Les transferts de capitauxde Antoine Frage| JobPaw.com

Les transferts de capitaux


Les transferts de capitaux, une solution miracle à court terme
Sans les Transferts, faudrait-il s’en faire ?

Les transferts de capitaux, une solution miracle à court terme

Mise à part les faibles sources de revenu, en provenance de l’exportation des mangues, du café et de quelques rares autres produits, les transferts de fonds sans contre partie restent et demeurent un pilier central qui protège et nourrit en devises notre économie. A coté des maisons de transferts attitrées qui sont sur le terrain, les banques commerciales favorisent en grande partie le développement de ce secteur via leurs départements de transfert.

Grace au transfert de fonds, beaucoup de familles ont survécu à la crise alimentaire de 2008, ayant pu modifier leurs habitudes de consommation en fonction de leur rentrée de fond. Sans les transferts, comment surviraient certaines familles ? Point n’est besoin d’être un spécialiste de l’économie pour comprendre un phénomène pareil.
En Haïti, parlant de famille, on ne voit pas que les parents et leurs enfants, on voit aussi les milliers de tantes et d’oncles, sans oublier les multitudes de cousins et de cousines, tous espérant une quote-part du transfert.

La tendance saisonnière dans l’évolution des transferts laisse croire que la plus grosse part des envois de fonds sert à pallier aux urgences, telles que : la rentrée des classes, les communions, les baptêmes, les loyers, les enterrements etc.
Les transferts de fond influencent aussi le comportement de certains indicateurs clés de l’économie haïtienne. Selon la période choisi par exemple, à la rentrée des classes en septembre, on constate généralement une variation du change. Selon un rapport de la direction des Affaires internationales de la Banque de la République d’Haïti, la compagnie CAM Transfert, à elle seule, a livré pour le mois de mars 2009 à ses clients haïtiens, plus de 19 000 000 dollars américains. Ceci alimente l’économie substantiellement en devise étrangère.

Un potentiel outil de développement

Selon la Banque mondiale, ces importants flux financiers annuels ont été estimés pour l’ensemble des pays à 318 milliards de dollars, dont 240 milliards en direction des pays en voie de développement en 2007. Le retour des flux financiers des migrants vers leurs pays d’origine, contribue énormément à faire fonctionner l’activité économique des pays pauvres.
Les transferts, même s’ils sont en grande partie destinés à la consommation, ils peuvent être considérés comme un véritable levier susceptible de permettre au pays bénéficiaire de freiner la pauvreté des populations directement bénéficiaires, mais aussi comme des outils pouvant contribuer d’une manière plus large au développement économique du pays.
Les banques commerciales pourraient, par exemple, utiliser une politique adéquate afin de capter l’épargne des migrants, en leur proposant des produits bancaires attractifs et efficaces. Par exemple, l’ouverture des comptes spéciaux destinés aux migrants, avec des taux d’intérêt intéressants, des conditions tarifaires préférentielles, pourraient faire partie de ces dispositifs. Toute chose restant égale, ceci leur permettrait d’avoir plus de liquidité, afin d’octroyer plus de crédit.

Les transferts deviennent une manne, un sauveur qui a le don de donner la vie et de soulager les souffrances. Certains chercheurs voient plutôt le revers de la médaille, condamnant ce flux de capitaux, qui sont, selon eux, une source du maintien de la misère et du chômage. Ont-ils raison ou pas ?

Dans le but d’attirer plus de regard vers ce phénomène et de lancer un débat même parmi les non initiés en économie, disons tout simplement que les transferts de capitaux sont une solution miracle à court terme, face à notre incapacité de produire en quantité, afin de satisfaire une demande nationale en constante progression.


Antoine Fragé
Economiste


Rubrique: Economie
Auteur: Antoine Frage | sonfils2001@yahoo.fr
Date: 5 Avril 2010
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