et les institutions tant nationales qu'internationales. Fichier: Rubrique: Mémoire/Travaux Auteur: Jean Ronald Legoute | Date: 17 Sept 2015 |
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