L’organisation des élections du 20 Mars 2011, une mission impossible de Sadrac CENOPHAT| JobPaw.com

L’organisation des élections du 20 Mars 2011, une mission impossible


De nos, l’organisation des élections du 20 mars 2011 suscite pas mal d’opinions. Certains pensent que l’objectif du conseil Electoral Provisoire d’organiser les élections le 20 mars 2011 est chimérique. Ils avancent plusieurs arguments politiques pour justifier leur point de vue. Cet article n’a pas cette orientation. En effet, il va analyser les différents facteurs, liés aux concepts de l’Organisation, qui prédisent l’échec des élections de ce mois de mars.
La question n’est pas si l’on doit organiser des élections ou pas. On ne pourrait abonder en ce sens puisqu’on sait que le pays a besoin de ces élections pour sortir de l’impasse. Toutefois, il est important d’analyser le fonctionnement de l’Institution qui est responsable d’organiser ces joutes électorales. Ce qui permettra de voir s’il est possible d’organiser de bonnes élections dans les conditions actuelles. Le CEP, étant une organisation. Le Conseil Electoral est considéré comme une Organisation pour plusieurs raisons. Premièrement, Il est constitué d’un groupe de personnes travaillant en vue d’atteindre un objectif commun ; celui de renouveler le personnel politique haïtien. Ensuite, ce groupe possède une structure. Il est composé de neuf (9) membres dont un président. En outre, le Conseil Electoral Provisoire est régit par des règlements. Ainsi, on accepte que le CEP constitue une Organisation.
Les problématiques
La désintégration
Pour être effective, l’organisation doit avoir une orientation unique. Cela ne veut pas dire que tout le monde doit voir les choses de la même manière. Chacun a ses propres valeurs, croyances et sa façon différente d’aborder les choses. Toutefois, il est clair que les membres doivent avoir une vision globale inspirée de la mission de l’Organisation. La désintégration pose un problème majeur lorsque l’Organisation est en face d’une situation inhabituelle. Jusqu’à preuve du contraire, le CEP prouve qu’il est complètement désintégré. Prises de positions publiques divergentes, désaccord, accusations… Tout ceci peint l’état actuel de cette Institution.
L’Organisation n’est pas solidaire.
L’Absence de Leardership
La désintégration du Conseil Electoral Provisoire a donné lieu à un problème très grave : La perte de leadership. Aujourd’hui qui commande réellement cette institution ? Disons mieux, qui est le « manager » de cette Organisation ? Qui est en charge de prendre les décisions ? On n’est pas sans savoir que l’Organisation n’est pas statique. C’est un processus. Son avenir dépend en grande partie des « prises de décision ». On ne va pas, dans cet article, analyser les décisions prises par le « CEP » en termes de résultats du scrutin ; c'est-à-dire, qui est qualifié(e) pour le second tour ou devrait il avoir un second tour… Ce n’est pas là le point. Le leader est responsable de ses actes. Il prend des engagements qui aident l’Organisation à atteindre son but tout en s’assurant de la survie de la structure dans laquelle il agit. En cas de contraintes externes – ce qu’on appelle « environmental threats », c’est à c’est les menaces liées à l’environnement extérieur de l’Organisation – le Leader doit être suffisamment proactif et flexible. Attention ! On dit bien « flexible ». On ne parle pas de soumission aveuglée. C’est l’intuition et l’imagination de ce dernier qui va l’aider à faire face à ces menaces. Quand le leadership est absent, la structure brise ! aujourd’hui, sinon que pour donner une fausse impression aux gens, le Conseil Electoral Provisoire est complètement désorganisé. La publication des résultats, étant un produit du CEP – si l’on peut dire ainsi ; considérant que ces résultats proviennent des calculs faits par des membres de la structure dans un centre préposé à cet effet (Centre de tabulation), n’ont été signés que par quelques uns des 9 membres. Tout cela nous amène à voir clairement la relation qui existe entre la désintégration et l’absence de leadership au sein du Conseil Electoral Provisoire.
Manque de Résilience
Il est évident que le CEP fait face à des pressions de tout horizon. Cette situation diminue leur créativité. C'est-à-dire, leur capacité d’improviser une solution adéquate toute en gardant leur intégration complète. Vous vous demandez : « Qu’est ce que l’improvisation vient faire dans la gestion d’une Institution aussi prestigieuse ? » Vous vous dites que c’est de l’amateurisme ; le fait d’improviser… Il est clair que les gens qui dirigent l’Organisation doivent faire preuve de créativité. C’est cette aptitude qui leur permettra de faire face à une situation inhabituelle tout en restant résilient. C’est la raison qui explique l’introduction de l’Art dans les écoles d’administration. Toutes les réponses ne se trouvent pas dans les livres Les faits sont là. Du 28 novembre à nos jours, nul ne peut prouver la résilience de ce Conseil Electorale Provisoire face aux problèmes liés aux intérêts des différents secteurs qui l’entourent et qui essaient de le contrôler.
Le manque d’Ethique
L’éthique est le point central de la culture organisationnelle. Il est difficile de voir une Organisation réussir sa mission, dans le moyen ou le long terme, sans faire de l’éthique son « bottom-line ». Sans l’éthique, l’Organisation est dépourvue de valeurs morales ; ce qui entraine souvent une désorientation. Jusqu’à preuve du contraire, le CEP a toujours failli sur ce point. Même les secteurs qui vont participer aux élections du 20 mars savent très bien que le problème d’éthique est largement posé au sein de cette institution électorale. C’est très embarrassant, mais ils prennent leur chance…
Tenant compte des premiers résultats reformatés et publiés sous une version allégée, des fraudes massives observées lors des votes, des manœuvres effectuées au sein des centres de vote, on a suffisamment d’évidence pour avancer que le problème d’éthique gangrène le CEP. Pour ne décrire que ceux là, ces facteurs constituent des éléments importants pouvant nous prédire l’avenir de ce CEP. Malheureusement l’avenir du pays en dépend... Une Organisation qui ne peut pas résoudre ces problèmes est vouée à l’échec. Elle ne pourra en aucune façon atteindre son objectif. En Haïti, on prétend qu’en ignorant les principes de base, on peut avoir de bons résultats. Il est bon de faire de la politique. Toutefois, il est élégant de respecter les normes. Enfin, on comprend très bien la situation difficile que « confronte » le CEP ; on leur attribue le bénéfice du doute en utilisant le mot « confronter ». Les membres ont un défi majeur ; celui de structurer leur processus. C'est-à-dire de faire appel à : l’intégration, le leadership, la résilience et l’éthique. Dans le cas contraire, il atteindra tous les objectifs sauf celui des élections crédibles et démocratiques. D’Où la réussite de ces élections devient chimère.
Ecrit par Sadrac CENOPHAT,
MBA Student
Email : cenotechnology@yahoo.com

Rubrique: Divers
Auteur: Sadrac CENOPHAT | cenotechnology@yahoo.com
Date: 6 Mars 2011
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