Haïti: Pour une politique cohérente de gestion des déchetsde Pierre Bernadin Jean Laurent| JobPaw.com

Haïti: Pour une politique cohérente de gestion des déchets


Les problèmes environnementaux sont d'ordres multiples dans le monde entier. En Haïti, on dispose de très peu d'usines chimiques. Cependant, les emballages en plastique constituent une source de pollution très nuisible à l'environnement, principalement en milieu sous-marin. Pour « Bas Mandela », une des localités du Village de Dieu dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, c'est le comble.


Ces résidus solides ont été provoqués pendant les ouragans de l'été 2008 et les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le pays ces derniers jours, ont expliqué certains riverains de la zone.

Selon Louissaint, 70 ans, les fortes pluies ont charrié toutes sortes de détritus dans les égouts qui, à leur tour, en refoulent une bonne partie sur le rivage de la mer et dans les zones reculées du Village de Dieu, notamment Bas Mandela. « L'État haïtien doit agir vite afin d'éviter que la situation de la zone ne s'empire davantage », a laissé entendre un autre riverain, acclamant l'intervention de la mairie pour le ramassage régulier des piles d'ordures dans la localité et les environs en vue de maintenir l'hygiène de l'environnement à tous.

D'autre part, il recommande aux autorités du gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour freiner l'insalubrité à travers tout le pays, car, une ville ordurière ne peut pas attirer d'investisseurs ni de touristes non plus.

En ce qui concerne les interventions de terrain, rien n'a encore été fait pour améliorer le cadre de vie de ces concitoyens. De ce fait, d'autres riverains sont frustrés, quand on les interroge sur les besoins de leur localité. En fait, ils ont révélé que les instances concernées savent que leur situation est précaire, mais elles refusent d'agir en conséquence. « Plusieurs Groupes et Associations de notre communauté, poursuivent-ils, ont élaboré des projets d'assainissement dans le cadre des recommandations. Les décideurs et les responsables de la municipalité nous ont visité à maintes reprises et ont promis de faire le nécessaire; cependant, nous n'avons rien vu de concret », ont-ils dit l'air désespéré.

Pour sa part, Charles Fils a déclaré que les gouvernements et les instances concernées ces dernières années, sont passés outre leurs responsabilités, en faisant allusion à la dégradation accélérée de notre écosystème.

Il a également profité pour rappeler l'époque où les autorités de l'État haïtien prenaient en charge notre environnement à l'échelle nationale. Puis, il a ajouté que cette gestion était bonne, efficace et visible aux yeux de tous. De plus, on pouvait remarquer des tonnes de poubelles dans différents coins de la capitale et des villes secondaires. Même les camions à ordures, poursuivi-t-il, passaient régulièrement pour le ramassage des déchets,en vue de freiner l'insalubrité au niveau national.

Par ailleurs, il a souligné qu'à cette époque, nul ne pouvait se permettre de jeter les résidus sur la chaussée au lieu de les jeter dans les poubelles. Parce que chacun craignait d'être dénoncé par ses voisins, et d'être sanctionné sévèrement par les autorités du gouvernement. Alors qu'aujourd'hui, précise-t-il, notre environnement est en péril, faute de suivi et des mesures palliatives.

« S'il n'y a pas assez de poubelles et de camions à ordures à travers tout le territoire national; si le gouvernement haïtien n'a pas une politique cohérente de gestion des déchets; si les fatras infectent toute la maison lorsqu'on ne s'en débarrasse pas le plus tôt possible. Que devraient faire les gens alors ? », interrogent d'autres personnalités, qui soulignent que les problèmes environnementaux sont multiples mais que l'insalubrité est le problème le plus urgent à résoudre.

L'environnement et son importance

« Sensibiliser les gens sur leur devoir d'action civique, seul moyen efficace pour freiner l'insalubrité à l'échelle nationale », a suggéré Joseph Festin, Coordonnateur général du rassemblement des jeunes progressistes de la Cité de L'Éternel (RJPCE).

M. Lucienna Exil abonde dans le même sens: « Il faut informer les citoyens sur le degré de vulnérabilité de notre environnement et les sensibiliser sur leurs devoirs, c'est la meilleure stratégie qui peut nous permettre de remonter la pente », dit-il, concernant l'importance de l'éducation environnementale. D'autres notables ont également ajouté qu'il faut une prise de conscience collective et un plan d'action systématique dans le cadre d'un programme de développement durable.



L'insalubrité en milieu urbain est liée aux ordures solides, liquides et gazeuses. Cette situation s'est aggravée par la migration d'une grande partie de la population rurale vers les centres urbains. Depuis, l'élimination des résidus solides constitue un des problèmes majeurs auxquels les municipalités haïtiennes doivent faire face. En effet, l'évacuation des détritus est assurée à 42 % à Port-au-Prince et à 39 % au niveau des villes secondaires. Cependant, la gestion des déchets liquides n'est pas différente de celle des déchets solides. Aucune des villes d'Haïti ne dispose d'un système de traitement des eaux usées en provenance des domiciles des ménages, des industries et de l'agriculture, selon le Ministère de l'Environnement (2002).



Jean Laurent Pierre Bernadin
bernyjl11@yahoo.fr/écrit et publié au quotidien LeNouvelliste le 02 octobre 2009

Rubrique: Divers
Auteur: Pierre Bernadin Jean Laurent | bernyjl11@yahoo.fr
Date: 16 Nov 2010
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