Souvenirs d'enfancesde Odelin CASSEUS| JobPaw.com

Souvenirs d'enfances


Lettre nostalgique, d’un jeune paysan haïtien, vivant à Port-au-Prince, ecrit à sa ville natale Plaisance.
Lettre d’un jeune paysan haïtien vivant à Port-au-Prince à sa ville natale Plaisance.

Cher Pays de mon enfance,
A l’instar de la grande foret Amazoniene, qui ne cesse pas de recevoir avec sur enchantement la parfumeuse salutation du grand Soleil d’amour, à l’aurore du jour, C’est autant d’émotions qui m’envahissent, à chaque instant il m’est favorable, de ressasser, les doux souvenirs innocents, exquis et pénétrant, vécus dès ma tendre enfance, jusqu'à une bonne partie de mon adolescence, à l’orée de toi cher Plaisance, commune où suis-je né,
Je me rappelle de ma plus grande motivation d’antan, s’agit là, de la contemplation des nids d’oiselets. J’aimerais follement admirer la forme rigoureuse d’architecture de leurs toits. Je me rappelle des chants sacrés de ces passériformes, qui vous invitent à l’aventure, ma passion pour les pédris, sous les caféiers, l’étonnement estival, des interminables chants de cigales à longueur de journée, et le jeu de foot, qui se pratiquait avec les pieds nus, en usant, une Chadron en guise de ballon. Je me rappelle des ‘’saut cabris’’ cette sorte de Judo qui se pratiquait, entre les dilettantes copains d’enfances. Je me rappelle de ces soirées, ou des conteurs magnétisant qui vous tiennent en alène, des minutes durant, en nous racontant des histoires immortelles, sous les lunes claires, l’hospitalité naturelle des paysans, la modulation de leur langage, leur parlé « ake » leurs sourires sincères au cours des salutations, les tas cafés chauds du matin, prêt à offrir à chaque passant, les messes minuits dans la cathédrale de Plaisance, les réveillons de fins d’années, les étrennes du premier Janvier, les Lagos (jeux cache-cache), les plongées sous les bassins profondes des rivières, les mangues juteux, attrapées depuis les branches du manguier pour les consommer sur le champs. Je me rappelle de cette créature mythique qu’un seul enfant de la communauté n’ignore, elle est désignée sous le nom de Diablesse : créature mi-femme mi-cheval, décrit-on qui promène dans les champs, souvent elle enlève des jeunes garçons pour l’amadouer et le faire devenir son mari. Assurément pour nous convaincre d’abandonner notre poursuite des oiselets, dans les bois avec nos fustibales de ’’blade’’. Je me rappelle des sons de cloches, du prestigieuse Ecole Père Perard qui annonce l’heure matinale. Je me rappelle de la cadence rythmique, des hanches des garçons de tout âge confondue, qui marchent avec empressement tout au long des kilomètres qui séparent leurs quartiers du bourg de la commune. Je me rappelle de mes condisciples joviales qui m’entouraient a l’Ecole Nationale Mixte de Plaisance, aussi de mes heures de jubilations passées ensembles, en revenant de l’école dans le bassin Toussaint, qui s’allonge sur la coulée de la rivière de « Lit Lait ». Un nom bien original qui peut designer le bien-être vespérale qu’elle provoque dans le corps humain, quand on y baigne. Ceci a donné naissance avec tant de légendes. Durant ces heures garçons et filles baignent ensemble dans cette piscine naturellement paradisiaque. Que la conscience cosmique met a notre disposition. Je me rappelle du parfum des pommes aux roses, puis le saveur des grenadines qui mènent l’eau a la bouche. Je porte dans mon cœur l’exemple de la solidarité dans la vie de paysans. Tout est fait dans la parfaite harmonie : on travaille la terre avec de la musique, et des chansons composes a cette fin.
Voila qu’en 1996, je me suis arracher de ce lieux de drouillet, pour poursuivre mes études a Port-au-Prince, tout est perdu. Les lunes claires ne valent rien ; la solidarité s’éteint, la volupté gratuite de la province devient un luxe inouï. « Ne… plus ; ne… plus et non plus ».Ho cher commune de mon enfance, belle comme toi n’existe encore. Je t’aime de tout mon cœur, et rien n’arriverait a enlever ce goût délicieux que chaque goutte de souvenir mielleux que le vent de la nostalgie, me présente sous la table généreuse de ma mémoire.
Puisse ces moments vraies restent et demeure inoubliables dans ma vie.


Rubrique: Divers
Auteur: Odelin CASSEUS | casseusodelin@yahoo.fr
Date: 21 Dec 2011
Liste complète des mémoires et travaux de recherche