La gestion du temps en Haïti, une perte importante.de Claude THOMAS| JobPaw.com

La gestion du temps en Haïti, une perte importante.


La gestion du temps en Haïti, une perte importante.
(Relation entre importance et priorité)

Première partie …

Actuellement en Haïti, en matière de prise de décision publique, la question du temps est devenue une course insupportable et intolérable dans presque tous les sens du terme. Prendre une décision veut être la signification de faire plaisir à tout le monde. Même si les heures et les minutes nous coûtent cher. Semble t-il aucune importance en ce qui a trait au délai et aux priorités.

En exemple, des dizaines de rencontre autour d’un fameux « DEBAT » sur la question du salaire minimum a fixé à 200 gourdes. Imaginons le temps perdu sur la question et la somme dépensé pour réaliser ces rencontres et ces débats. En moyenne il n’y a aucune conclusion favorable pour aucune des parties concernées.

Aujourd’hui deux mois après la catastrophe du 1é janvier 2010, aucune décision sérieuse n’est prise malgré les multiples rencontres, soit entre les acteurs publics entre eux et/ou avec les organisations ou les organismes partenaires internationaux.

En Exemple, imaginons une rencontre avec les personnalités suivantes :
La présidence, des députés, des individus de la société civile

Pour les déplacements il faut du carburant pour les véhicules (en grande majorités des grosses cylindrées), des agents de sécurité, une logistique très remarquable, etc.

Ces personnes pourront utilisées une partie de ces temps perdus pour mieux régler les besoins et dépenser moindre.

Il faut pouvoir gérer le temps pour pouvoir gérer les risques qui y sont liés, peut importe le cas. Ce qui permettra d’éviter les dépenses non nécessaires et de réaliser des gains. La gestion du temps et celle du risque sont d’inséparables composantes du contrôle de processus : la maîtrise du risque est associée au temps de décision, de réaction, à des échéances, à des délais (Smith & Hancock, 1995).

Quand il faut traiter un dossier public, personne ne peut déterminer le temps qu’il prendra. Il semble que nous ne pouvons pas faire la différence entre la politique, le public, les services. Voir faire la différence entre l’organisation et la gestion des affaires publiques.

Aujourd’hui au lieu de commencer à bien réfléchir sur les moyens à mettre en œuvre pour reconstruire le pays dévasté par la catastrophe, nous sommes toujours en train de chercher des tentes pour abriter la population. Action avant réflexion, pas du tout réflexion avant action.

La bonne gestion des activités et des dossiers est indispensable pour renforcer les résultats. Bonne gestion veut tout simplement dire « faire ce qu’il faut faire dans le temps nécessaire et avoir les résultats acceptables et adéquats ».

Combien te temps faut-il pour gérer tel ou tel dossier ?
Qui a de droit d’interagir dans telle démarche ?
Quelle est la limite des différents collaborateurs ?

Autant de question qui sont restés parfois sans réponse et qui crée un véritable handicap dans les prises de décisions. En exemple la question de la gestion de la crise que nous sommes en train de connaitre aujourd’hui dans le pays après le séisme de janvier.

Le système de gestion de la chose publique reste très complexe en Haïti. Ni le gouvernement, ni les gouvernés, n’ont le contrôle parce que c’est un environnement dynamique et rapidement changeant. Personne ne sait ce qui arrivera demain ou dans un avenir proche, donc pas de décisions anticipées.
Ensuite, nous ne pouvons pas prendre de bonnes décisions, car les informations disponibles sont incomplètes face à l’incompétence de la majorité des décideurs. Voila pourquoi il faut prendre beaucoup de temps afin de ne rien faire. Une perte de temps qui a un coût très grave pour le pays.

Nous avons un système basé sur deux aspects importants : le besoin du « pouvoir » et « la méfiance des autres ». Ce qui est le résultat de la centralisation que nous vivons aujourd’hui. Pour faire signer un document qui engage « l’ETAT », quelque soit la valeur, il faut l’approbation au plus haut degré. Une perte de temps. Il faut commencer de préférence à « FORMER » et « ENGAGER » des gens qualifiés et compétents pour ensuite définir les limites de chacun.

Cette démarche permettra à l’avenir de réduire la durée du traitement des dossiers et augmenter la rentabilité des actions et offrir beaucoup plus de biens et de services aux individus évoluant dans la société.


Priorités aux priorités

Dans un pays comme Haïti ou tout est devenu une priorité, il faut obligatoirement donner la priorité aux priorités. Nous perdons du temps pour ne rien faire parce que nous voulons tout faire « ENSEMBLE ». Il faut anticiper sur les années à venir pour préparer l’avenir. Nous perdons du temps à faire des actions qui ne valent presque rien. Beaucoup d’argent pour alphabétiser des adultes. BRAVO ! Combien d’argent dans l’éducation et l’encadrement des enfants des rues. Nous passerons toute notre vie à courir derrière des « CHIMERES » au lieu de préparer l’avenir des enfants.

Nous voulons faire de la production nationale une priorité « nationale ». Quelle est en 2009 la définition de production nationale. Il faut dans cette démarche une gestion des ressources « HUMAINES », « MATERIELLES », et «FINANCIERES » adaptée à la réalité et aux besoins réels en matière d’alimentation du territoire nationale.
Est-ce que nous utilisons des techniques et des outils efficaces dans notre démarche ?

Sans la modernisation de l’Etat, il n’y aura jamais une réelle diminution des pertes économiques que nous constatons aujourd’hui. Quand nous parlons de modernisation de l’Etat, cela suppose une connaissance approfondie du système dans son ensemble et de la façon dont il fonctionne. Ce qui est une mission prioritaire.

Dans le processus de la modernisation et pour le bonheur de tous, il nous faut une administration communicative, responsable et abordable.

Pour arriver à réduire le temps et obtenir une rentabilité il faut chercher à distinguer ce qui est urgent par rapport à ce qui est important pour le pays. Bonne gestion oblige.


Claude THOMAS
Gestionnaire,
Master en Management,
Master en Droit et Sciences politiques
Spécialiste en :
Gestion et évaluation des entreprises et des collectivités territoriales,
Conseiller en éthique
clax_thomas@yahoo.fr
Rubrique: Economie
Auteur: Claude THOMAS | clax_thomas@yahoo.fr
Date: 11 Mars 2010
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